Discours à la nation allemandeJohann Gottlieb FichteHuitième discours (extrait)Voici donc
Publié le 22/05/2020
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Discours à la nation allemande
Johann Gottlieb Fichte
Huitième discours (extrait)
Voici donc ce qu'est un peuple, dans l'acception supérieure du terme, telle qu'elle
correspond au point de vue qui définit la conception d'un monde spirituel en
général : l'ensemble des hommes coexistant en société et se reproduisant,
naturellement et spirituellement, sans cesse par eux-mêmes, un ensemble qui est
soumis à une certaine loi particulière en vertu de laquelle le divin s'y développe.
Le
fait de partager une telle soumission à cette loi particulière constitue ce qui, dans le
monde éternel, et donc aussi dans le temporel, réunit cette foule en un tout naturel
et de part en part identique à soi.
Cette loi elle-même peut sans doute, dans son
contenu, être comprise dans sa globalité, comme nous l'avons fait pour les
Allemands en tant que peuple originel ; elle peut même, si l'on examine les
phénomènes qui caractérisent un tel peuple, être saisie encore plus précisément
dans maintes de ses autres déterminations ; mais elle ne peut jamais être conçue de
manière intégralement transparente par quiconque demeure lui-même soumis sans
cesse, inconsciemment, à son influence, bien qu'en général l'on puisse apercevoir
clairement qu'une telle loi existe.
Cette loi est une dimension supplémentaire par
rapport au processus de formation des images sensibles, et qui, dans le phénomène,
fusionne immédiatement avec l'autre dimension qui, dans l'originel, dépasse
l'image ; et en ce sens, dans le phénomène même, les deux éléments ne doivent dont
pas être à nouveau séparés.
Cette loi détermine absolument et achève ce que l'on a
nommé le caractère national d'un peuple : elle est loi du développement du principe
originel du divin.
Il en résulte clairement que des hommes qui, comme c'est le cas
dans cette manie de l'étranger que nous avons déjà décrite, ne croient aucunement à
l'existence d'un principe originel, ni à son développement progressif, mais
seulement à un cycle éternel de la vie la plus apparente, et qui, sous l'effet de leurs
croyances deviennent semblables à ce qu'ils croient, ne forment nullement un
peuple au sens supérieur du terme et, puisqu'en fait ils n'existent même pas à
proprement parler, peuvent tout aussi peu posséder un caractère national..
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