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Dissertation Les Caractères

Publié le 03/05/2025

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« Dissertation sur Les Caractères de La Bruyère 1) On peut observer dans ces cinq livres des "Caractères" de La Bruyère de nombreuses allusions au théâtre, qu'il s'agisse de la comédie ou de la tragédie.

En effet, plusieurs types de références au théâtre sont présents, qui démontrent la vision de La Bruyère selon laquelle la vie est une pièce de théâtre et nous sommes tous à la fois les acteurs et les spectateurs.

Tout d'abord, La Bruyère évoque plusieurs personnages de pièces de théâtre.

Il fait référence à Sosie (livre V, remarque 15), un personnage de la comédie de Plaute "Amphitryon" ainsi qu’à Dave (livre IX, remarque 20) et à Sannion, des personnages empruntés à diverses pièces de théâtre de Térence.

Ces références aux personnages théâtraux permettent à La Bruyère de créer des exemples concrets de comportements humains.

Ces personnages sont souvent stéréotypés, ce qui permet aux lecteurs de reconnaître plus facilement les traits de caractère et les défauts qu'il souhaite décrire.

Ensuite, il fait référence à de nombreux auteurs célèbres de son époque.

Il nous parle notamment du dramaturge Molière ainsi que des pièces théâtres italiennes (livre VIII, remarque 63) mais fait également des citations d’œuvres comme à la remarque 30 du livre V qui comporte une citation de Montaigne.

Non seulement faire référence à ces auteurs permet à La Bruyère de renforcer ses idées et ses remarques mais nous indique aussi l'importance du théâtre comme forme de divertissement populaire à l’époque et comme source de satire sociale et politique.

En effet, derrière le masque du théâtre se cache la satire.

D’autre part, plusieurs acteurs célèbres sont évoqués, tel que Floridor et Mondory (livre IX, remarque 50) et le lexique du théâtre a une place omniprésente dans les livres. Effectivement, il compare le monde à un théâtre avec des acteurs qui se succèdent, renforçant ainsi l'idée que la vie est une représentation continue (livre VIII, remarque 99).

De même, il évoque le roi sortant du "théâtre" de la cour pour jouer un rôle plus familier, en utilisant le terme "théâtre" pour décrire la scène sociale de la royauté.

(livre X, remarque 16).

En mentionnant des acteurs renommés et ces différentes références au théâtre dans les "Caractères", La Bruyère illustre sa vision de la vie sociale comme une pièce de théâtre où les individus jouent des rôles, portant des masques sociaux et interagissant sur la scène de la société, tout en étant les spectateurs de la vie des autres. 2) La Bruyère fait recours à de nombreux procédés théâtraux tel un metteur en scène.

En effet, on peut observer dans de nombreuses remarques des éléments qui font penser à une mise en scène.

On a également la présence de dialogues rapides, notamment (livre V, remarque 82).

Ces échanges nous rappellent le théâtre et les répliques brèves qu’on appelle stichomythie.

Ces dernières impliquent le lecteur dans les réflexions qui s'imposent à lui.

Ces indications peuvent aussi être sur le ton de la voix comme à la remarque 12 du livre V où un personnage parle de façon très expressive.

En effet, il est très présent dans les conversations et perturbe les autres.

Ceci permet de définir la personnalité de ce personnage.

On peut également retrouver des détails physiques (livre VI, remarque 11).

Ils étoffent le personnage qui parait ici comme un homme d’un rang élevé.

De plus, La Bruyère décrit parfois les décors dans lesquels évoluent les personnages comme à la remarque 49 du livre V ou encore à la remarque 47 du livre V.

Il décrit des environnements d’une campagne rurale pour décrire le calme qui y règne.

L’auteur utilise aussi plusieurs procédés théâtraux.

On peut retrouver du comique de répétition (livre V, remarque 7) lorsque le nom du personnage, Acis, est répété à trois reprises.

De la même façon, il rajoute également de nombreuses questions pour mettre en valeur l'incompréhension.

Ensuite, on retrouve un autre type de comique, le comique de mots.

La Bruyère joue sur les diverses significations d'un même mot afin de donner plusieurs sens à ses remarques.

Dans le livre V, remarque 46 et le livre VIII, remarque 10, il utilise le terme « marâtre » qui possède deux sens, celui d'une nouvelle mère par rapport à des enfants issus d'un mariage précédent et celui d'une mauvaise mère. L’expression « polis », qui signifie à la fois usés et élégants, est aussi utilisée.

Par ailleurs, La Bruyère emploie aussi un comique de caractère qui consiste à exagérer un défaut d’un personnage, jusqu'à ce qu'il en devienne ridicule.

L'auteur l'emploie par exemple pour décrédibiliser les individus qui s'expriment mal, exagérant leurs manières (livre V, remarque 6).

Ces gens sont à nouveaux ridiculisées et leur « masque » de société, leur paraître, est mis en lumière.

On retrouve finalement un dernier comique, le comique de gestes (livre V, remarque 75).

Effectivement, l’auteur décrit précisément chaque geste effectué par Cydias pour se moquer du comportement de ce personnage.

L'auteur manipule ainsi les deux sens du mot ce qui permet de révéler l'ironie de la phrase.

Il se sert donc de plusieurs techniques, notamment des indications de mise en scène, des dialogues vifs, des descriptions de décors, et l'utilisation de registres comiques, qui renvoient à l’univers théâtral. 3) L’auteur nous présente une société à la cour du roi caractérisée par un comportement en grande partie axé sur la mise en scène et les apparences où le roi occupe une position centrale. Effectivement, ce dernier utilise en grande partie un champ lexical lié au regard et à la vue (livre VIII, remarque 4), (livre VIII, remarque 26), (livre VIII, remarque 30).

Cette focalisation sur le regard permet d’exprimer une critique sociale en mettant l'accent sur la manière dont les personnages regardent les autres et les jugent en fonction de l'apparence, de la classe sociale, etc… L'auteur critique donc les préjugés et la superficialité de la société de son époque.

De plus, on peut, observer des descriptions très détaillées des personnages, comprenant non seulement leur apparence, mais aussi leur comportement, leurs manières et leurs attitudes (livre VIII, remarque 61).

Ceci permet de visualiser les détails de ces personnes et nous attirer l’attention vers leurs défauts et leurs vices.

C’est cela qui va renforcer l’idée d’un regard constant, d’un jugement sur les autres et sur soi-même.

En outre, le roi à une place centrale dans cette société en étant celui que tout le monde regarde et celui autour duquel tout le monde tourne.

Dans la remarque 19 du livre VIII, une métaphore qui compare le roi à Jupiter est utilisée.

C’est ceci qui permet de montrer l’importance du roi et de son influence telle une planète et les autres, tout comme des satellites, qui ne font que tourner autour de celui-ci espérant obtenir des faveurs .

Tous les regards sont donc portés sur lui et ses actions (livre X, remarque 35) que celles-ci soient bonnes ou mauvaises.

En effet à la remarque 26 du livre X, la bruyère critique la manière dont le roi ainsi que le peuple confondent les intérêts de l’état avec ceux du peuple.

Ceci évoque aussi la fameuse phrase de Louis XIV « L’état, c’est moi » qui renforce bien la position centrale du roi.

Cependant il en fait également l’éloge lorsqu’il qualifie le souverain de Père du peuple (livre X, remarque 27) ou encore que le roi soit digne de son nom de Grand (livre X, remarque 35).

Enfin à le remarque 29 du livre X, l’auteur fait recours à une métaphore en comparant le roi à un berger et le peuple à un troupeau de moutons.

Le roi est donc mis en valeur comme un protecteur central du peuple mais La Bruyère met également en garde contre le faste et le luxe inutiles du souverain comparable au berger habillé d'or et de pierreries.

Il suggère que ces extravagances n'apportent aucun avantage au peuple, tout comme un berger paré d'or ne serait d'aucune utilité pour les brebis.

Cela souligne l'idée que le souverain devrait plutôt se concentrer sur le bien-être de son peuple, au lieu de s'encombrer de richesses et d'ornements inutiles. Malgré ces défauts, c’est ce dernier qui détermine l’apparence des autres et leurs comportements.

A la remarque 13 du livre VIII, La Bruyère décrit la manière dont les courtisans changent leur manière d’être autour du roi.

Sa présence influe sur les courtisan.

Que ce soient leurs habits ou leur comportement, ils se déguisent et portent des masques (livre VIII, remarque 48) pour plaire et se conformer aux yeux du roi qui définissent les normes sociales.

Toute la cour se déguise tel un spectacle et imite ce modèle pour plaire au roi. 4) En effet, à travers les livres, l’auteur fait le portrait de nombreux courtisans en les présentant comme des automates faisant tout le temps la même chose sans réfléchir (livre VIII, remarque 65).

A la remarque 12 du livre VII, Narcisse est présenté comme un personnage ayant une routine quotidienne et particulière.

La parataxe ici présente fait penser à une répétition. souligne son manque de changement.... »

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