dissert les caractères: « On ne doit parler, on ne doit écrire que pour l’instruction »

« DISSERTATION LA BRUYERE Le 17 siècle est un siècle marqué par le classicisme.

Ce mouvement peut être défini par son double-objectif : « Plaire » et « instruire ».

Jean de la Bruyère est un auteur classique connu pour sa seule et unique œuvre : Les Caractères.

Comme l’illustre cette phrase issue de la préface « On ne doit parler, on ne doit écrire que pour l’instruction », l’homme de lettre estime que toute œuvre littéraire doit servir un objectif d’enseignement.

Néanmoins, les enjeux de cette œuvre sont-ils limité uniquement à cette vision précise de l’auteur ? Il serait alors intéressant de se demander en quoi les Caractères est non seulement une œuvre plaisante, mais aussi didactique et dont la richesse réside ainsi dans la pluralité de ses objectifs.

On s’intéressera d’abord sur une œuvre avant tout plaisante, avant de se pencher sur une œuvre didactique et In Fine la richesse qui en ressort de la pluralité des objectifs de l’œuvre. Les Caractères est avant tout une œuvre plaisante.

Sa lecture est effectivement vivante et dynamique.

L’œuvre est constitué en actes courts, c’est-à-dire en portraits et en maximes et le langage courant contribuent à une lecture facilement accessible.

Des citations comme « Il faut rire avant que d'être heureux, de peur de mourir sans avoir ri.

» issue de la remarque 63 du livre 4 (du cœur) sont marquantes et apportent notamment du rythme à la lecture.

En outre, les apologues composant l’œuvre sont très visuels.

Ceux-ci évoquent même parfois la comédie comme le montre le portrait de Gnathon.

Sa description à table est particulièrement divertissante et représentative.

Le lecteur se sent ironiquement presque affecté par le comportement si dégoutant de ce personnage tant sa description des ses actions est graphique. Les Caractères sont donc une œuvre dont le but est de s’amuser.

En effet, outre le fait que son format est agréable pour le lecteur, les personnages décrits sont eux très comiques.

Ils sont victimes de leur travers, parfois même jusqu’au ridicule.

Le portrait de Arrias l’illustre de très bonne façon : ce dernier est ridiculement égocentrique jusqu’à la disgrâce.

D’ailleurs, le moraliste va même apporter une touche ironique.

En reprenant l’exemple du portrait d’Arrias, celui-ci s’achève de façon abrupte sur le silence du personnage et laisse alors passer un message implicite : une sorte de moquerie de la part du moraliste.

Le comique est donc un élément très présent dans l’œuvre. Ainsi les Caractères est une œuvre divertissante qui repose sur une lecture active et un certain comique, souvent de caractère.

Celle-ci a cependant aussi un autre objectif : celui de l’instruction. Les Caractères est une œuvre didactique.

Elle a notamment pour objectif de dénoncer.

Cette œuvre tente tout d’abord de déjouer la censure, par la création de personnages fictifs.

A travers ces derniers comme Giton par exemple, qui se moque des personnes riches et influentes, la Bruyère fait alors, à travers son œuvre, une critique de tous les vices présents en société, sans jamais désigner de personnes précises.

Les personnages créés sont donc symboliques et porteurs de messages comme par ailleurs Pamphile qui dans son portrait devient une antonomase.

C’est alors toute une catégorie de personnes semblable au personnage qui est évoquée et donc critiquée par le moraliste. Cet objectif de dénonciation engendre une remise en question du lecteur.

Celle-ci va s’opérer par le biais d’une argumentation indirecte pour faire ressortir les dysfonctionnements sociaux.

Mise en place par des portraits en actes, cette stratégie a pour atout, par rapport à l’argumentation directe, la possibilité pour le lecteur de se projeter et donc de sensibiliser davantage de ce dernier.

Un exemple qui illustre ce fait est le portrait de Phédon qui va pousser le lecteur à considérer les conditions de vie des personnes défavorisées en société.

De surcroit, La Bruyère fait paraître un objectif d’enseignement en proposant plus largement une réflexion sur le modèle.... »