En ce temps là, Clovis se bat pour défendre le royaume franc,hérité de son père Childéric, qui va de la Somme à l'Oise et àl'Aisne, et à l'ouest jusqu'à la mer.

« En ce temps là, Clovis se bat pour défendre le royaume franc, hérité de son père Childéric, qui va de la Somme à l’Oise et à l’Aisne, et à l’ouest jusqu’à la mer.

Lors de la bataille où les Alamans ont failli l’emporter à Zülpich, il s’est écrié : “ Jésus Christ, toi qui es, selon Clotilde, le fils du Dieu vivant, secoure moi dans ma détresse et si tu me donnes la victoire, je croirai en toi, et je me ferai baptiser ”.

Il tient sa promesse. En ce jour de Noël 496, Clotilde, son épouse burgonde chrétienne, fille de Chilpéric, est auprès de lui lorsqu’il entre dans le baptistère de l’église-cathédrale Sainte Marie de Reims.

Couvert de sa seule tunique, il descend dans la cuve baptismale.

Par trois fois, l’évêque Remi lui verse de l’eau sur la tête.

Sans doute lui dit-il alors, en l’appelant du nom de l’une des tribus du peuple franc : “ Dépose tes colliers, Sicambre, adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré ”.

Il le somme ainsi de se défaire d’amulettes portées en l’honneur de divinités qu’il abandonne.

Puis l’évêque le oint du saint chrême, mélange d’huile d’olive et d’essences aromatiques qu’un ange peut-être a déposé dans une sainte ampoule. Puis Clovis, après avoir revêtu la tunique de pourpre et la toge brochée d’or des consuls, reçoit l’eucharistie au milieu de ses guerriers dont trois mille sont baptisés. Désormais chrétien, il peut prétendre à de nouvelles conquêtes en Gaule, dont tous les peuples barbares ou gallo-romains se disent désormais Francs.

L’évêque de Vienne, Avit, écrit à Clovis : “ La Providence divine a découvert l’arbitre de notre temps ”.

Et encore : “ Le choix que vous avez fait pour vous-même est une sentence que vous avez rendue pour tous ”.

Avit conclut : “ Vos aïeux vous ont préparé de grandes destinées.

Vous avez voulu en préparer de plus grandes à ceux qui viendront après vous ”. La loi salique voulue par Clovis, que les clercs appellent pactus legis gallicae, exclut les femmes de la succession royale.

Elle fonde ainsi une monarchie qui, par ce baptême, tient son pouvoir de Dieu : pouvoir de décider de la guerre ou de la paix, pouvoir de dire la loi, pouvoir qui va durer treize siècles.. »