Élévation de Charles Baudelaire - Analyse Littéraire

« Charles Baudelaire: Elévation Présentation du poète Son père, homme des Lumières, meurt lorsqu'il est enfant.

Sa mère se remarie avec le commandant Aupick.

Charlesdevient un adolescent instable.

Il mène une vie de bohème et ses parents décident de l'éloigner de Paris enl'embarquant sur un voilier en partance pour l'Orient.

Baudelaire n'ira pas plus loin que l'île de la Réunion.

A sonretour à Paris, on lui impose un conseil judiciaire afin qu'il ne puisse pas dilapider son héritage.

Commence alors uneliaison avec la sensuelle Jeanne Duval.

Après une tentative de suicide (1845), le poète goûte aux excitants, auxdrogues et se lie avec Marie Daubrun, qui lui inspire des sentiments mystiques.

Il découvre et traduit l'oeuvre del'Américain Edgar Poe et travaille à un premier recueil de poésies.

En 1857, paraît Les Fleurs du mal, ouvrage condamné pour immoralité la même année que Madame Bovary.

Baudelaire se prend de passion pour madame Sabatier mais commence à souffrir des séquelles de la syphilis.

Il cisèle des petits poèmes en prose qui composerontLe Spleen de Paris (1869).

Il gagne sa vie en se faisant critique d'art, égratignant la peinture académique et défendant les peintres modernes comme Delacroix et Manet.

Pour Baudelaire, la critique est un acte esthétique àpart entière : naissent alors deux livres dont la publica-tion sera posthume, Curiosité esthétique (1868) et L'Art romantique (1870).

Frappé d'hémiplégie, le poète meurt à Paris le 31 août 1867.

Avec Baudelaire, ce sont de nouvelles régions de l'âme humaine qui sont explorées.

Le langage poétique s'enrichit des images des voyages del'auteur dans des contrées inconnues, sombres et parfois répugnantes, dont la connaissance influe directement sursa perception du monde.

L'artiste est alors en mesure de voir des réalités extérieures qui jusque-là échappaient auregard : ce sont, par exemple, la lumière louche dans laquelle baigne l'Olympia de Manet ou la violence des couleurs crues rendues par Delacroix. Elévation Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées, Des montagnes, des bois, des nuages, des mers, Par-delà le soleil, par-delà les éthers, Par-delà les confins des sphères étoilées, Mon esprit, tu te meus avec agilité, Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde, Tu sillonnes gaiement ['immensité profonde Avec une indicible et mâle volupté. Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ; Va te purifier dans l'air supérieur, Et bois, comme une pure et divine liqueur, Le feu clair qui remplit les espaces limpides. Derrière les ennuis et les vastes chagrins Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse, Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse S'élancer vers les champs lumineux et sereins ! Celui dont les pensées, comme des alouettes, Vers les cieux le matin prennent un libre essor, — Qui plane sur la vie, et comprend sans effort Le langage des fleurs et des choses muettes ! Le titre même du poème amène l'idée de ta verticalité et oppose un haut à un bas.

Ce qui se trouve en haut estdécrit avec des mots appartenant au vocabulaire du bien-être (« volupté », « champs lumineux », « sereins ») et au champ lexical de la pureté (« Va te purifier dans l'air supérieur », « une pure et divine liqueur », « feu clair », « espaces limpides »).

Cette région, lieu d'évasion du poète, est proche de la nature (« montagnes », « bois », « fleurs ») et des cieux (« nuages », « sphères étoilées », « espaces limpides »).

C'est aussi une région caractérisée par trois éléments primordiaux : « l'air supérieur », le « feu clair », l'eau des « mers ».. »