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Écrire une autobiographie, est-ce seulement parler de soi-même ? Est-ce seulement aller à la recherche de soi-même ?

Publié le 09/12/2021

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Écrire une autobiographie, est-ce seulement parler de soi-même ? Est-ce seulement aller à la recherche de soi-même ?. Ce document contient 997 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Littérature
Analyse du sujet et problématisation Ce sujet comporte trois mots ou expressions - clés : « autobiographie », « recherche de soi-même » et l'adverbe « seulement ». L'autobiographie est un récit dans lequel une personne raconte sa propre vie. Dans Le Pacte autobiographique, Philippe Lejeune la définit comme un « récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu'elle met l'accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité.»  Ainsi cette définition lie-t-elle d'emblée l'autobiographie à un travail de recherche de soi-même, c'est à dire à un travail d'introspection pour se connaître soi-même, à partir des choses que l'on a vécues. L'adverbe « seulement » est important ici car il délimite le cadre du sujet : en effet, la formulation même du sujet implique que l'on considère son contenu comme vrai ( c'est-à-dire, que écrire son autobiographie c'est en effet aller à la recherche de soi-même) mais aussi que l'on dépasse ce contenu. Ainsi l'autobiographie n'est-elle qu'une entreprise d'introspection visant, pour l'auteur qui l'entreprend, la connaissance de son « moi » ? Ce que met en jeu ce sujet, ce sont finalement les motivations et les résultats de l'entreprise autobiographique.   I)                 Certes, l'autobiographie a pour enjeu premier la connaissance de soi L'écriture autobiographique se présente souvent comme une entreprise de connaissance de soi par soi et pour soi. (cf Le ressort de la démarche Montaigne dans Les Essais est le « connais-toi toi-même » socratique) - L'auteur doit donc se mettre à nu en toute sincérité : on peut examiner ici le pacte autobiographique de Rousseau dans Les Confessions qui revendique cette sincérité : l'auteur affirme son projet de dire toute la vérité sur sa vie, de raconter ses faiblesses comme il racontera ses moments de gloire. - Cette connaissance de soi par l'autobiographie passe par une expérience de tâtonnements car l'entreprise rétrospective est difficile du fait du caractère flou de la mémoire.

« Analyse du sujet et problématisationCe sujet comporte trois mots ou expressions – clés : « autobiographie », « recherche de soi-même » et l'adverbe« seulement ».L'autobiographie est un récit dans lequel une personne raconte sa propre vie.

Dans Le Pacte autobiographique , Philippe Lejeune la définit comme un « récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu'ellemet l'accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité.» Ainsi cette définition lie-t-elle d'embléel'autobiographie à un travail de recherche de soi-même, c'est à dire à un travail d'introspection pour se connaître soi-même, à partir des choses que l'on a vécues.L'adverbe « seulement » est important ici car il délimite le cadre du sujet : en effet, la formulation même du sujet impliqueque l'on considère son contenu comme vrai ( c'est-à-dire, que écrire son autobiographie c'est en effet aller à la recherchede soi-même) mais aussi que l'on dépasse ce contenu.Ainsi l'autobiographie n'est-elle qu'une entreprise d'introspection visant, pour l'auteur qui l'entreprend, la connaissance deson « moi » ? Ce que met en jeu ce sujet, ce sont finalement les motivations et les résultats de l'entrepriseautobiographique.

I) Certes, l'autobiographie a pour enjeu premier la connaissance de soi L'écriture autobiographique se présente souvent comme une entreprise de connaissance de soi par soi et pour soi.

(cf Leressort de la démarche Montaigne dans Les Essais est le « connais-toi toi-même » socratique) - L'auteur doit donc se mettre à nu en toute sincérité : on peut examiner ici le pacte autobiographique de Rousseau dans Les Confessions qui revendique cette sincérité : l'auteur affirme son projet de dire toute la vérité sur sa vie, de raconter ses faiblesses comme il racontera ses moments de gloire. - Cette connaissance de soi par l'autobiographie passe par une expérience de tâtonnements car l'entreprise rétrospective est difficile du fait du caractère flou de la mémoire.

Sur ce point on peut se référer à l'entreprise Gidiennedans Si Le grain de meurt : J'écrirai mes souvenirs comme ils viennent, sans chercher à les ordonner.

Tout au plus les puis-jegrouper autour des lieux et des êtres ; ma mémoire ne se trompe pas souvent de place ; mais ellebrouille les dates; je suis perdu si je m'astreins à de la chronologie. - Le souvenir des événement passés jalonnant une vie ne suffit pas à l'introspection : celle-ci nécessite une analyse de ces évènements passés au présent pour en comprendre l'importance dans ce qu'est devenu l'auteur aumoment de l'écriture.

On peut ici penser à l'envie de s'analyser pour mieux se connaître, de dresser une image de soi afinde se remettre en question qui est à l'origine de l'entreprise autobiographique de Sartre dans Les Mots . II) Mais étant donnée à lire à un public, l'autobiographie ne se limite pas à une ambition intime - Cette instance du lecteur de l'autobiographie est présente dès le départ à travers le pacte autobiographique.

( voir ici les différents pactes rédigés comme tels de Rousseau ou Montaigne par exemple) - Le lecteur est un tiers qui va inévitablement porter un jugement sur l'expérience personnelle narrée dans une autobiographie.

Cette instance de jugement conduit parfois à des effets pervers chez les auteurs, comme la tentation dumensonge : on a donc souvent des entraves au principe de sincérité, indispensable pourtant à la réussite del'introspection. Consciemment ou non, l'auteur peut omettre certains détails, en enjoliver d'autres, les inventer même, parfois On peut citer pour exemple le cas de Rousseau qui s'autorise à inventer des éléments fictifs pour soi-disant« remplir un vide occasionné par [son] défaut de mémoire.

».

(autre ex possible = celui de Chateaubriand qui, dans lesMémoires d'Outre-Tombe a tendance à enjoliver ou à dramatiser la réalité : par exemple, dans le passage où il raconte sanaissance, il se montre comme un miraculé et un enfant maudit) - Du fait de la présence de ce lecteur-juge, l'autobiographie peut être une grande entreprise de justification par l'auteur de ses actes (cf.

Rousseau) III) L'autobiographie a donc aussi un enjeu universel et éternel - L'auteur peut se présenter comme un cas particulier à portée générale : de son expérience qu'il raconte, ses lecteurs peuvent ou doivent tirer une leçon.

Cette leçon peut avoir une portée personnelle et intime ( comme c'est le cas,par exemple chez Montaigne ou chez Gide) ou une portée plus morale et historique ( par exemple, chez Primo Lévi dont letémoignage autobiographique dans Si c'est un homme doit servir de leçon pour la postérité afin qu'un tel massacre n'ait plus jamais lieu) - L'auteur peut se présenter comme le symbole de toute une époque : à travers son autobiographie, c'est la description d'une époque et d'une culture qu'il fait : c'est la démarche de Chateaubriand dans ses Mémoires ou de Musset dans La Confession d'un enfant du siècle . - L'auteur peut, à travers son autobiographie, vouloir se transformer en légende léguée éternellement à la postérité.

Il peut vouloir faire de lui un véritable mythe (ex : Genet qui construit sa légende d'individu homosexuel fait pourle Mal dans Le Journal du voleur ) ConclusionSi la recherche de soi est un enjeu primordial dans une démarche autobiographique, l'importance de l'instance du lecteurimplique un enjeu plus universel et non seulement centré sur la personne même de l'autobiographe.

Mais cette dimension« publique » de l'autobiographie a de nombreux effets pervers, notamment sur la question de la sincérité de l'auteur.. »

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