Écrire relève-t-il d'un fondamental pessimisme?
Publié le 21/12/2021
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Introduction
Écrire relève-t-il d'un fondamental pessimisme? On peut se poser la question quand l'on
considère le nombre d' œuvres romanesques et théâtrales prenant pour sujet l'amour
malheureux, l'échec, la mort et quelquefois des calamités telles que la peste ou la
guerre.
On peut également se demander pourquoi ces thèmes « négatifs » attirent et séduisent
les lecteurs.
Si l'on admet que le plaisir de voir souffrir autrui ne concerne que peu
d'entre eux, on devra chercher d'autres raisons.
Or, l'on remarque que bien souvent, dans les œuvres évoquées, le malheur, l'échec ou la
mort sont autant d'expériences à travers lesquelles des héros se révèlent, s'élèvent et
forcent notre admiration.
Nous serons donc conduits à nous interroger sur la valeur et les effets d'une littérature
romanesque et théâtrale qui voit la condition humaine sous l'angle de la tragédie.
La
tragédie (dans le roman ou au théâtre) est une dramatisation de la violence mais elle
peut être aussi l'occasion d'une réflexion critique.
Elle conduit parfois à remettre en
cause et à modifier le sens que nous donnons à la souffrance, à l'échec et à la mort et
transforme ainsi le négatif en positif.
I.
Le tragique : une écriture de l'intense
1.
Le pathétique de la souffrance
• Si on lit ou si on va voir au théâtre des œuvres représentant le tragique de la condition
humaine, c'est d'abord parce qu'elles procurent une vive émotion.
C'est ce qu'on peut
appeler le pathétique de la souffrance.
Ex.
: la mort du héros dans la Condition humaine de Malraux.
• C'est précisément le but que fixaient les tragédiens classiques à leur œuvre : le
spectacle tragique devait inspirer un double sentiment de terreur et de pitié.
Terreur de
voir les hommes soumis aux Dieux et subissant leur violence.
Pitié de voir les tentatives
des hommes pour lutter contre la fatalité aboutir à un échec.
Ex, : dans Phèdre de Racine, le récit de Théramène, qui raconte la mort du héros
Hippolyte tué par un monstre sorti des flots, doit inspirer la terreur.
La lutte désespérée
de Phèdre pour échapper à sa passion doit plutôt inspirer la pitié.
• Le pathétique de la souffrance ou de l'échec peut susciter d'autres sentiments comme
la sympathie, le lecteur se sentant solidaire du destin malheureux des personnages.
Ex.
: le personnage du docteur Rieux dans le roman de Camus, La peste, appelle la
sympathie du lecteur.
Cet homme frappé par le destin et qui lutte devient un symbole
d'espérance.
• Les sentiments éprouvés par le lecteur pour le personnage de
l'échec sont parfois complexes, mêlés.
Ex.
: pour le personnage de Flaubert, Emma Bovary (Madame Bovary), le lecteur peut
ressentir un mélange de compassion (pour son amour malheureux, son échec, sa fin
tragique) et de dérision (pour la médiocrité de son existence et de ses rêves).
2.
La grandeur de l'héroïsme et des passions
• Ce qui étonne et force l'admiration dans bien des œuvres représentant l'humanité en
proie au malheur, c'est l'énergie du désespoir de ceux qui luttent avec héroïsme pour y
échapper.
Ex.
: le combat héroïque de Jean Valjean (les Misérables) contre les rigueurs d'une
destinée contraire appelle le respect.
• La passion elle-même, dans l'intensité sublime vers laquelle elle tend dans la tragédie,
grandit les héros qui la vivent et leur donne à nos yeux une dimension surhumaine.
Ex.
: le personnage de Phèdre chez Racine ou celui de Suréna chez Corneille.
• La souffrance dans ce cas ennoblit et, lorsque le héros affronte la mort, l'émotion et
l'admiration sont à leur comble..
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