Est-ce que Gargantua est seulement oeuvre faite pour divertir ?
Publié le 27/04/2024
Extrait du document
«
La Renaissance était un temps de renouveau ou la France rayonnait grâce à de profonds
changements culturels.
L’Homme et les valeurs humaines étaient placés au centre des
préoccupations, c’est ce qu’on appelle l’humanisme.
Rabelais, auteur humaniste, publié en 1534 Gargantua qui est le second volume d’une
série de livres dédiés à une famille de géants.
Ce roman narre la vie du personnage
éponyme, de son enfance à son éducation et son intervention dans la guerre.
Nous nous demanderons si Gargantua est seulement une œuvre faite pour divertir ?
Nous étudierons tout d’abord le rire dans cette œuvre, puis la dénonciation et enfin le
savoir partagé.
Rabelais utilise dans un premier temps différents ressorts du comique.
Il puise dans le
comique carnavalesque, c'est-à-dire un comique qui se fond sur une inversion des valeurs,
en effet à travers l’oeuvre plusieurs exemples sont développés sur la scatologie avec
l’invention du torche-cul par Gargantua ou encore l'évocation de l’urine, des thèmes
obscènes et sur le renversement des valeurs : frère Jean des Entommeures, un moine, est
un guerrier sanguinaire, le roi pichrocole est detroné et ridiculisé et l’abbaye de Thélème
multiplie les outrages aux autorités religieuses en annulant les règles, restrictions et vœux.
Le carnavalesque permet donc à l’auteur d’exploiter le rire sans tabou.
Il use aussi de toutes autres sortes de comique : le comique de mot étant donné qu’il y a
du langage grossier, vulgaire, obscène et scatologique comme “torchecul”, foireux”...
Le
comique de situation par exemple dans le chapitre 17, Gargantua monte au sommet de la
cathédrale, y pisse, y pisse tant, qu'il noie 260 418 Parisiens ou encore le comique de
caractère que l’on voit au chapitre 26 avec pricrochole et ses coleres, frère jean et son
caractère peu conventionnel au chapitre 27, ainsi le comique se retrouve dans les
personnages mais également dans le style d'écriture rabelaisien.
Le rire est libérateur, mais
il est aussi subversif, car il ridiculise ce dont on a peur, ce que l’on craint.
De plus, Rabelais dans Gargantua va donner aux guerres picrocholines une dimension
parodique.
Tout d’abord l'élément déclencheur de ce conflit dérisoire entre marchands de
fouace.
Par ailleurs, l’auteur donne une ampleur démesurée à ces guerres, alors qu’elles
sont banales et se déroulent sur un tout petit territoire, Il va notamment utiliser le gigantisme
de Gargantua pour multiplier les effets comiques, EX : chap.
36 : l’un de ses exploits est
d’avoir noyé ses ennemis, parce que sa jument en urinant a fait monter l’eau du gué qu’ils
traversaient, de surcroît les boulets de canon sont des « grains de raisin » et les balles, des
« mouches » pour le protagoniste.
Ces composants donnent ainsi une dimension burlesque
à son récit.
Ainsi, ces situations amusantes permettent d’immerger les lecteurs dans un
univers comique.
Cet aspect de Gargantua permet aux publics d’être divertie sur divers sujets sans aucun
filtre, au-delà des abords comiques, la dénonciation ou les pistes de réflexion sont
sérieuses.
Nous allons maintenant voir la sensibilisation et dénonciation que fait l’auteur sur
certains sujets.
Tout d'abord, la tradition scolastique est très mal vue chez l’auteur.
Le scolastique est un
enseignement philosophique donné aux clercs dans les écoles monastiques et dans les
universités (XII°S au XV°S).
Il s’agissait surtout d’apprendre à lire les textes sacrés, à
prêcher, à démontrer les dogmes.
Il fallait donc maîtriser la langue avec ses trois
composantes : la grammaire, la rhétorique et la dialectique).
En effet le chapitre 21 nous
expose l'éducation scolastique que reçoit Gargantua, une éducation sans réel
apprentissage, il faut cinq ans et trois mois pour apprendre l’alphabet, et treize ans, six mois
et deux semaines pour les quatre livres, soit 18 ans, 9 mois et 2 semaines.
Le lecteur en
conclut que Gargantua n’a donc strictement rien appris.
Ainsi, Rabelais dénonce la vacuité
des occupations, la perte de temps, la mobilisation de la mémoire pour des connaissances
inutiles.
Puis d’autre part, l’auteur dénonce la violence et la déraison d’une guerre de conquête.
Il
dénonce tout d'abord....
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