Emile Ollivier

« Emile Ollivier (1825-1913) Emile Ollivier naît à Marseille en 1825.

Son père, Démosthène, fut un personnage étonnant, successivementcarbonaro, journaliste d'opposition, député à la Constituante en 1848 et proscrit au 2 décembre 1851.Emile Ollivier vient de s'inscrire au barreau de Paris lorsque, en février 1848, Ledru-Rollin, ami de son père, le nommecommissaire général de la République pour le département des Bouches-du-Rhône.

A ce poste, il réprime les émeutesde juin et le ministre Cavaignac le confirme dans sa fonction avec le titre de préfet.

Après l'élection de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la République, Emile Ollivier retourne au barreau.

De brillantes plaidoiriesconsacrent son talent d'orateur.

Candidat aux élections de 1857, il entre au Corps législatif, devenant ainsi avecHénon, Darimon, Ernest Picard et Jules Favre, l'un des cinq députés qui forment l'opposition parlementaire au secondEmpire.

Mais, peu à peu, Ollivier se détache de ses collègues en accueillant favorablement certaines initiatives dupouvoir.

En 1861, une attaque vigoureuse d'Emile Keller contre la politique de l'Empire à l'égard de Rome l'épouvante.Il offre conditionnellement de se rallier au régime qui lui apparaît le seul rempart contre la réaction.

Réélu en 1863, ilest de plus en plus suspect aux yeux des républicains.

Il rompt avec ses anciens amis en acceptant de se chargerdu rapport de loi sur les coalitions.Demeuré dans une demi-opposition jusqu'en 1869 où le résultat des élections contraint l'empereur à se séparer deson ministre d'Etat Eugène Rouher, Emile Ollivier est alors chargé de composer le cabinet et de mettre en chantierun vaste programme de réformes.

Mais l'opposition radicale et socialiste est exacerbée par l'assassinat du journalisteVictor Noir et l'agitation ouvrière croît; Emile Ollivier la réprime durement.

Au début de la crise franco-prussienne de1870, Emile Ollivier proclame qu'il «veut la paix avec passion», mais il ne sait prendre les décisions qui auraientprévenu le conflit.

Lorsque celui-ci apparaît inévitable, il déclare à la Chambre l'accepter d'«un cœur léger».

Accuséde porter la responsabilité des premiers revers de la guerre, le ministère est bientôt renversé de façon humiliante.Emile Ollivier doit s'exiler jusqu'en 1873.Par la suite, ses efforts pour revenir à la politique resteront vains.

Il consacrera sa longue retraite — il mourra en1913 — à écrire de nombreux ouvrages où il tentera de justifier son action.. »