écorcheurs
Publié le 06/12/2021
Extrait du document
écorcheurs, gens de guerre qui, vers le milieu du XVe siècle, ont exercé dans toute la France un véritable brigandage.
Ce terme s’applique particulièrement aux aventuriers qui se signalent, de 1435 à 1445, par une recrudescence de déprédations et férocités. Après le traité d’Arras (20 septembre 1435), alors que les places rendues au duc de Bourgogne sont évacuées, les garnisons champenoises licenciées forment des bandes qui s’associent bientôt avec d’autres pour le pillage et le butin. Elles ont des chefs renommés qui, pour la plupart, ont été, ou sont encore, au service de Charles VII, comme La Hire et Xaintrailles.
Le pillage, la dévastation, l’incendie, le viol et le meurtre marquent partout le passage des écorcheurs. Ni les ordonnances royales, ni la sévérité, pourtant si redoutée, du connétable de Richemont ne peuvent atténuer les ravages.
La résistance des écorcheurs est l’un des principaux obstacles aux réformes militaires, si ardemment réclamées par les États généraux de 1439, et la cause majeure de la Praguerie (1440). Quand la trêve de Tours (20 mai 1444) suspend les hostilités entre la France et l’Angleterre, le péril devient encore plus menaçant. Afin de délivrer la France de ce fléau, Charles VII et le dauphin utilisent l’agressivité des écorcheurs pour une intervention contre les prétentions bourguignonnes en Lorraine et en Alsace où ils périssent en grand nombre.
La réforme de l’armée et la création des compagnies d’ordonnance (1445) permettent ensuite de mieux réprimer les excès des gens de guerre.