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Dans Les grenouilles (405 av. J.-C.), le comique grec Aristophane imagine un dialogue entre Euripide et Eschyle. Le premier reproche au second d'avoir dépeint dans un style emphatique des êtres qui ne sont pas vrais, parce qu'ils sont plus grands que nature.« Euripide. — Mais enfin, oui ou non, est-il inventé ce sujet que j'ai traité, celui de Phèdre 1 ?Eschyle.— Hélas non, il est réel ; mais le poète se doit de laisser dans l'ombre ce qui est mal, de ne pas le mettre en scène, de ne p

Publié le 15/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Dans Les grenouilles (405 av. J.-C.), le comique grec Aristophane imagine un dialogue entre Euripide et Eschyle. Le premier reproche au second d'avoir dépeint dans un style emphatique des êtres qui ne sont pas vrais, parce qu'ils sont plus grands que nature.« Euripide. — Mais enfin, oui ou non, est-il inventé ce sujet que j'ai traité, celui de Phèdre 1 ?Eschyle.— Hélas non, il est réel ; mais le poète se doit de laisser dans l'ombre ce qui est mal, de ne pas le mettre en scène, de ne pas en faire apprendre les rôles. Si pour les petits enfants celui qui donne des leçons, c'est le maître d'école, pour les grands, ce sont les poètes. Notre devoir strict est de dire ce qui est bien.EuriPide.— Et quand tu amoncelles, toi, des mots grands comme des montagnes, c'est ça que tu appelles enseigner le bien ? Est-ce que tu n'aurais pas dû nous mettre à plus humaine école ? »ARISTOPHANE1. Allusion à l'Hippolyte d'Euripide qui a fourni à Racine le sujet de Phèdre.Commenter et discuter les points de vue des deux écrivains. Ce document contient 1618 mots soit 4 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.

« TROISIÈME SUJET Dans Les grenouilles (405 av.

J.-C.), le comique grec Aristophane imagine un dialogue entre Euripide et Eschyle.

Le premier reproche au second d'avoir dépeint dans un style emphatique des êtres qui ne sont pas vrais, parce qu'ilssont plus grands que nature. « Euripide.

— Mais enfin, oui ou non, est-il inventé ce sujet que j'ai traité, celui de Phèdre 1 ? Eschyle.— Hélas non, il est réel ; mais le poète se doit de laisser dans l'ombre ce qui est mal, de ne pas le mettre en scène, de ne pas en faire apprendre les rôles.

Si pour les petits enfants celui qui donne des leçons, c'est lemaître d'école, pour les grands, ce sont les poètes.

Notre devoir strict est de dire ce qui est bien. EuriPide.— Et quand tu amoncelles, toi, des mots grands comme des montagnes, c'est ça que tu appelles enseigner le bien ? Est-ce que tu n'aurais pas dû nous mettre à plus humaine école ? » ARISTOPHANE 1.

Allusion à l'Hippolyte d'Euripide qui a fourni à Racine le sujet de Phèdre. Commenter et discuter les points de vue des deux écrivains. DÉVELOPPEMENT PROPOSÉ N.B.

Il se peut que la présentation inhabituelle de ce sujet et l'intervention des auteurs dramatiques de l'Antiquitégrecque Eschyle et Euripide, dans un extrait de la comédie d'Aristophane Les grenouilles aient un peu dérouté les candidats.

Mais, en lisant le texte attentivement, ils devraient y retrouver les éléments d'un débat toujours actuelet d'une dissertation intéressante. Introduction De quoi s'agit-il donc? De deux conceptions opposées du théâtre — et de la littérature en général —, l'une réaliste,présentée par Euripide, l'autre moralisatrice et héroïque, mise dans la bouche d'Eschyle... Il est bon pour comprendre l'opposition des deux auteurs de rappeler leur personnalité et le sens de leur théâtre :Eschyle (525-426), qui fut le premier auteur dramatique de la Grèce, et par suite, de la civilisation occidentale, futun grand penseur religieux et un réformateur des institutions et des moeurs : à une justice qui n'était quevengeance codifiée, il substitua, selon la philosophie nouvelle, l'idée d'un jugement divin, puis humain, tenantcompte de la conscience et de la responsabilité : le drame fut pour lui le meilleur moyen de faire comprendre des idées abstraites à un publicqui n'en avait nulle notion : les problèmes religieux sont au premier plan : les personnages ont valeur symbolique,,mais déjà se détachent des personnalités volontaires, des héros qui montrent la voie, échappant à la fatalitéécrasante des premiers drames. Euripide (485-406) s'adresse à des spectateurs plus avertis, déjà accoutumés à des représentations théâtrales, celles d'Eschyle, de Sophocle et de bien d'autres, qui ont entendu des discussions d'idées et des débats politiqueset moraux.

Son théâtre est beaucoup moins religieux que celui d'Eschyle, les sujets qu'il traite sont plus proches dela vie quotidienne : c'est l'homme dans sa totalité, avec ses faiblesses et ses laideurs qui apparaît dans sesoeuvres.

Aucun personnage n'est réduit à un symbole, aucune pièce n'est la démonstration d'une thèse.

D'ailleursEuripide est fort pessimiste, il ne voit dans le monde que les effets d'un hasard aveugle qui mène une humanitéassez lâche et souvent perverse...

Il est donc bien naturel qu'Aristophane mette dans sa bouche la défense duréalisme psychologique et le souci d'une vérité sans illusion, réservant à son grand prédécesseur l'éloge d'unelittérature didactique et moralisatrice. 1.

Œuvres réalistes et oeuvres édifiantes Le débat garde toute son actualité en 1973, bien que les sujets traités différent considérablement, et que les personnages et les moyens matériels du théâtre aient beaucoup évolué.

Faut-il préférer les situations et les rôlestirés de la vie quotidienne, ou les grands drames édifiants qui mettent en lumière des héros, des hommesexceptionnels et exemplaires? Reconnaissons tout d'abord que ces deux types d'ouvrages ont constamment existé ensemble.

Au xvite siècle ladistinction qui s'est effectuée entre la tragédie et la comédie rend la situation très claire : chez Corneille et Racine,nous découvrons de grands hommes, des rois, des princes, parfois égarés par leur passion, parfois criminels, maistoujours nobles par la lucidité, la raison et la volonté...

Chez Corneille surtout, chaque personnage donne l'exempledu courage, du dépassement de soi-même. En revanche dans les comédies de Molière, ainsi que chez son ancêtre Aristophane, le mal, les vices et les folies deshommes ne sont nullement laissés dans l'ombre, ils sont effectivement mis en scène, traduits en paroles et engestes par les Harpagon, Tartuffe, don Juan, Arnolphe.... »

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