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Est-ce toute notre connaissance dérive de l'expérience ?

Publié le 15/05/2020

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« VOCABULAIRE: EXPÉRIENCE: a) Sens courant (expérience vécue): instruction acquise par une longue pratique des choses (l'expérience de la vie).

b) Connaissance acquise par les données ou impressions des sens.

c) En science,observation méthodique et réfléchie de certains phénomènes, en vue de vérifier une hypothèse (synonymed'expérimentation). CONNAÎTRE / CONNAISSANCE: 1.

— Être familier de quelqu'un ou quelque chose.

2.

— Discerner, distinguer quelque chose : « Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'apercevoir » (CONDILLAC) 3.

— Posséderune représentation de quelque chose, en part.

une représentation exacte.

4.

— Connaissance: a) Acte par lequel unsujet s'efforce de saisir de saisir et de se représenter les objets qui se présentent à lui.

b) Résultat de cet acte. Selon la tradition philosophique classique, la connaissance que Dieu a du monde se distingue de celle de l'hommeen ce que ce dernier doit faire appel à ses sens pour accéder à la connaissance.

Or, l'expérience désigne laconnaissance que nous obtenons au moyen de nos sens.

C'est donc le rôle essentiel de l'expérience qui semblecaractériser la connaissance humaine.

Cependant, si cela est vrai, peut-on soutenir que toute notre connaissancedérive de l'expérience ? Autrement dit, ne pouvons-nous pas acquérir une connaissance indépendamment de nossens ? Il semble tout d'abord que l'expérience ne peut rendre compte de notre connaissance mathématique ni denotre sens logique.

En outre, peut-on soutenir véritablement que les connaissances empiriques dérivent del'expérience ? Le rapport de la connaissance empirique et de l'expérience est peut être d'une nature différente.Autrement dit, l'expérience n'est peut-être pas l'origine de notre connaissance.

Nous distinguerons dans un premiertemps deux types de sciences, les sciences a priori et les sciences empiriques; mais il se peut que notre capacité àdériver notre connaissance empirique de expérience repose elle-même sur une connaissance qui n'est pas de natureempirique et qui donc ne dérive pas de l'expérience; enfin, nous examinerons la thèse jusque-là non questionnée:l'expérience ne peut-elle être que l'origine de notre connaissance (thèse des empiristes) ? Ne doit-on pas imaginerun autre rapport entre expérience et connaissance ? Il faut, dans un premier temps, distinguer deux types de sciences, celles qui sont empiriques, par exemple laphysique, mais aussi la chimie ou la géologie, et celles qui ne semblent pas l'être, en particulier les différentesbranches des mathématiques, par exemple l'arithmétique, et également la logique.Comment doit-on définir l'expérience? Par expérience, il faut entendre une source particulière de connaissance :l'expérience, c'est l'interaction que nous avons avec le monde par l'intermédiaire de nos sens.

« Cette porte estrouge » est une connaissance qui résulte immédiatement de ma perception visuelle de cette porte singulière làdevant moi.

Il en va de même de cette proposition : « Cette pierre singulière est attirée par la terre avec cettevitesse particulière (que je peux mesurer).

» Dans tous les cas, comme le suggèrent ces exemples, l'expérience nousoffre directement une connaissance singulière, c'est-à-dire une connaissance qui porte sur un objet donné,accessible à la perception, à savoir, dans les deux exemples, cette table et cette pierre.

L'expérience ne peut nousfournir une connaissance générale puisque les sens ne nous présentent jamais que des objets singuliers : nouspercevons cette pierre, mais non les pierres en général, et encore moins les corps en chute libre en général.

Il fautdonc distinguer la connaissance qui résulte immédiatement de l'expérience, qui porte toujours sur les objetssinguliers de nos perceptions, et la connaissance qui dérive de l'expérience, mais qui n'est pas singulière : «tous lescorps en chute libre ont une vitesse indépendante de leur poids» est un énoncé qui est peut-être dérivé del'expérience, mais qui ne provient pas immédiatement d'une perception singulière.

Appelons la première «connaissance d'expérience » et la seconde « connaissance empirique en général ».Tournons-nous maintenant vers les connaissances a priori.

Peut-on véritablement soutenir que la logique et lesmathématiques ne proviennent pas de l'expérience? II est indubitable, en effet — en témoigne l'apprentissage quechacun de nous a fait du calcul et de la géométrie — que les mathématiques recourent elles aussi à l'expérience.Ainsi, dans le Ménon, Socrate demande à un jeune esclave de résoudre un problème mathématique particulier,déterminer la longueur du côté d'un carré ayant une aire double de l'aire d'un carré donné, en s'appuyant sur unefigure particulière.

Autrement dit, les démonstrations du géomètre prennent appui sur ses sens.

Cela ne revient-ilpas à dire que les connaissances mathématiques prennent appui sur l'expérience, et donc sur une connaissanced'expérience? Indéniablement.

Mais il faut distinguer « prendre appui » et «venir de » : les mathématiques s'appuientsur des exemples concrets, par exemple sur des schémas, mais les démonstrations elles-mêmes ne dépendent enrien des caractères particuliers des objets perçus dans l'expérience.

Le géomètre considère les objetsmathématiques eux-mêmes : la connaissance mathématique ne dérive donc pas de l'expérience.

De même, les règlesdu raisonnement qu'établit la logique ne dépendent pas de l'expérience.La connaissance empirique se distingue de cette connaissance : si les mathématiques et la logique ne dérivent pasde l'expérience, cela signifie que ce sont des sciences a priori.

Mais, nous ne pouvons pas connaître a priori lemouvement que va faire cette boule-ci de billard, après avoir été frappée par cette autre boule de billard.

A fortiori,nous ne pouvons pas savoir a priori, c'est-à-dire indépendamment de l'expérience, comment se comportent engénéral les boules de billard qui sont frappées par d'autres boules de billard, ou même comment se comporte unobjet lâché dans le vide.

La seule manière de savoir comment cette boule de billard va se mouvoir après avoir étéfrappée, c'est d'observer son comportement.

De même, la seule manière de savoir comment les corps en général semeuvent quand ils sont lâchés dans le vide, c'est d'observer le mouvement d'objets singuliers lâchés dans le vide.Notre connaissance empirique est donc une généralisation de notre connaissance d'expérience : à partird'expériences singulières, nous obtenons par généralisation une connaissance empirique.

Ce procédé s'appellel'induction.Il y a donc deux types de connaissance : l'une est a priori, l'autre dépend de l'expérience.

Mais, il nous fautexaminer de plus près ce second type de connaissance : toute la connaissance empirique dérive-t-elle de. »

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