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Éthiopie (1984-1985): Dix ans de révolution

Publié le 15/09/2020

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« file:///F/dissertations_pdf/0/451163.txt[15/09/2020 14:08:52] Éthiopie 1984-1985 Dix ans de révolution 12 septembre 1974: blotti à l'arrière d'une modeste "Coccinelle", Haïlé Sélassié, le lion de Judas, le Roi des Rois, descendant d'une lignée légendaire née de l'union du roi Salomon et de la reine de Saba, était emmené vers une résidence surveillée où il mourait quelques mois plus tard.

12 septembre 1984: Mengistu Haïlé Mariam proclamait la naissance officielle du Parti des travailleurs éthiopiens, l'avant-garde marxiste-léniniste qui devait désormais diriger le pays.

En dix ans, un empire immémorial a fait place à un socialisme doct rinaire, aligné sur le bloc de l'Est.

Certes, la rupture est largement irréversible.

La restauration de l'a ncienne noblesse, ou même la reconquête de quelques-uns de ses privilèges, relèvent de la ch imère.

Mais la société éthiopienne, ou plutôt les sociétés d'Éthiopie, sont trop imprégnées d e leurs traditions pour que n'y persistent pas des éléments essentiels de continuité, et des conflits ancestraux.

Tel est d'abord le cas du pouvoir.

S'il a pris des apparences marxistes- léninistes, il s'est fondu dans un seul appareil qui s'articule toujours autour d'une seule personne: le li eutenant-colonel Mengistu Haïlé Mariam.

Élu au poste de secrétaire général du Parti, il cumu le toutes les plus hautes fonctions.

Ni autocrate absolu, ni simple primus inter pares, Mengistu Haïlé Mar iam tire son autorité personnelle de sa position d'arbitre, reconnue de gré et parfois imposée de force.

A ses côtés immédiats, siègent, au sein du Bureau politique, les six autres membres du Conseil militaire administratif provisoire (CMAP) ou DERG - l'instance dirigeante depuis la chute de l'empereur - et quatre civils: deux techniciens conservateurs et deux "militants".

La compositi on du Comité central (134 membres et 66 suppléants) est similaire puisque, de facto, le Parti s'est construit par cooptation depuis le sommet.

Tout le Comité central du CMAP y siège, et il compte 70% d e militaires et 30% de civils.

Parmi ces derniers, un seul sur dix avait milité dans un mouvement marxiste avant la chute de l'empereur, alors que des figures clés des organes directeurs du Parti, y compris du Bu reau politique n'ont jamais caché leur refus du marxisme.

Enfin, et c'est là que réside sans doute u n des principaux signes de continuité, les Amharas y sont encore très largement sur-représentés.

Le pouvoir militaire, en se parant d'habits prolétariens pour prix de son alliance avec Moscou, a donc renforcé son monolithisme.

Les anciens mouvements radicaux qui le com battaient dans la capitale même se sont tus.

Le régime s'est senti assez sûr de lui pour libére r les derniers militants emprisonnés, lors de l'amnistie prononcée en septembre 1984, à l'occasion de la naissan ce du Parti.

A Addis-Abeba même, la contestation, si elle existait, ne pourrait couver qu'au sein des instan ces dirigeantes.

Mais au début de 1985, rien n'indiquait que la stabilité du régime, renforcée pa r l'épuration, en janvier 1984, de responsables accusés de collusion avec le Front populaire de libér ation du Tigray (FPLT), était en quoi que ce soit menacée.

Aucune alternative ne se dessinait face au pouvo ir en place, alors que l'Éthiopie s'enfonçait dans une voie apparemment sans issue.

La population éthiopienne a été évaluée à 34 millions d'habitants en 1984, et son taux de croissance annuel à 2,9%.

Or la production agricole n'ayant augmenté que de 1 8% depuis 1975, l'alimentation minimale des Éthiopiens était bien loin d'être assurée.

La réforme agraire, qui a aussi fêté ses dix ans en 1985, a fai t sauter les verrous structurels qui figeaient le monde rural.

Le nord du pays connaissait déjà, avant la réfo rme, un mode communal de propriété foncière, son impact s'est donc fait sentir principalement sur les ri ches terres du sud, appropriées par les colons amharas.

Mais ce premier pas, indispensable, n'a pas été su ivi des mesures nécessaires pour impulser le développement des campagnes.

Tous les efforts, y compris financiers, ont été centrés sur les fermes d'État (6% des terres cultivées) dont le rendement n'a guère été supérieur à celui des exploita tions familiales.

Par contre, ces dernières, où vivent les quatre cinquièmes de la population, ont été au mieux délaissées, au pire pénalisées.

Les prix agricoles sont demeurés insuffisants.

Faute d'un réseau de distrib ution des produits de première nécessité et de collecte des éventuels surplus, les paysans en sont revenus à ne cultiver que pour subvenir à leurs. »

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