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Du Bellay, comme le champ semé (commentaire)

Publié le 17/05/2020

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« Du Bellay, comme le champ semé (commentaire) Situation :« Comme le champ semé » est extrait d'un recueil de poèmes intitulé les antiquités de Rome que le poète humaniste Du Bellay a ramené de son voyage à Rome. Idée générale :Onze siècles après l'écroulement de la puissance romaine, ce visiteur médite sur le spectacle des ruines d'un empire tombé en 476 sous l'assaut des barbares.

Il arecours pour cela a une comparaison rustique et nous présente un tableau (axe 1) riche en effets visuels, rythmiques et sonores ; ce tableau constitue le premier voletd'une comparaison (axe 2) habile, exploitée et agencée qui le conduit à une méditation (axe 3) nostalgique sur la mort d'une civilisation et le sens de l'histoire. 1.

Le tableaua.

Variation du champ visuel Le poème s'ouvre sur un large panorama puis peu à peu notre champ de vision se restreint pour ne plus englober que l'image d'un grainde blé : du « champ semé » du premier vers, notre regard est conduit vers « les tiges » du 2nd vers, « l'épi » du 3eme vers, jusqu'au « grain » du 4eme vers.

Puis lechamp s'élargit à nouveau pour nous présenter le blé sur pied, soumis aux ondulations du vent, le champ moissonné et, pour finir, une image à la lumière déclinanteoù s'estompe dans le lointain la silhouette d'un glaneur. b.

Rythme et sonorité Tandis que varie ainsi le champ de notre vision, une série d'effets rythmiques reconstitue la lente croissance du blé.

A chaque alexandrin etmême à chaque hémistiches un progrès s'accomplit (vers 2, 3, 4) et l'impression de continuité est rendue par la répétition des termes du vers précédent « verdure,tuyau, épi ». 1 Des procédés ingénieux viennent encore enrichir la description en matérialisant presque cette croissance.

« Verdure » semble avoir poussée pour donner « verdissant» et « hérisse » donne « florissant ».

Enfin la pousse s'accélère puisque un seul hémistiche permet de passer de l'épi au grain (vers 4).

D'autres effets viennent encoreenrichir le tableau ; ainsi le vers 6 « ondoie comme les sillons » qu'ils représentent parce que l'auteur y fait alterner deux sonorités qui se recouvre tour à tour,transposition sonore d'un effet visuel ; au vers 13 et 14, une atmosphère de paix, de tradition, de beauté et de mystère est évoquée par la marche quasi rituelle duglaneur rythmée par la répétition de « pas » et la reprise de « recueillir » par « relique ».

Tandis que les sonorités étouffées de « tombant » et de « moissonneur »évoque le déclin de la lumière et ferme le tableau. Mais la croissance d'un champ de blé et la moisson qui s'y effectue ne sont pas l'objet véritable de ce sonnet ; à travers cette évocation rustique, c'est de l'histoire deRome que nous entretient Du Bellay.

Voyons maintenant quelles ressources le poète a tiré de sa comparaison. 2.

Exploitation de la comparaisonComparaison dynamique à valeur didactique.

Le 1er terme de la comparaison est hypertrophié.

Les auteurs anciens développaient le 1er terme de la comparaison audétriment du 2nd.

Du Bellay les imite, il consacre deux quatrains au 1er volet de la comparaison et le fait même réapparaître dans le 2nd tercet avec « comme unglaneur ».Donc la naissance et la chute de l'empire romain, sujet du poème, ne sont mentionnées que dans trois vers et demi sur quatorze.

On assiste à une réductiontemporel : la récolte pousse en un an et tous les évènements qui président en plusieurs siècles à la constitution des empires sont présentés en raccourci.

Des combats,des violences, des aspects négatifs de la marche de l'histoire sont sublimés dans l'image apaisante d'un champ semé.

La dégradation et la destruction finale del'empire sont réinterprétées : la moisson et la récolte sont des éléments positifs et Du Bellay insiste sur l'aspect constructif, nourricier de l'intervention du faucheur.On remet de l'ordre : le blé abattu est mis en ordre en « javelles » (tas).

Le paysan façonne des gerbes.

Le temps est « dépouillé » de tout ce qu'il pouvait charrier deviolence et d'horreur.

Du Bellay utilise le 2 même verbe « dépouiller » pour désigner l'action du moissonneur et celle des barbares qui sont représentés à l'aide d'une synecdoque cette main n'est pas trèsagressive « la barbare main ».

Retour du 1er volet de la comparaison à la fin du poème : « comme » du vers 12 réintroduit l'image rustique où se trouve allier dans lemême vers le mot pillard « que chacun va pillant » à celui de « glaneur ». Du Bellay a converti le bruit, la fureur de l'histoire humaine en processus constructeur. 3.

La méditationa.

Optimisme Il compare la croissance et le naufrage de l'empire romain au lent mûrissement d'une céréale nourricière que des faucilles engrangeront pour assurerl'avenir, il présente les pillards à travers l'image de paisibles paysans.

Il a donc un point de vu optimiste sur la mort des civilisations.

Pour Bu Bellay, les ruines del'architecture romaine, les acquis de sa culture juridique, politique, intellectuelle ne sont pas décomposées mais contribuent à nous enrichir et à nous nourrir.

C'estdans le mot culture que réside la clef de ce poème dont le double sens est illustré par les termes de la comparaison. b.

Le symbole du blé Il est mort pour renaître aux prochaines semailles et pour donner la vie.

Il illustre la renaissance des constructions humaines apparemmenteffondrées.

Il nous invite à méditer sur l'ambiguïté de la mort et le cycle de la vie : dans les mystères antiques, des Leuses, l'initié se croyait présenté au terme de cesépreuves un épi de blé qui représentait le triomphe de la vie sur le mont.

Vision optimiste présentée par Du Bellay mais une certaine nostalgie règne à la fin dupoème.

La dernière image a quelque chose de religieux.

Relique : ce qui reste mais c'est aussi ce qui reste d'un corps d'un martyre ou d'un objet et qui est conservédans un dessein de vénération, elle diffuse une certaine tristesse.

Ce texte témoigne d'une certaine foi dans le sens de l'histoire et non de la mort.

Répétition des motsverdure, tuyau, épi cela s'appelle un anadiplose.

Au vers 6, métaphore de l'antique Cérès. 3 Conclusion :Ce sonnet est un tableau détaillé, les effets de rythme, le jeu sur les sonorités et des couleurs évoquent le cycle des travaux des champs, mais cette image est porteused'une signification symbolique.

Il nous dit que les civilisations croissent sur la terre comme les moissons et leur chute est nécessaire et obéit à la successionimmémoriale des raisons de l'histoire.

Ainsi le spectacle des ruines romaines inspirent à Du Bellay une réflexion confiante quoi que teintée de mélancolie ; aprèsl'euphorie de la moisson, l'hiver du doute, cette mélancolie témoigne des incertitudes qui devaient habité des hommes de la Renaissance. 4. »

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