"DE LA COUR" : LES DIX PREMIERES REMARQUES Étude linaire la cour du lion /2
Publié le 26/04/2024
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«
Étude linaire la cour du lion /2
Il s'agit ici de la fable "La Cour du Lion" tirée du second recueil des Fables (Livre 7), publié
en 1618, et dédié à Mme de Montespan, Favorite du roi.
Il faut dire que La fontaine n'est pas
dans les bonnes grâces du Souverain Louis XIV.
Au moment de la parution de son second
recueil de fables en 1678, le poète Jean de La fontaine, souffre encore d'une forme de disgrâce
royale, le roi lui tient rancune d avoir scutenu pudiquement Nicolas Fouquet qu'il a pourtant
condamne injustement.
La fontaine s'est inspiré d'une fabie de Phédre, auteur antique, "Le Lion Régnant", comme le
veut le mouvement classique.
Tout comme Les Caracteres de La Bruyere, il s'agit d'une
ceuvre d'argumentation indirecte, qui privilegie une forme courte.
On y retrouve la satire de
la Cour, ainsi que la critique des défauts humains , par la representation d'animaux
personnifiés et par plusieurs ressorts comiques.
Si la fabie
"La Cour du Lion" est amusante, répondant à l'une des ambitions de l'apologue classique,
son ambition est également d'instruire en nous dressant un portrait satirique des courtisans ,
mas aussi du roi.
En quoi s'agit-il ici d'une satire du Roi, de la Cour et des courtisans
- Introduction :
Comme La Bruyère, Madame de Sévigné, La Rochefoucauld, et tant d'autres auteurs moralistes de
l'époque classique, La Fontaine a observé de près le petit manège de ses contemporains, pour en faire
le sujet de ses fables, apologues à visée édifiante.
Mobilisant tout un bestiaire pour figurer les hommes,
il décrit des situations dans lesquelles ses contemporains d'abord et tous les lecteurs ensuite peuvent se
reconnaitre.
C'est le cas de la fable « La cour du lion », narrant l'histoire d'un lion désireux d'étaler sa
puissance aux yeux de ses sujets, et contrarié dans son projet par une malencontreuse odeur.
Défilent
face à lui trois courtisans correspondant à des caractères distincts: l'Ours « parleur trop sincère », le
singe « fade adulateur » et enfin le Renard, à la ruse légendaire.
C'est l'occasion pour le fabuliste d'une
réflexion sur la comédie sociale.
Le second recueil des Fables voit le jour en 1678 et en 1679.
Les apologues qui le constituent sont très
variés mettant en scène des animaux mais aussi des hommes.
La Fontaine le dédicace à Madame de
Montespan, favorite de Louis XIV, à qui il confie que ce livre est son « favori ».
On y retrouve, comme
dans le premier recueil, la satire de la Cour et du roi, la critique des défauts humains.
Deux thèmes, en
apparence contradictoires, au coeur du Classicisme, occupent également une place de choix :
l’imagination et la pensée.
Même si le XVIIème siècle éprouve des réticences à l’égard de
l’imagination, car jugée trompeuse, La Fontaine la voit, en premier lieu, comme une force de
persuasion si elle est mise au service de la pensée.
Elle lui permet, de plus, de formuler des reproches à
Louis XIV en se protégeant de la censure.
Enfin, elle est un outil de séduction.
Elle charme, divertit,
saisit l’attention des lecteurs.
Grâce à un récit et à une morale plaisante, le fabuliste peut faire
entendre sa pensée.
Christian Biet dit, d’ailleurs, à propos de la fable qu’elle est : « un mensonge qui
dit la vérité.
» Imagination et pensée cohabitent dans « La Cour du Lion », apologue dans lequel La
Fontaine propose la critique du Roi et de ses courtisans.
Il va utiliser quatre figures animales : un lion,
un ours, un singe et un renard dans le but de peindre les vices humains observables à Versailles.
Si la
fable est amusante répondant à l’une des ambitions de l’apologue : placere, son ambition est également
de docere c’est à dire d’instruire en proposant une critique politique virulente.
• COMMENT LA FONTAINE CONSEILLE-T-IL AUX COURTISANS UNE
HYPOCRISIE MESUREE EN GUISE DE RECOURS CONTRE LA TYRANNIE?
Comment cett satire des coustisans est elle organisée ?
en quoi s’agit il d’une satire du roi de la cour des coustisans ?
- Mouvement du Texte :
1.
La contextualisation, dans laquelle La Fontaine expose le point de départ du récit, en décrivant les tenants
et les aboutissants de l'invitation du Roi
2.
Le cœur du récit, dans lequel défilent des courtisans aux caractères divers réagissent à une odeur
pestilentielle, s'exposant aux réactions du Roi
3.
La Moralité
I/ L’invitation du roi (v 1 à 15)
Nous pouvons constater que la fable commence par deux alexandrins qui annoncent la prise
de décision du roi : « Sa Majesté Lionne un jour voulut connaître / De quelles nations le Ciel l’avait
fait maître.
» La périphrase qui ouvre la fable et qui permet de désigner le roi : « Sa Majesté
Lionne » (v 1) est assez élégante.
Pourtant, elle laisse immédiatement place à une critique du
monarque.
Tout d’abord, il est intéressant de s’arrêter sur le CC de temps : « un jour ».
Il nous
indique que cette décision s’apparente à un caprice.
Le désir de connaître son peuple ne l’animait
pas jusqu’alors.
En outre, il est assez vaniteux, désirant mesurer sa puissance.
En effet, son
absolutisme est visible dans le vers 2 grâce au substantif « maître » : « De quelles nations le Ciel
l’avait fait maître ».
Les vers 3 à 7 ont pour dessein de montrer le pouvoir du roi.
Le verbe
d’obligation du vers 3 : « mander », en premier lieu, révèle son autorité : « Il manda donc par
députés ».
La suite d’enjambements (v 4 à 7) et le passage de l’alexandrin à l’octosyllabe, qui
installe un rythme plus rapide au sein de la fable, mettent en exergue sa toute-puissance : « Ses
vassaux de toute nature, / Envoyant de tous les côtés / Une circulaire écriture, / Avec son sceau.
»
Le CC de lieu : « de tous les côtés » sous-entend que son royaume est vaste ce qui accentue sa
domination.
En outre, le rejet : « Avec son sceau » (v 7) permet d’insister sur son pouvoir.
Il est
vrai que le champ lexical de la richesse et de la grandeur, dans les vers suivants, vise à montrer le
faste du règne de Louis XIV : « Cour plénière » (v 9), « fort grand festin » (v 10), « tours de
Fagotin » (v 11), « magnificence » (v 12) La durée des festivités : « un mois durant » (v 8), le
spectacle proposé : « tours de Fagotin » et l’abondance de la nourriture servie, rendue visible par
l’hyperbole : « un fort grand festin » révèlent le caractère excessif, l’absence de mesure du roi
Soleil qui désire impressionner ses sujets.
Les vers....
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