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Décolonisation

Publié le 05/12/2021

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3 Décolonisation en Afrique
Ce continent était pour sa quasi-totalité sous la domination des européens. Il peut être partagé en deux grandes zones séparées par le Sahara : au Nord l'Afrique blanche (Arabes, berbères) au Sud l'Afrique noire aux innombrables tribus parlant des langues différentes. (Carte p.219)

P. 216 - 217

  A   L'Afrique du Nord
L'Afrique du Nord comportait deux \"protectorats Français\" : Le Maroc et la Tunisie, et une colonie devenue D.O.M (4 Départements d’outre-mer) en 47 : l'Algérie. Sur ces trois territoires  vivaient prés de 2 millions de Français qui se considéraient tout à fait comme chez eux.

a)           L'indépendance consentie du Maroc et de la Tunisie
Au Maroc et en Tunisie, les volontés d'indépendance s'étaient déjà manifestées avant guerre de par le parti de l'Istiqlal  (Indépendance)  qui soutenait le sultan du Maroc Mohamed, et le parti Néo Destour en Tunisie. En 1954, après divers émeutes, soulèvements et mesures répressives (exil du Sultan du Maroc, emprisonnement de Bourguiba, le leader du Néo Destour), la France envisage l'accès à l'indépendance de ses deux protectorats sur l'initiative de Pierre Mendès France (Texte 2 P. 217). Ces indépendances interviennent en 1956. Le Sultan du Maroc devient roi du Maroc sous le nom de Mohamed V ( grand-père de l’actuel Mohamed VI) et Bourguiba devient Président de la république tunisienne.

b)           L'indépendance arrachée de l’Algérie
(1)         L’origine de l’insurrection
Majoritaires en ville, les Français s'estiment chez eux en Algérie, ils y ont créé une riche agriculture. Cependant,  parmi les Arabes et Berbères certains militaient déjà avant la guerre pour l'autonomie  comme Messali Hadj ou Ferhat Abbas. Les réformes apportées en 47 créent une « assemblée algérienne » où les indigènes qui sont 8 millions ont autant de députés que les Français qui ne sont qu'un million ! Encouragés par la défaite de la France à Diên Biên Phu (Indochine, mai 1954) quelques algériens constituent le F.L.N.(A.) : Front de Libération Nationale (de l'Algérie) et se signalent par une série d'attentats à Toussaint 54, suivie en 55 d'une véritable insurrection (Texte 3 page 217).

(2)         54-58 La première phase du conflit
François Mitterrand, alors ministre de l'intérieur, les Français en général ne veulent pas entendre parler d'indépendance (Texte 4 page 217). D'où l’envoi des soldats du contingent en 1956 (ceux qui font leur service militaire), une sévère répression et même la torture et les exécutions sommaires lors de la bataille d’Alger en 1957  qui permit aux soldats français de détruire les réseaux du FLN en ville (Cf. les aveux du général Massu en 2000, le livre et le procès du général Paul Aussarés).

L'opinion internationale (ONU, pays arabes…) condamne la France, et la cause nationaliste ne fléchit pas ; Par la terreur le FLN gagne l’adhésion  de la majorité des indigènes algériens. A Paris les députés pensent à négocier avec le FLN, et c’est cela qui poussera les militaires français à prendre le pouvoir en Algérie pour garder l’Algérie Française et réclamer la venue au pouvoir du Général de Gaulle. Ce sont les évènements du 13 Mai 1958. De Gaulle devient président du conseil, puis Président de la République, il semble appuyer au départ une politique de maintien de l’Algérie dans la France (Le célèbre « Je vous ai compris » adressé aux Français d’Algérie et la proclamation d’ « une seule France de Dunkerque à Tamanrasset »).

(3)         La politique de de Gaulle
Dès 59 de Gaulle infléchit sa politique, parle d'autodétermination (Libre choix de son avenir) convainc l'opinion publique française et prépare l'indépendance. Le refus des Français d'Algérie crée une vraie guerre civile en Algérie. Trois tentatives de coups  d’Etat (Dont le plus sérieux a été le putsch des généraux en Avril 61) ont été organisées par des militaires français en Algérie déçus par le retournement du général de Gaulle. Après l’échec du Putsch d’Avril 61, un des généraux révolté, le général Salan créera l’0AS ou Organisation Armée Secrète. Véritable armée clandestine et terroriste, l’OAS se livrera à des attentats contre les autorités françaises et contre le FLN).  Malgré cette action, de Gaulle fait approuver son action par les français à l’occasion de référendum et engage des négociations avec le FLN qui aboutiront aux « Accords d’Evian » en Avril 62. 

(4)         La tragique indépendance
De mai à juillet 62 l’Algérie est en état de guerre civile, l’armée doit tirer sur les français d’Algérie qui manifestent leur désespoir (La fusillade de la rue d’Isly), l’OAS engage une politique de la terre brûlée pour ne rien laisser au FLN après l’indépendance.
En vertu de ces accords un référendum est organisé en Algérie en juillet 62. L’immense majorité se prononce en faveur d’une indépendance qui est aussitôt accordée.  Les violences des derniers mois ne laissent pas au million de Français d'Algérie et à quelques dizaines de milliers de Harkis (Algériens combattant avec l’armée française) d’autre choix que la fuite et l’abandon de leurs biens : En un mois près d’un million de personnes quitteront précipitamment l’Algérie. 100000 harkis, largués par les autorités françaises seront égorgés par le FLN.

P.218-219

  B Les Indépendances en Afrique noire     
a) La France et l'Angleterre décolonisent \"en douceur\"       
Ce sont les Anglais qui ont donné l'exemple dès 57 au Ghana (Texte 4 page 219), puis en 60 au Nigeria, la colonie la plus peuplée d'Afrique ; Ils attendront toutefois 63-64 pour accorder l'indépendance à leurs possessions de l'est de l'Afrique : Ouganda, Kenya, Tanzanie. La France, de son côté, possédait en Afrique noire de nombreux territoires, notamment l'A.O.F.  et l'A.E.F. (Afrique Occidentale Française, Afrique Equatoriale Française) ainsi que la grande île de Madagascar. En 46  les colonies françaises d'Afrique Noire entrent donc dans le cadre de l'\"Union française\", qui est application des promesses faites par de Gaulle à Brazzaville ; le dispositif  est complété par la \"Loi Cadre Deferre\" en 56 et permet à l’élite indigène de participer à l’administration et au décisions. En 1958.  Le Général de Gaulle  décide de créer une étape supplémentaire d'autonomie : \"la Communauté\". Ce choix est proposé à l’occasion de l’approbation du projet de loi sur la création de la 5ème république. La Guinée qui est la seule à  refuser la Communauté accède aussitôt à  l'indépendance. Mais, en 1960, tous les pays membres de la Communauté usent de la disposition qui leur permet d'obtenir l'indépendance totale. Celle-ci est donc accordée sans violence ; Des liens privilégiés sont maintenus avec la France, dans le domaine économique notamment avec le Franc C.F.A., monnaie commune qui est garantie par la banque de France, et dans le domaine militaire. Les leaders nationalistes (et anciens députés à l’assemblée nationale française) prennent alors la présidence de ces pays comme Léopold Sédar Senghor au Sénégal et Houphouët Boigny en côte d’Ivoire (Texte 3 page 219)

b) Crises au  sud de l'équateur                       
La Belgique a donné l'indépendance dans la précipitation au Congo Belge en 1960, le pays connaîtra d'emblée la guerre civile, ce qui nécessitera une intervention de l'ONU. Le leader nationaliste  Patrice  Lumumba sera assassiné, puis le pays tombera entre les mains du Général Mobutu (1965) qui redonnera à son pays son nom africain: le Zaïre et exercera une sanglante dictature. Le Portugal attendra la fin de la dictature militaire (1974, révolution des oeillets) pour accorder l'indépendance en  à l'Angola et au Mozambique au profit de mouvements de guérilla  communistes (1975).

L'Afrique du Sud, à fort peuplement blanc était parvenue à l'indépendance en 1910, mais au profit exclusif des blancs. Entre 1948 et 1958, le parti Afrikaners majoritaire (celui des descendants des colons Hollandais établis depuis le XVIIème siècle) a instauré les lois de l'Apartheid qui établissent des barrières à tous niveaux (sauf le travail et le sport) entre les différentes composantes ethniques du pays : noirs, blancs, métis, indiens (de l'Inde). Parallèlement,  la résistance des noirs, qui sont  exclus de la vie politique, devient violente, particulièrement celle de l'A.N.C, African National Congress. En 1964, un leader de ce mouvement, Nelson Mandela est condamné à la prison à vie. Libéré en 90 seulement, Mandela en 94 devient Président de l’Afrique du Sud suite à l’abandon consenti de l’Apartheid.

P.220-221

  4 L'émergence du Tiers-Monde      
Ainsi donc sont apparus sur la scène politique mondiale des dizaines de nouveaux pays fraîchement décolonisés.  Le démographe français Alfred Sauvy invente un nouveau terme pour désigner ces pays qui sont à la fois les plus pauvres et les plus peuplés de la planète : Le Tiers-Monde, analogie avec Tiers-État qui était dans la France de l’ancien régime l’ordre le plus nombreux, le plus pauvre  et avait le moins de droits, au contraire des privilégiés du clergé et de la noblesse.

Les pays nouvellement décolonisés vont être courtisés par les USA et l’URSS pour qu’ils suivent leur modèle et prennent position en leur faveur. Même la France ou la Chine chercheront aussi à les rallier à eux.  Gênés par ces offres intéressées d’aide, les pays du Tiers Monde chercheront aussi une voie de rapprochement entre eux. Ils prennent conscience qu'ils sont une force, au moins numérique, dans un monde qui ne leur fait pas de place et qui est dominé par les deux blocs. Ne pourraient-ils pas se glisser comme un coin dans le bois pour se faire une place qui serait la leur et se faire entendre ? C'est pour répondre à cette question qu’ont été organisées les conférences suivantes :



-       La conférence Afro-Asiatique de Bandung (Indonésie). (Avril 55)

-       La conférence de Belgrade (Yougoslavie, avec Tito pour hôte) en 1961 aboutira à une réalisation plus concrète : Le \"mouvement des non alignés\" ( non alignés sur les USA ou l'URSS) regroupant la Yougoslavie à de nombreux pays du Tiers-Monde.

Malgré cela le Tiers-Monde ne réussira pas à former une unité. Le mot lui-même à tendance à tomber en désuétude  vu la trop grande diversité politique et économique de ces pays et le développement économique de certains d’entre eux en d'Asie et Amérique Latine. L’appauvrissement de certains de ces pays (Ethiopie, Bangladesh) a donné l’expression dérivée Quart Monde qui désigne les PMA (Pays les moins avancés).

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