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Du suicide.

Publié le 15/05/2020

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« Du suicide. Le suicide est l'action d'un homme qui se donne la mort pour se soustraire aux misères de la vie; on l'a combattu pardes raisons souvent bien faibles. A.

Ainsi l'on a dit : la vie est un dépôt, un poste qui nous a été confié par la Providence; il y aurait infidélité outrahison à l'abandonner.

— On répond qu'un dépôt doit être accepté par le dépositaire; or, l'homme n'a pas étéconsulté quand il s'agissait pour lui de recevoir la vie.

Il en est de même pour cette prétendue faction ; l'hommen'est placé en faction que par suite d'un consentement tacite de sa part.L'homme, dit-on encore, se doit à ses semblables.

— On répond qu'il y a des cas où l'homme est réduit à une tellemisère, est dans une telle impuissance, que non seulement il ne peut pas être utile aux autres, mais qu'il leur est àcharge.Enfin on prétend que le suicide est une lâcheté; car il y a plus de courage à supporter une vie malheureuse qu'àl'abandonner.

— On répond qu'il y a des suicides glorifiés par l'histoire, comme ceux de Lucrèce, de Caton et deBrutus ; et on ajoute qu'il n'y a qu'un insensé pour souffrir volontairement les maux dont il peut s'exempter sans malfaire. B.

Il n'y a qu'un seul argument contre le suicide : la vie humaine est faite pour le devoir, et il y aurait contradictionà supposer que l'homme pût avoir le droit de se soustraire au devoir.

Le suicide peut d'abord être considéré commeune transgression du devoir à l'égard des autres hommes; ayant reçu beaucoup de nos semblables, nous leur devonsbeaucoup, et on conçoit difficilement qu'un flemme ne tienne absolument à rien dans ce monde, qu'il n'ait personneà aimer, à conseiller.

En outre, le suicide est aussi une transgression du devoir envers nous-mêmes; si l'hommen'avait plus aucun devoir envers les autres, la loi morale lui imposerait encore l'obligation de purifier son âme, decultiver sa raison, d'affermir sa volonté.

Quand nous avons perdu, comme Caton et Brutus, toute espérance pour laliberté, la conscience nous rappelle que nous avons des devoirs envers nous-mêmes; et, quand la carrière ducitoyen est fermée, il reste celle de l'homme.

Quant à la honte à laquelle on veut se soustraire, on doit, si elle estméritée, la subir comme une expiation; si elle est imméritée, comme c'était le cas pour Lucrèce, on doit mettre saconscience au-dessus de l'opinion.

Ainsi, tant que l'homme vit, il a des devoirs et par conséquent il ne peut sedéfaire de sa personnalité.

L'indulgence avec laquelle on juge le suicide vient de l'idée que cet acte exige ducourage, de la pitié pour les souffrances qu'il suppose et du respect pour ceux que la mort a touchés. C.

Il y a des époques où le suicide se propage comme une contagion de l'âme, et l'on a vu ce fait se produiresurtout sous les premiers empereurs romains, quand les excès du pouvoir impérial faisaient plus vivement regretter laliberté perdue.

Les sectes philosophiques contribuaient à développer cette contagion, épicuriens et stoïciensaboutissant également à la glorification du suicide.

Les épicuriens croyant que la vie est faite pour le plaisir et netrouvant souvent que la peine, ils prenaient le parti de se réfugier dans la mort pour échapper à cette contradiction.Les stoïciens le regardaient comme innocent et même comme nécessaire; c'était, suivant eux, une prérogative dusage, qui avait le droit de sortir de la vie comme d'une chambre pleine de fumée ou de la déposer comme unvêtement incommode; s'il était beau pour eux de suivre la nécessité, il était plus beau de la devancer; du reste,cette tension continuelle et cet effort sans but qui constituaient la vie du stoïcien devaient produire à la longue lafatigue et le découragement.En résumé, le suicide est coupable comme l'homicide; si la vie de nos semblables nous est sacrée parce qu'ils ontdes devoirs à remplir, la nôtre doit nous être sacrée au même titre.. »

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