ESRO
Publié le 16/05/2020
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6 mars 1968 Série D-19 Fiche N• 2276
ESRO
1.
La difficulté pour les pays aux ressources limitées d'entrer en compétition avec les Etats-Unis et l'URSS dans l'exploration de l'espace a déterminé savants et diri geants d'Europe à envisager une coopération européenne dans la recherche spatiale.
Un projet, dont le promoteur était le professeur français Pierre Auger, a abouti à la formation en 1962 du Centre européen de recherches spatiales (CERS), plus connu
sous son sigle anglais, ESRO (European Space Research Organization).
La même
année naissait I'ELDO ou CECLES (Conseil européen pour la construction et le lance ment d'engins spaciaux).
2.
L'ESRO, créé à Paris le 14 juin 1962, est entré en activité en mars 1964.
Il com
prend dix membres: Allemagne fédérale, Belgique, Danemark, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède et Suisse.
Cette organisation est destinée à l'étude scientifique de l'espace.
A cette fin, elle recourt à des centres techniques dispersés
dans divers pays.
Son siège est à Paris; ses laboratoires ont été élevés à grands frais (45 millions de francs) à Noorwljk, entre Amsterdam et Leyde; sa base de lancements de fusées-sondes a été installée à Kiruna, en Laponie suédoise.
Elle disposait pour ses trois premières années d'activité d'un budget de 380 millions de francs, somme
dont elle n'a dépensé que 280 millions.
3.
L'ESRO se charge de réaliser des satellites scientifiques.
Ils doivent être lancés d'abord par des fusées américaines puis par les fusées de I'ELDO (Europa).
Un pro
gramme ambitieux avait été établi au début de 1967 qui devait prendre le relais du
programme national français.
Il comportait: ESRO Il, chargé de missions d'astronomie solaire et cosmique, ESRO 1, chargé d'étudier les aurores polaires, HEOS, qui, avec
son apogée de 240 000 kilomètres, va étudier l'espace interplanétaire, LAS (Large Astronomical Satellite), plate-forme stabilisée, véritable observatoire astronomique, T 1
et T 2, gros satellites de haute technicité, prévus pour 1970 et 1971.
4.
Ce programme est fort compromis.
Le 29 mai 1967, une fusée américaine Scout
améliorée ne parvenait pas à mettre sur orbite ESRO Il.
Le programme de lancement de fusées-sondes n'a pas donné des résultats très satisfaisants.
La réalisation du satellite astronomique LAS, dont on estime qu'il pourrait coûter 900 millions de francs,
a été ..
gelée ..
à la fin de 1967.
L'Espagne a annoncé, le 24 décembre, son intention
de quitter I'ESRO.
5.
Beaucoup de savants redoutent que I'ESRO n'en vienne à réaliser ces satellites de télécommunications, dont J'Europe ne peut se priver si elle ne veut laisser le mono pole de télécommunications spatiales aux Etats-Unis.
Mais ce dernier problème relève de la CETS (Conférence européenne des télécommunications spatiales), troisième
organisme européen de la conquête spatiale, fondée en 1964.
Une fusion de I'ESRO, de I'ELDO et de la CETS, qui créerait une sorte de NASA européenne, serait sans
doute la seule façon de mettre l'Europe en mesure de lutter contre l'hégémonie
spatiale des Etats-Unis.
En raison de dissensions entre les Européens, cette fusion
s'est avérée irréalisable.
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