DOSSIER « X »

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DOSSIER « X «

 

 

 

1975: en France, l'apogée du phénomène « hard «. De PRENEZ LA QUEUE COMME TOUT LE MONDE à LA CHATTE SUR UN DOIGT BRULANT, c'est la grande fête des titres détournés et des invitations à double sens. Délaissant une télévision qui ignore tou¬jours résolument les audaces de la sexualité au goût du jour, le public retrouve massivement le chemin du cinéma pour goûter aux joies du sexe libéré. Les études discrètement entre¬prises par les autorités de tutelle du cinéma (il n'y a pas de classement officiel des films érotiques) font ressortir que de 1968 à 1974 le nombre des films susceptibles de rentrer dans la catégorie pornographique a plus que triplé. Le public intéressé a plus que triplé égale¬ment, jusqu'à atteindre 24 millions de specta¬teurs (soit 13 % de la fréquentation nationale). Quant au montant des recettes il aurait quintuplé, de 33 à 164 millions de francs.

Un froncement de sourcil présidentiel va donner le signal du holà : un décret du 31 octobre jette précipitamment les bases d'un régime discriminatoire pour les salles et les productions dites « X «. Le ministère des Finances, de son côté, inclut dans le projet de budget pour 1976 un article qui prévoit d'ap¬pliquer une T.V.A. au taux majoré à tous les films... interdits aux mineurs ! On n'ira pas jusque-là, mais cette proposition donne l'oc¬casion aux parlementaires de s'emparer du problème. Des débats enflammés qui s'ensui-vent se dégage une idée force : étendre les pénalisations anti-X aux films « d'incitation à la violence «.