En quoi les Fausses Confidences répond-t-elle aux attentes d'une comédie ?
Publié le 17/01/2022
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«
Du grec kômos , désignant les fêtes religieuses à l’honneur du dieu Dionysos durant la période
helléniste, le mot « comédie » désigne ici un genre littéraire très célèbre de tout temps et qui touche
principalement les classes populaires.
C’est ce mouvement que Marivaux, célèbre auteur français du
18 ème
siècle dans sa pièce de théâtre Les Fausses Confidences, jouée pour la première fois en 1737 va
suivre.
Cette pièce raconte l’aventure d’un jeune homme beau mais pauvre, Dorante, qui va tenter de
séduire par le biais de plusieurs stratagèmes Araminte, une jeune femme noble et riche.
Ce qui ne
sera pas aussi facile car il se trouve concurrencé par un autre jeune homme, le Comte d’Orimont, de
la même classe sociale qu’Araminte.
Nous pouvons constater que la pièce de théâtre Les fausses
confidences correspond parfaitement aux attentes de la comédie , par ses objectifs, qui sont de
divertir le spectateur afin de dénoncer et de faire réfléchir les spectateurs sur les mœurs de sa
société.
Dans Les Fausses Confidences , nous pouvons constater les formes traditionnelles du
mouvement comique, suscitant le divertissement et le rire franc du spectateur.
En effet, Marivaux
intègre le comique de mots à sa pièce.
Le verbe « donner » mal interprété par Arlequin à l’acte 1
scène 8 mais encore le comique de situation lorsque Dorante se retrouve en un instant fiancé à
Marton à cause de Monsieur Remy alors même qu'il projette de séduire Araminte.
L’influence du
commedia dell'arte se retrouve par le biais du personnage d’Arlequin, stéréotype du valet maladroit,
uniquement intéressé par la nourriture, dont les erreurs conduisent à des saynètes.
De même, dans cette pièce, l'exposition s'étale sur les deux premières scènes et non sur la
première uniquement.
Ces scènes encrent Paris du XVIIIème siècle comme contexte géographique et
historique.
De plus, les sentiments de Dorante vis-à-vis de la veuve sont immédiatement évoqués
ainsi que le stratagème mis en place par les deux protagonistes pour parvenir à conquérir le cœur
d’Araminte.
Dans ces deux scènes, le rapport de force de Dubois par rapport à son maître met en
évidence les qualités multiples de ce valet ainsi que la vulnérabilité de Dorante.
Ces deux scènes
ouvrent la pièce et permettent donc bien d’installer le décor en fournissant aux spectateurs tous les
éléments nécessaires de l’intrigue.
Également, Marivaux dresse la satire où il blâme certains aspects négatifs de la société de son
époque, celle d’une société totalement obsédée par l’argent et le rang social.
L e but de la satire est
d'exposer et de critiquer les folies et les vices de la société.
Par ce fait-là, il invite le spectateur à
réfléchir et à prendre conscience que la société est en pleine mutation.
Dans cette pièce, la remise en
question de l’ordre social préétabli, rivé sur l’organisation divine et aristocratique, semble une
question centrale soulevée par Marivaux dans les Fausses Confidences .
Tout d’abord, le personnage
de Dubois illustre le stéréotype théâtral du valet, et constitue un pilier de l’intrigue qui repose sur le
stratagème.
Ingénieux, habile, il s’affranchit de son maître en imposant sa supériorité.
L’acte 2 de la
scène 17 illustre ce rapport de forces par l’utilisation de formes impératives et oppose de sèches fins
de Dubois à son maitre.
L’émancipation de la personne de sa condition première constitue une charge
de la satire.
Forçons-nous de constater que l’intelligence et la fourberie du valet est toujours mise en
service pour son maître.
Marivaux n’est pas un philosophe des lumières mais cette pièce a une porte moraliste et
didactique.
La pièce se termine par un dénouement heureux, caractéristique de la comédie, grâce à
un coup de théâtre.
Dubois ayant avouer l’idée de stratagème à Araminte, celle-ci déclare dans la
dernière scène du dernier acte « ce que vous avez fait pour gagner mon coeur n’est point blâmable.
».
Par conséquent, la jeune veuve finit par reconnaître son amour pour lui et clame alors un mariage
avec Dorante.
Les fausses Confidences s’achève par une maxime universelle, une morale explicite :
« Le mensonge […] c'est une très grande vertu, quand il fait du bien.
».
»
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