DÉPÊTRER, verbe transitif.

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DÉPÊTRER, verbe transitif.  

A.—  1. Vieux.  Dégager les pieds d'un animal de l'entrave. 

—  Par extension.  Dégager un animal de quelque chose qui gêne sa marche. Dépêtrer un cheval qui s'est embarrassé dans ses traits (Dictionnaire de l'Académie Française). 

2. Par analogie.  Dégager une personne de ce dans quoi elle est empêtrée. 

—  Emploi pronominal réfléchi  \" Se tirer hors \" (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)), se dégager. Se dépêtrer d'un bourbier (Dictionnaire de l'Académie Française). En me dépétrant d'un buisson, je glissai un regard (...) en arrière (HECTOR MALOT, Sans famille,  1878, page 123 ). Des centaines de femmes et d'enfants (...) se dépêtrent (...) de leurs voitures en feu (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Pilote de guerre,  1942, page 327 ). 

B.—  Au figuré. 

1. Tirer quelqu'un d'un embarras ou d'une difficulté. Synonyme : délivrer. Je parvins à le dépêtrer de ce fol engagement, de l'embarras où il s'était jeté (Dictionnaire de l'Académie française.  1878). 

—  Emploi pronominal réfléchi. Je hais le mensonge. On a suffisamment de mal à se dépêtrer de la vérité (GEORGES DUHAMEL, Confession de minuit,  1920, page 27) : 

Ø 1.... il emploie ensuite tout son esprit, son ingéniosité, sa subtilité de sophiste, à raccommoder, s'il se peut, sa maladresse et à se tirer du pétrin où il s'est mis. Il ne parvient jamais à s'en dépétrer qu'à moitié.

CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Les Cahiers,  1869, page 119. 

2. Par extension. Se dépêtrer de quelqu'un..  S'en dégager, s'en débarrasser : 

Ø 2. « Je ne vous ai pas présentée, disait la maîtresse de maison à Odette, parce qu'on n'aime pas beaucoup aller chez elle et elle invite énormément : vous n'auriez pas pu vous en dépêtrer ».

MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe,  1922, page 748. 

Remarque : On rencontre dans la documentation a) Le participe passé adjectivé dépêtré, ée.  Nous voici pour bien des jours dépêtrés de nos jaquettes occidentales, libres et peut-être embellis dans de longs burnous et de longs voiles (PIERRE LOTI, Désert, 1895, page 7). En une minute débarrassée de son parapluie qui ne la quittait pas, dépétrée de ses socques, son chapeau jeté sur une chaise, elle était toute à ceux qui avaient besoin d'elle (EDMOND ET JULES DE GONCOURT, G. Lacerteux, 1864, page 29). b) Le substantif masculin dépêtrement.  Débarras. Dans ses mauvais instants, il se disait : « Notre rupture, c'est un dépêtrement » (JULES RENARD, Journal, 1887, page 9). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 6