Est-il toujours déraisonnable de croire ?

« Appréciations : I.

1/ Le terme déraisonnable peut qualifier une personne qui manque de jugement, qui n’agit plus selon sa raison c’est à dire sa faculté à connaître, à bien juger le bon du mauvais ou encore le vrai du faux. On peut également parler d’une situation ou d’une proposition déraisonnable quand elle s’écarte de la raison, du bon sens. Le verbe croire à plusieurs sens et plusieurs degrés.

Il peut être de l’ordre de l’opinion et dans ce sens croire c’est estimer quelque chose de vrai sans en avoir la certitude.

Croire peut aussi être le l’ordre de la religion, de la foi et donc dans ce sens, croire revient à « avoir la foi ».

Troisièmement le verbe croire peut aussi traduire une conviction, une réflexion auquel on adhère fortement. I.

2/ Ici, la question « Est-il toujours déraisonnable de croire ? » présuppose ou du moins sous-entend que croire serai une action déraisonnable, qui s’écarterai de la raison.

On pourrait directement penser que croire n’est que subjectif et donc il serait tout à fait déraisonnable de se baser sur des croyances subjectives.

En effet comment discerner le vrai du faux lorsque l’on croit, lorsque l’on se base sur des opinons personnelles ? I.

3/ Néanmoins, le mot toujours dans cette question nous invite à nuancer notre réponse. Effectivement le mot toujours représente un état permanent et donc croire serait en permanence déraisonnable, au-dessus de la raison.

Or on a vu que croire peut également être de l’ordre religieux et les croyances religieuses se situent au-delà de la raison est donc on peut se demander s’il est vraiment déraisonnable d’avoir la foi, de croire en quelque chose au-delà de notre monde tel qu’on le connait ? II. Selon le philosophe Bachelard , « l’opinion pense mal ; elle ne pense pas » .

On comprend dans cette citation tirée de l’ouvrage La formation de l’esprit scientifique que l’opinion ne remet rien en question mais elle se contente d’affirmer sans savoir, ainsi, Elle ne pense pas car elle croit savoir.

En effet, quand on a un esprit scientifique on a tendance à se dire que croire n’est qu’une opinion subjective, quelque chose que l’on admet sans en avoir la certitude et donc que croire s’écarterai de toute raison.

Dans ce cas, croire serai déraisonnable car on ne peut pas discerner le vrai du faux en se basant sur une ou plusieurs croyances.

Mais le verbe croire est complexe, il peut être de l’ordre de l’opinion, de la conviction ou de la foi.

On peut donc se demander « Est-il toujours déraisonnable de croire ? ».

La question se pose car le mot toujours traduit un état permanent et nous invite à réfléchir. On peut s’interroger sur la nature des croyances et donc se demander si avoir la foi, croire en quelque chose qui va au-delà de la raison peut-être qualifier de déraisonnable ? Mais cette foi, n’est-elle rien d’autre que conviction intime et donc subjective ? Dans un premier temps, lorsque l’on parle d’opinion, on peut penser que croire est tout à fait déraisonnable car croire c’est refuser de savoir et donc s’opposer à la raison.

Durant l’Antiquité, le. »