Crète

« 1 / 2 22 mars 1967 Série C-21 Fiche N• 1672 Crète 1.

Province grecque située à égale distance de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique, la Crète (8379 km 2 ) était considérée par les Anciens comme le centre du monde.

Plusieurs millénaires avant notre ère, elle avait édifié une des plus brillantes civilisa­ tions de l'Antiquité.

Son histoire pourtant demeure encore mal connue, sa chronologie incertaine et approximative.

La décadence, l'isolement, l'oppression turque, la trans­ formation des courants d'échanges ont anéanti jusqu'au souvenir d'une des premières thalassocraties du monde, devenue l'une des provinces les plus sous-développées de la Grèce moderne.

2.

Vers la fin du XIX• siècle, les fouilles entreprises par Evans mettent à jour les palais, les nécropoles, les villas de Cnossos.

Le roi Minos, époux de Pasiphaé, père d'Ariane et de Phèdre, cesse d'appartenir à la mythologie pour devenir le symbole de la puissance crétoise à son apogée.

Celle-ci se situe, selon Evans, dont les travaux fondés sur l'étude des céramiques sont d'ailleurs contestés, dans les années 1580- 1450 avant Jésus-Christ (minoen récent).

Au carrefour des grandes routes maritimes, la Crète commerce à cette époque avec I'Egypte et va fonder des colonies jusqu'en Sicile.

3.

Mais l'île aux cent villes dont parlait Homère n'a encore livré que ses premiers secrets.

Le déchiffrement des diverses écritures crétoises s:avère particulièrement difficile: seul jusqu'à présent le mystère de l'écriture linéaire B du minoen récent, la plus proche de nous, a pu être percé.

On sait cependant que la civilisation minoenne prend fin avec l'invasion dorienne (1200 av.

J.-C.).

Puis Rome, Byzance, l'Islam, Venise se succèdent.

La reddition de Candie en 1669 livre la Crète à l'Empire ottoman.

En 1897, les nationalistes obtiennent l'autonomie.

Vingt ans plus tard, la vocation hellé­ nique de l'île est reconnue et I'Enosis devient réalité.

Dans ces combats s'illustre une grande figure de l'histoire grecque moderne, Eleftherios Vénlzélos, né près de La Canée en 1864.

4.

La deuxième guerre mondiale touche durement l'ile: un village sur six est détruit.

Après la guerre s'effectue une poussée démographique, mais l'économie demeure stagnante.

Les conditions naturelles ne favorisent guère un essor: montagneuse, très sèche, l'ile est peu fertile à l'exception de quelques plaines étroites.

Néanmoins, 80 °/o des 470 000 habitants vivent de la terre et de ses produits: oliviers, vignes, céréales, élevage.

Un mouvement coopératif s'amorce lentement.

Les cultures d'expor­ tation: primeurs, agrumes, fruits, tabac se développent.

5.

L'industrialisation demeure freinée par l'absence de sources d'énergie.

La plus grande richesse de la Crète.

demeure le tourisme.

Les paysages d'une rude et sauvage beauté décrits par Kazantzakis (né à Candie en 1885), le mystère qui entoure encore le brillant passé de l'ile contribuent à attirer un nombre sans cesse croissant de visiteurs.

Cependant l'association de la Grèce avec le Marché commun exige de la Crète comme des autres provinces grecques un rythme nouveau d'expansion.

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