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Dans les Mémoires d'Hadrien, Marguerite Yourcenar écrit: Peu d'hommes aiment longtemps le voyage, ce bris perpétuel de toutes les habitudes, cette secousse sans cesse donnée à tous les préjugés. Pourquoi le voyage détruit-il les habitudes et remet-il les préjugés en question ?

Publié le 09/12/2021

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Dans les Mémoires d'Hadrien, Marguerite Yourcenar écrit: Peu d'hommes aiment longtemps le voyage, ce bris perpétuel de toutes les habitudes, cette secousse sans cesse donnée à tous les préjugés. Pourquoi le voyage détruit-il les habitudes et remet-il les préjugés en question ?. Ce document contient 0 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Littérature
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« • Première partie : «le bris perpétuel de toutes les habitudes, cette secousse sans cesse donnée à tous les préjugés » Une remise en question totale :Elle s'opère de deux manières : d'abord en regardant autour de soi les comportements qui ne sont pas habituels, en écoutant desdiscours que l'on n'entend pas dans le cadre quotidien.

Dans ce cas, l'individu est simplement observateur.

Le spectacle suffit pourtant àéveiller l'esprit critique et, par conséquent, à s'interroger sur ses propres croyances.

Ensuite, le voyageur peut se plier aux coutumes dupays visité.

Participation que réclame Montaigne.

L'auteur des Essais fustige ceux qui se «tiennent à leurs façons et abominent lesétrangères ».

Le changement apporté par cette attitude sera plus profond.— Il conviendrait ensuite, dans un paragraphe, de donner des exemples d'habitudes et de préjugés mis en cause : ils sont nombreux et ilne faudrait pas trop les multiplier de peur de tomber dans l'anecdote : la nourriture, l'habillement, les règles de politesse, plusgénéralement encore la façon de concevoir la vie.

A noter que le terme préjugé peut avoir deux valeurs.

Il peut représenter les certitudesque nous avons et qui, confrontées à d'autres avis, se révèlent des idées toutes faites.

Il peut désigner aussi les apriorismes que nousformulons sur tels ou tels étrangers et qui se révèlent faux lorsque nous séjournons dans le pays.— Que le voyage ait une vertu, c'est ce que révèlent certaines œuvres du XVIIIe siècle.

Les auteurs utilisent fréquemment l'artifice d'unétranger qui voyage pour critiquer la société européenne.

Dans les Lettres persanes, Montesquieu égratigne les mœurs françaises : ainsile mouvement incessant qui agite les Parisiens, leur curiosité superficielle.

Le doute devient plus virulent quand il s'attaque auxinstitutions, à la royauté ou à la papauté.

Certes, l'argument repose sur la venue en France d'un regard neuf.

Mais il est évident quel'inverse peut être vrai.

D'ailleurs, l'itinéraire des Persans éclaire d'un autre jour leur propre pays.

A ce titre, l'exemple des Lettresanglaises de Voltaire serait plus probant puisque l'étude de ce pays sert à mettre en évidence les déficiences du système français.Ainsi le voyage, lié à l'aventure, brise tout confort intellectuel.

Le processus est donc le suivant : l'habitude, dans les comportementscomme dans la pensée, s'ancre au plus profond de chacun.

La coutume devient une seconde nature.

Son appartenance à la culture n'estplus perceptible.

Elle prend une valeur absolue et va nécessairement de soi.

Le contact avec un autre pays montre qu'il existe une façondifférente de penser et d'agir.

L'individu juge alors ces nouveautés et, dans un second temps, il s'interroge sur les usages de son paysd'origine et sur lui-même. • Deuxième partie : comment apprécier ces bouleversements? — D'après Marguerite Yourcenar, l'homme, dans un premier mouvement, aime les voyages.

La curiosité, le goût d'un certaindépaysement, de l'exotisme, le motivent.

Ainsi s'explique le succès des différentes formes de tourisme.Pourtant, «peu d'hommes aiment le voyage».

L'idée, en effet, est que l'individu supporte mal de vivre dans une perpétuelle incertitude.Bien ou mal fondées, les habitudes rassurent.

Voir balayer tout ce à quoi l'on a cru suscite nécessairement un malaise.

En outre, si lemouvement correspond à un besoin profond, comme le montre Jean Lacarrière dans l'épreuve 9, la sédentarité a ses charmes.

Commentmieux le ressentir qu'après un voyage? On pense aux deux vers de Du Bellay dans les Regrets :« Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage Ou comme cestui-là qui conquit la toison, Et puis est retourné, plein d'usage et raison,Vivre entre ses parents le reste de son âge!»Le besoin d'enracinement contrebalance le goût des déplacements.

Il prend une forme aiguë avec la nostalgie de l'exilé pour sa terrenatale.— On comprend alors que le voyageur transporte avec lui ses propres habitudes, résiste aux modifications qu'inspirent les modes de viedifférents du sien.

On peut y voir, comme Montaigne, une incapacité à s'adapter.

Mais la crainte de voir tout bouleversé explique aussi cecomportement.A ce titre, les récits de voyage remplissent la fonction de dépaysement sans risque.

Le lecteur s'instruit, entre dans un autre monde et, enmême temps, ne craint pas de voir désintégrée son identité et ses certitudes.— Pourtant, les apports du voyage sont multiples.

C'est pourquoi, selon Marguerite Yourcenar, certains surmontent la peur de cesbouleversements.Le voyage est une école de tolérance.

En effet, en découvrant les diversités des croyances, des opinions, l'homme apprend à être moinssectaire.

L'effort entrepris pour comprendre autrui lui enseigne le respect de ce qui est différent.

Il est vrai que le scepticisme guette celuiqui trouve dans le monde une infinie variété.

Et comme nous l'avons dit, l'homme prise peu cette position inconfortable qui laisse sonjugement en suspens.— A l'inverse, le voyage apporte parfois un enseignement positif, voire une règle de vie.

En comparant les différentes cultures, l'individuchoisit ce qui lui semble le meilleur ici et là.

D'ailleurs, les récits de voyage sont souvent 5des romans ou des contes de formation.

Ladécouverte du monde s'accompagne d'une découverte de soi.

Candide part du préjugé que lui a inculqué Pangloss; au fil des épreuves,des rencontres, il détruit cet optimisme utopique et se forge une sagesse.

Toutefois, lorsque sa morale est déterminée, le héros deVoltaire s'installe dans son jardin et renonce aux voyages. • Troisième partie : les limites du jugement — Marguerite Yourcenar affirme »que la brisure est complète et très profonde.

On nuancera cette affirmation.

Les voyages n'apportentpeut-être pas un tel bouleversement, tout d'abord pour des raisons qui tiennent à notre époque.En effet, il faut reconnaître que la civilisation technicienne étend son emprise sur la surface du globe.

Les endroits les plus éloignéssubissent les contrecoups de la technique, parfois dans des formes perverties.

Claude Lévi-Strauss écrit dans Tristes Tropiques :«Voyages, coffrets magiques aux promesses rêveuses, vous ne livrez plus vos trésors intacts.

»D'autre part, si les préjugés sont profondément ancrés, les documentaires, les médias familiarisent avec les contrées lointaines.

Certes, ilsne remplacent pas la rencontre directe, mais ces témoignages estompent souvent les idées préconçues et schématiques.D'une façon plus générale, on peut douter de la profondeur des bouleversements.

L'homme ne parvient jamais à éliminer sa formation debase.

Les habitudes se perdent lentement, résistent, et les idées sont difficilement modifiées.

D'autant que le système de penséepréexistant a tendance à assimiler les nouveautés, à les interpréter sous l'angle de ce que l'on sait déjà.

Le Clézio, dans L'Extasematérielle, explique que tout un réseau de liens, d'attachements retiennent l'homme et l'empêchent de changer véritablement.

Dès lors,les secousses ne seraient jamais très violentes et, en tout cas, ne renversent pas l'acquis de longues années.

On trouve alors uneangoisse bien différente de celle des Mémoires d'Hadrien.

Elle ressemble à l'impossibilité de se fuir soi-même que constate Baudelaire. Conclusion Il faut reprendre les idées principales du texte et donner son avis personnel : le voyage prolongé effraie-t-il? Faut-il y voir unbouleversement complet ou un échec par la survivance des coutumes, des modes de pensée?. »

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