En quoi la princesse de Clèves peut-elle être considérée comme une héroïne tragique ?

« MAR‚AIS Jeanne 1G1Dissertation________________________________________________________________________________ Sujet : En quoi la princesse de Clves peut-elle tre considŽrŽe comme une hŽro•ne tragique ? Vous rŽpondrez dans un dŽveloppement structurŽ et argumentŽ, en vous appuyant sur votre lecture de La Princesse de Clves. Ë la cour de France, au XVIIe sicle, le classicisme est ˆ lÕhonneur et sÕaccompagne de fortes valeurs dÕordre, de mesure et dÕharmonie desquelles dŽcoulent des rgles strictes comme les trois unitŽs ou encore les rgles de biensŽances.

Cette pŽriode est aussi marquŽe par des auteurs majeurs dont Molire, Corneille, Racine, La Fontaine mais aussi de plus rares femmes comme Mlle de ScudŽry ou encore Mme de Lafayette.

Cette dernire ne revendiquera jamais ses Ïuvres parmi lesquelles figure La princesse de Clves parue en 1678.

Ce rŽcit est un des premiers consacrŽs ˆ lÕanalyse de la psychologie des personnages et Žveille ds sa publication un vif engouement, tout en faisant lÕobjet de dŽbats passionnŽs.

LÕauteure narre lÕhistoire de la Princesse, mariŽe, qui lutte contre la passion quÕelle Žprouve pour le duc de Nemours.

Sa passion la mne ˆ des extrŽmitŽs auxquelles son Žducation ne lÕa pas prŽparŽe .

La Princesse semble alors subir son destin contre lequel elle peine ˆ lutter.

Ce personnage suscite ˆ la fois l'admiration du lecteur pour sa dŽtermination et sa vertu sans pareilles, mais aussi sa compassion face ˆ cette triste destinŽe.

Nous sommes ainsi amenŽs ˆ nous demander dans quelle mesure la Princesse de Clves peut tre considŽrŽe comme une hŽro•ne tragique.

Dans un premier temps, nous nous pencherons sur les caractŽristiques tragiques du personnage puis, nous montrerons les facteurs qui lui permettent de ne pas plier face ˆ son destin annoncŽ, avant de mettre en avant le destin fatal menaant de nombreux autres personnages tout au long du rŽcit. La princesse nous appara”t tout dÕabord comme un personnage tragique.

Mme de Lafayette use effectivement dÕun nombre important de ressorts tragiques tout au long du roman.

La Princesse de Clves issue de la lignŽe des Valois est un personnage de haut rang social, il est dÕailleurs clairement ŽnoncŽ lors de sa prŽsentation quÕil sÕagit dÕ Ç une des plus grandes hŽritires de France È (l.

220).

De plus sa Ç beautŽ parfaite È ainsi que ses qualitŽs de vertu et dՎducation paraissent Ç extraordinaires È et sont saluŽes par tous.

LÕhŽro•ne se prŽsente alors comme un personnage puissant dotŽ de grandes valeurs morales et dÕun sens de lÕhonneur remarquable.

Ainsi, la princesse apparait comme la digne hŽritire des personnages de tragŽdies de lÕantiquitŽ qui sont eux issus des rŽcits mythologiques et des lŽgendes fondatrices de la culture hellŽnique.

Le thme omniprŽsent de la passion destructrice et mortifre nÕest pas sans rappeler les pices de Racine dans lesquelles le personnage est pris dÕune passion irrŽpressible et dŽpossŽdante qui ne fait que cro”tre au cours de la pice et est source de souffrance.

Ë titre dÕexemple, on peut citer la pice Phdre dans laquelle le personnage Žponyme tombe sous le charme de son beau-fils Hippolyte.

Cet amour incestueux rŽprouvŽ par la morale apparait comme une punition des dieux contre laquelle Phdre lutte en vain; sa seule solution est alors de cacher sa honte dans la mort.

Ë la manire de Racine, Mme de Lafayette propose dans La Princesse de Clves une passion excessive et presque maladive qui nuit ˆ tous.

LÕhŽro•ne est ainsi prise dans un dilemme : dÕun c™tŽ le risque de succomber ˆ sa passion pour le duc de Nemours et de lÕautre tenter de guŽrir celle-ci en sՎloignant de la cour.

Si la Princesse choisit de se retirer, cÕest pour pouvoir conserver son rang et sa vertu; la passion est alors ennemie de sa libertŽ et source de virulentes luttes internes.. »