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COUP, substantif masculin.

Publié le 08/12/2021

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COUP, substantif masculin.
A.— [Avec l'idée d'un mouvement suivi d'un choc]
1. [Avec une intention généralement hostile] Mouvement rapide au bout duquel un corps vient heurter un autre corps. Défends-toi jusqu'à ce soir avec le couteau que je t'ai donné. Le coup doit se porter de bas en haut, ne l'oublie pas (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 309) :
Ø 1. Giletti était lancé, Fabrice lui porta un coup de pointe; Giletti avec son épée eut le temps de relever un peu le couteau de chasse, mais il reçut le coup de pointe en plein dans la joue gauche.
HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1839, page 178.
SYNTAXE :, EXPR., a) Coup + adjectif Coup bas. Coup porté plus bas que la ceinture, au figuré, procédé déloyal. Coup fourré. Coup que deux hommes en train de se battre se donnent et reçoivent en même temps. Coup léger, mortel, rude, terrible, violent. b) Adjectif + coup. Grand coup, mauvais coup, petit coup. c) Coup de/du + substantif Coup d'assommoir, de baguette*, de baïonnette, de bâton, de bec, de bélier, de botte, de boutoir, de canne, de coude, d'épaule. Coup d'épée; coup d'épée dans l'eau (au figuré) tentative inutile. Monserfeuil n'a aucune espèce de crédit ni de pouvoir avec le nouveau gouvernement. Ce serait un coup d'épée dans l'eau (PROUST, Guermantes 2, 1921, page 515). Coup d'épingle; au figuré, par métaphore Petit mot blessant; synonyme : pique. Coup de fouet; au figuré Excitation vigoureuse. Nous recevions un gros paquet de journaux d'Europe : c'était un coup de fouet qui nous ravivait et nous agitait fort durant quelques jours (LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 303). Coup de genou, de griffe, de hache; coup de Jarnac (par allusion au duel où Jarnac tua La Châtaigneraie, en lui portant un coup imprévu). Mauvais tour joué à quelqu'un (confer C 2 b syntagme coup de force exemple de Clemenceau). Coup du lapin. Coup sec assené sur la nuque, de la manière dont on tue les lapins; au figuré coup mortel. Coup de patte; au figuré Mot blessant lancé furtivement dans la conversation. Là où un homme du monde ne se serait pas laissé griffer deux fois, le bon Birotteau avait besoin de plusieurs coups de patte dans la figure avant de croire à une intention méchante (BALZAC, Curé Tours, 1832, page 181). Coup de pied, (familier) coup de pied au derrière, au cul. Le coup de pied au cul est la plus noble invention de l'homme. C'est ce qui le rend supérieur à la bête. (Il lui botte les fesses) (ACHARD, Voulez-vous jouer? 1924, I, 3, page 76). Coup de poignard, (au figuré) coup de poignard dans le dos. Attaque déloyale. Dans ce champ clos [le Palais Bourbon] , le croc-en-jambe, la chausse-trape et le coup de poignard dans le dos, sont choses fort appréciées des vainqueurs (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, page 343). Coup de poing. Garine vient de le frapper d'un coup de poing à la mâchoire; le poing encore fermé, il fronce les sourcils (MALRAUX, Les Conquérants, 1928, page 157); au figuré [apposition ou fonction d'adjectif] qui produit une forte impression. Notre titre est un titre coup de poing et nous le voulions ainsi. Il s'agissait d'attirer l'attention (Le Monde, 5 octobre 1966 dans DICTIONNAIRE DES MOTS NOUVEAUX (PIERRE GILBERT) 1971, page 118). Coup de sabre. Coup de talon, de trique. d) Verbe + coup. Allonger, donner un coup; échanger des coups; frapper un coup; parer un coup. Rendre un coup. Lui, comme un boxeur sonné, qui ne rend plus les coups (HENRI DE MONTHERLANT,, Les Jeunes filles, 1936, page 967).
a) Locutions.
— Locution prépositive.
· À coups de. Ils les assommeraient à coups de pierre (ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 462 ). Au figuré, péjoratif. À l'aide de, en ayant recours à des procédés expéditifs et inefficaces. À coups de théories. Le bloc des faits acquis était trop compact pour qu'on pût l'entamer à coups d'articles de presse (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, page 13 ).
· Sous le coup de. Au figuré. Sous la menace de. C'est sous le coup d'un arrêt de mort, entre la sentence et l'exécution, que j'ai composé cet ouvrage (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 436 ). Sous l'effet de. Et, sous le coup de cette frousse salutaire, il prit enfin la décision que sa raison et sa volonté étaient incapables de prendre depuis six semaines (HENRI DE MONTHERLANT, Le Démon du bien, 1937, page 1304 ). Tomber sous le coup de quelque chose S'exposer à une sanction.
— Locutions verbales.
· Faire d'une pierre deux coups; au figuré atteindre deux objectifs par la même action. Profiter de ce voyage pour faire d'une pierre deux coups et acheter chez son fournisseur attitré un lot d'épingles et de boîtes vitrées (HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 117 ).
· Sans coup férir. Sans combattre. Le village fut enlevé sans coup férir (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 551 ). Au figuré. Sans difficulté. Ces dispositions légales ont permis aux résistants authentiques (...) de s'emparer sans coup férir de la totalité des journaux (GILBERTE ET HENRY COSTON, L'A.B.C. du journalisme, 1952, page 69 ).
· En mettre, en jeter un coup. Faire un effort, travailler dur (Confer Dictionnaire historique des argots français (GASTON ESNAULT) 1966).
· En prendre un coup. (familier et argotique). Subir un dommage physique ou moral :
Ø 2. Dans notre région, d'après ce que j'ai vu, ça défile continuellement vers en bas. L'Autriche doit déboucher comme une chiasse dans les plaines de Mantoue. À mon avis, nous en prenons un bon coup.
JEAN GIONO, Le Bonheur fou, 1957, page 385.
b) En particulier. Mouvement offensif dans un jeu. Le coup le plus violent et le plus dangereux du volley-ball est le smash, qui consiste à écraser le ballon au sol, de haut en bas, la main tendue, dans le camp opposé (RENÉ ALLEAU. 1964, page 523) :
Ø 3. Avant de passer aux règles du jeu, expliquons tout d'abord le système employé pour noter les coups joués sur l'échiquier. (...) Remarquons que les coups sont généralement notés sur deux colonnes...
RENÉ ALLEAU. 1964 page 183.
— Spécialement. SPORTS (FOOTBALL). Coup franc. Droit de renvoyer le ballon au pied à partir d'un point convenu accordé à une équipe en réparation d'une faute de l'adversaire. Un coup franc indirect sera accordé à l'équipe adverse, à l'endroit où la faute a été commise (JOSEPH MERCIER, Le Football, 1966, page 29 ).
SYNTAXE : Coup heureux, malheureux; beau coup. Coup de dés. Un coup de dés jamais n'abolira le hasard (titre d'une oeuvre de Mallarmé, 1897).
— Locution. Marquer le coup (au figuré, familier). Manifester qu'on a été sensible à quelque chose. C'était la première fois qu'il trouvait les portes fermées en arrivant. Le patron avait voulu marquer le coup (ALBERT CAMUS, L'Exil et le Royaume, 1957, page 1599 ).
2. Choc provoqué par le mouvement d'un corps venant heurter un autre corps. Synonymes : heurt, horion; (familier) gnon, marron, mornifle, pain, pêche. Percé de l'épieu destiné aux bêtes farouches, le limier tourne sous le coup fatal (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Martyrs ou le Triomphe de la religion chrétienne, tome 3, 1810, page 180) :
Ø 4.... on distingua sur l'autre rive un lourd chariot chargé de foin, qui, en touchant le radeau, produisit un coup sourd dont l'ébranlement imitait le bruit du canon.
RENÉ TARDIVAUX, DIT BOYLESVE, La Leçon d'amour dans un parc, 1902, page 158.
SYNTAXE :, EXPR., a) Coup + adjectif Coup sec. b) Coup + à + substantif Coup au coeur (au figuré). Violente douleur morale. Je sentis un coup au coeur quand elle lui dit : Monsieur, vous nous avez trompés; vous n'êtes pas un honnête homme (ANATOLE FRANCE, Pt Pierre, 1918, page 154). c) Coup + de + substantif Coup d'arrêt. Coup de barre (au figuré) Fatigue subite et brutale; synonymes : coup de buis, coup de pompe. Coup de chaleur, coup de froid. Choc dû à une élévation ou un abaissement brutal de la température. Cette paralysie résulte d'un coup de froid (GARCIN, Guide vétérinaire, 1944, page 118). Coup de foudre. Décharge électrique entre les nuages et le sol; par métaphore choc psychologique dû à une surprise brutale. Le coup de foudre qui briserait sa vie tout entière (SANDEAU, Melle de La Seiglière, 1848, page 280); en particulier amour violent et subit. Comme le coup de foudre vient d'une secrète lassitude de ce que le catéchisme appelle la vertu, et de l'ennui que donne l'uniformité de la perfection, je croirais assez qu'il doit tomber le plus souvent sur ce qu'on appelle dans le monde de mauvais sujets (STENDHAL, Amour, 1822, page 55). Coup de grâce. Coup qui achève quelqu'un en mettant fin à ses souffrances; par métaphore À la seule vue du visage de leur vieil ami, Samuel comprit. Feuillebois avait dû recevoir le coup de grâce (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, page 217). Coup de grisou. Coup de sang. Congestion. Un coup de sang qui l'avait laissé à peu près paralysé (POURRAT, Gaspard, 1922, page 70). Coup de soleil. Insolation subite. Rougon mourut presque subitement (...) d'un coup de soleil qu'il reçut (ZOLA, Fortune Rougon, 1871, page 42). d) Verbe + coup. Compter les coups; prendre, recevoir des coups; rouer de coups. Tenir le coup. Supporter le choc; au figuré résister longtemps. C'était une habituée de la drogue. Ces vieilles-là, voyez-vous, ça tient parfois mieux le coup que les jeunes (BERNANOS, Crime, 1935, page 830).
a) Spécialement. JURISPRUDENCE. Coups et blessures (volontaires, involontaires) (confer Petit dictionnaire de droit (ROGER RÉAU, JEAN RONDEPIERRE) 1951, page 383 ).
b) Par métonymie.
— Son émis par un choc. Le coup de gong final retentit. Le tumulte s'apaise (PAUL MORAND, New-York, 1930, page 61) :
Ø 5. De l'amoncellement d'argenterie, sortirent comme des souris, un, deux, trois, quatre coups, aussi argentins et légers que s'ils fussent venus non de quelque pendule enfouie dans ce bric-à-brac tragique, mais de ces trésors d'Aladin eux-mêmes,...
ANDRÉ MALRAUX, L'Espoir, 1937, page 552.
· Spécialement. THÉÂTRE. Les trois coups. Les trois coups (de maillet) annonçant le début d'une pièce. Les trois coups frappés, le rideau du théâtre levé, l'annoncier entre par la porte droite et va se placer solennellement au milieu de la scène (PAUL CLAUDEL, Le Soulier de satin, 1929, 2e. partie, 1, page 1041 ).
SYNTAXE :, EXPR., Coup de cloche ou absolument coup. Après le coup de cloche de midi moins le quart, les élèves quittaient les salles de classe (ARLAND, Ordre, 1929, page 337). À ce moment le premier coup de deux heures résonna dans le silence. Ce bruit sembla réveiller Armand (SOULIÉ, Mémoires du diable, tome 1, 1837, page 12). Familièrement. Sur le coup de. Vers telle heure. Tout à coup sur le coup de minuit j'entends ma fenêtre qui claque (CLAUDEL, Visages radieux, 1947, page 800). Coup de tonnerre.
— Marque laissée par un choc. Ce coup à la tempe semblerait attester que l'assassin a voulu assommer Mlle. Stangerson (GASTON LEROUX, Le Mystère de la Chambre jaune, 1907, page 12 ).
· Au figuré. Choc, atteinte grave à la fortune, à la santé de quelqu'un. Coup dur :
Ø 6. Certainement, on finira par se résoudre à diminuer, (...) les droits sur les blés étrangers, ce qui sera, d'ailleurs, déplorable et portera un coup très sensible à l'agriculture française, déjà si profondément atteinte.
FRANÇOIS COPPÉE, La Bonne souffrance, 1898, page 44.
SYNTAXE :, EXPR., Coup de vieux. Vieillissement subit. Moi, c'est Saïgon qui m'a flanqué le coup de vieux, et avant l'âge (COLETTE, Music-hall, 1913, page 106); antonymes ironiques. coup de jeune (confer Ph. BOUVARD, La Cuisse de Jupiter, Le Livre de poche, 1974, page 35).
· En particulier. Atteinte morale qui cause un sentiment pénible, blessure morale. Si le ciel me frappe dans mes enfants, (...) je ne pourrai survivre à ce coup (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Le Rouge et le Noir, 1830, page 117) :
Ø 7. Les amants ne se connaissent qu'au mal qu'ils se font, qu'aux coups qu'ils se portent. Toute la misère de l'attachement aux créatures tient dans ce vers impérissable : la paix qui m'envahit quand c'est vous qui souffrez.
FRANÇOIS MAURIAC, Journal 1, 1934, page 36.
3. Mouvement d'un projectile; en particulier décharge d'une arme à feu; par métonymie bruit produit par cette décharge. Poussée brutale du recul, quand le coup part, geste automatique de la culasse (ROLAND LECALELÉ, DIT ROLAND DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, page 277 ).
SYNTAXE :, EXPR., a) Coup + de + substantif Coup de feu; coup de fusil. Coup de revolver, revolver à + numéral + coups. Deux revolvers à six coups (VERNE, Tour monde, 1873, page 173). b) Verbe + coup. Faire le coup de feu. Combattre, participer à un combat de rue. Moi, socialiste, je suis prêt à faire le coup de feu, pour le gouvernement (MARTIN DU G., Thib, Été 14, 1936, page 608). Manquer son coup. Ne pas atteindre l'objectif visé. Nos paysans, sûrs à peu près de manquer leur coup en le tirant [l'épervier] (PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, page 189). Tirer un coup de feu (de canon, de pistolet, etc.). Ils auront perdu l'honneur sans avoir tiré, de toute la guerre, un seul coup de feu sur les Allemands (DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, page 408). Tirer un coup de fusil. Au même moment le soldat tire son coup de fusil, et casse un bras à l'acteur qui faisait Othello (STENDHAL, Racine et Shakspeare, tome 1, 1823, page 16). Par métaphore, familier. Tirer un coup, tirer son coup [Le sujet désigne un homme] Faire l'amour de manière expéditive. L'immortalité de l'âme, le libre arbitre, tout cela, c'est très drôle de s'occuper de cela jusqu'à vingt-deux ans; mais après, c'est fini. On doit s'occuper à tirer son coup sans attraper trop de vérole (GONCOURT, Journal, 1860, page 786).
— Locution. Faire coup double. Atteindre deux objectifs en une seule fois (au figuré). M. Ernest Seillière y trouve l'occasion de faire coup double et de condamner tour à tour la fausseté de la vie de Jean-Jacques et la fausseté de son roman (JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1950, page 206 ).
B.— [Avec une idée de simple mouvement] Mouvement d'un organe, d'une partie du corps, d'un élément et de tout ce qui est susceptible de servir d'instrument. [Il] plia d'un coup brusque la tête de son cheval, comme on donne un coup de barre au gouvernail, le fit pivoter (HENRI DE MONTHERLANT, Les Bestiaires, 1926, page 495) :
Ø 8. Je me fais quelquefois l'effet d'un homme dans une barque. La barque s'éloigne du rivage. Je vois bien la terre et ses fleurs, ses maisons, tout ce qu'elle a de beau et de bon à m'offrir, mais il y a de temps en temps un puissant coup de rame qui m'éloigne un peu de tout cela.
JULIEN GREEN, Journal, 1935, page 47.
SYNTAXE :, EXPR., Coup + de + substantif Coup d'aile. Coup de balai; au figuré licenciement massif et brutal dans une entreprise. La nouvelle s'était répandue dans les rayons. Les consciences inquiètes frissonnaient, les honnêtetés les plus sûres d'elles redoutaient le coup de balai général (ZOLA, Bonh. dames, 1883, page 714). Coup de barre. Le yacht donna une bande effroyable, et Wilson, qui tenait la roue, fut renversé par un coup de barre inattendu (VERNE, Enf. cap. Grant, tome 2, 1868, page 53); par métaphore, fils de l'un et l'autre Napoléon brisés par les coups de barre de la destinée (BARRÈS, Cahiers, tome 5, 1906-1907, page 224). Coup de bistouri. Coup de brosse. Coup de chapeau. L'autre, à son approche, se fendit d'un grand coup de chapeau déclamatoire et ironique (GIDE, Faux-monn., 1925, page 1128); au figuré Coup de chapeau. « Hommage que l'on rend à quelqu'un ou à quelque chose » (Le Monde, 19 mars 1966 dans DICTIONNAIRE DES MOTS NOUVEAUX (PIERRE GILBERT) 1971, page 118). Coup de chiffon. Coup de ciseaux. Coup de collier; au figuré effort violent. J'ai un vigoureux coup de collier à donner (FLAUBERT, Correspondance, 1873, page 77). Coup de crayon. Coup de fer (à friser). Coup de feu. Flambée subite. Son visage incendié par le coup de feu des fourneaux (MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 62); au figuré (théâtre, hôtellerie), période d'activité intense et fiévreuse. Dans le montage fiévreux de la pièce, dans le coup de feu des répétitions (GONCOURT, Journal, 1885, page 434). Coup de filet; au figuré opération fructueuse. La récolte manqua, il y eut une hausse considérable, ce qui leur permit de réaliser de gros bénéfices en écoulant leur provision. Peu de temps après ce coup de filet, (...) (ZOLA, Fortune Rougon, 1871, page 57). Coup de fourchette; au figuré appétit. Un charmant garçon qui a un solide coup de fourchette (G. LEROUX, Roul. tsar, 1912, page 86). Coup de frein. Coup de glotte (phonétique). « Réalisation phonique résultant d'une fermeture de la glotte suivie d'une brusque ouverture » (MOUNIN 1974). Coup de gueule; au figuré manifestation verbale d'une brusque colère. Pour le chambardement, ayant le coup de gueule facile et, à la rigueur, le coup de botte, mais en fin de compte un bon soûlard, incapable d'une méchanceté (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, 1re. partie, page 36). Coup de jarret; au figuré Ce qu'il faut, c'est se singulariser. C'est, dès le départ, donner le coup de jarret qui vous placera au-dessus de la mêlée. Il est recommandé de se mettre sur la tête l'aura de la réussite bien avant d'avoir réussi (Ph. BOUVARD, La Cuisse de Jupiter, Le Livre de poche, 1974, page 27). Coup de langue; au figuré propos médisant; synonymes : camouflet, vanne. D'Aubigné était de cette race cassante qui ne se refuse jamais un coup de langue, et qui pour un bon mot va perdre vingt amis ou compromettre une utile carrière (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, tome 10, 1851-1862, page 339); en particulier au pluriel coups de langue. Commérages. De quatre à six, même remise d'enfants réclamés à l'intérieur, avec les quelques coups de langue indispensables (FRAPIÉ, Maternelle, 1904, page 95). Coup de main; au figuré aide accordée à quelqu'un à l'impromptu. Le journalier Taboureau, brave garçon, obligeant, commode, donnait un coup de main à qui le lui demandait (BALZAC, Médecine camp., 1833, page 64). Coup de mer. Mouvement de la mer, forte lame. Nous avions toujours navigué au milieu des plus grosses lames; un coup de mer avait même emporté notre petit canot (Voy. La Pérouse, tome 3, 1797, page 168). Coup d'oeil. Loc. jeter un coup d'oeil. Lancer un regard rapide. Eugène lui jeta un coup d'oeil moqueur (G. ROY, Bonheur occas., 1945, page 298). Lire rapidement. Cet ouvrage important, sur lequel je viens de jeter un rapide coup d'oeil (HUGO, Correspondance, 1825, page 401). Coup de peigne. Coup de pompe (argotique. Fatigue subite. Coup de pouce; au figuré intervention discrète. Meyer, aux heures critiques (...) donnait, au signal, le petit coup de pouce qui raffermissait le régime infâme (L. DAUDET, Bréviaire du journalisme, 1936, page 42). Coup de tabac (argot de la Marine). Tempête, forte vague. Coup de tête. Au figuré décision soudaine et irréfléchie. Sur un coup de tête je me décidai à tout vendre (PROUST, Fugit., 1922, page 640). Coup de vent. Parfois un coup de vent emportait les nuages vers la côte Sainte-Catherine (FLAUB., Mme Bovary, tome 2, 1857, page 112); locution en coup de vent. Avec la rapidité du vent, à toute vitesse. Yvonne (...) entra dans la loge en coup de vent (ARLAND, Ordre, 1929, page 344).
· Locution. À petits coups. Les trois femmes boivent leur café à petits coups, en parlant tout bas (ÉMILE ZOLA, Le Capitaine Burle, 1883, page 108 ).
Remarque : On rencontre dans la documentation le mot composé à-coups, substantif masculin (généralement au pluriel). Brusque discontinuité dans un mouvement. Synonymes : intermittence, saccade. L'administration n'a pu être mise en place sans délai et sans à-coups (Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, 1959, page 452).
— Par extension. [Avec ou sans idée de mouvement] Actionnement intermittent d'un instrument; par métonymie bruit de cet instrument.
SYNTAXE :, EXPR., Coup de klaxon, de sifflet; coup de téléphone (ou familièrement, coup de fil). Ce coup de téléphone imprévu a jeté un petit froid (GUITRY, Veilleur, 1911, I, page 4); coup de timbre; coup de trompette.
C.— [Avec une idée de promptitude, de vivacité]
1. Cas où une chose se fait. Synonyme : fois. Va! vide un bon coup ton coeur où l'amour a déposé (JULES RENARD, Journal, 1893, page 168 ).
· Expression. À tous les coups l'on gagne.
— Locutions.
· À coup sûr. Sûrement, certainement :
Ø 9. On est saisi par le grand nombre de choses heureuses que les gens manquent, simplement parce que, faute de relations, ils n'ont pas su à quelle porte frapper. Et c'est à coup sûr une tragédie,...
HENRI DE MONTHERLANT, Les Jeunes filles, 1936, page 928.
· Après coup, Postérieurement à quelque chose. Elle [l'église] était de style ogival et de nombreuses innovations y avaient été insérées après coup (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 1, 1903, page 309 ).
· Ce coup-ci, ce coup-là. Après cette pièce-là, c'en a été une autre, et puis une autre. Et chaque fois, je disais : « Ce coup-ci, c'est la dernière fois que Lily joue! » (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, L'Envers du music-hall, 1913, page 187 ).
· Coup sur coup. À la suite l'un(e) de l'autre. Ces petites phrases en forme de flèches, bien aiguës, bien froides, bien acérées, décochées coup sur coup (HONORÉ DE BALZAC, La Duchesse de Langeais, 1834, page 278 ).
· Du coup. À la suite de quoi :
Ø 10.... les hasards d'une conversation avec sa mère l'amenèrent à en faire l'aveu, et le lièrent ainsi à une fantaisie de gosse, qu'il eût si facilement abandonnée, qu'il était du coup dans l'obligation de poursuivre.
LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 239.
· Du même coup. En conséquence de quoi. Synonyme : par voie de conséquence :
Ø 11. Lorsque toutes mes créatures vivront, que j'aurai donné tout mon fruit, qu'il ne restera plus que de me répéter, alors peut-être, s'il est temps encore, songerai-je sérieusement à désarmer le dieu impitoyable de M. Singlin et de la tante Sainte-Thècle, et éviterai-je du même coup d'écrire, à la fin de ma carrière, d'aussi mauvaises tragédies que celles du vieillard Corneille.
FRANÇOIS MAURIAC, La Vie de Jean Racine, 1928, page 64.
· Du premier coup. Il faut aller là du simple au compliqué et ne pas chercher à atteindre du premier coup la perfection de chaque nouvel appareil (GEORGES BRUNERIE, Les Industries alimentaires et leur organisation rationnelle, 1949, page 171 ).
· D'un coup. En une fois. Pour une fois qu'on pouvait gagner mille francs d'un coup (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 321 ).
· D'un seul coup. Caligula souhaitoit que le peuple romain n'eût qu'une seule tête, pour l'abattre d'un seul coup (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 2, 1803, page 582 ).
· Encore un coup. Encore une fois. Adieu, mon petit Rémi; embrasse-moi encore un coup (HECTOR MALOT, Sans famille, 1878, page 9 ).
· Pour un coup, pour le coup. Il n'y a rien à faire dans les théâtres cette saison, mais le music-hall est là pour un coup! (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, L'Envers du music-hall, 1913, page 188 ).
· Sur le coup. Immédiatement. Les maladies comme celle dont Armand avait été atteint ont cela d'agréable qu'elles tuent sur le coup ou se laissent vaincre très vite (ALEXANDRE DUMAS FILS, La Dame aux camélias, 1848, page 59 ).
· Tout à coup. Soudain, subitement. Gardant encore un peu de cet air glacial qui, tout à coup, avait succédé à l'expression de la plus vive tendresse (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Le Rouge et le Noir, 1830, page 94 ).
· Tout d'un coup.
Vieux. D'un seul coup, en une fois :
Ø 12. Les vêtements dérobèrent, presque en entier, la femme aux yeux de l'homme. Or, il n'est pas facile à l'oeil de percer les plis d'une draperie pour reconnaître les vraies formes qu'elle cache; on ne parvient pas tout d'un coup à juger par la vue de la résistance que le toucher doit éprouver; cet art demande quelques expériences...
PIERRE-AMBROISE-FRANÇOIS CHODERLOS DE LACLOS, De l'Éducation des Femmes, 1803, page 463.
Brusquement :
Ø 13. Après avoir longtemps manqué de pensionnaires et s'être vu réduit pendant tout l'hiver à quelques externes, Auguste a été tout d'un coup et comme par enchantement entouré de monde, et sa maison pleine.
MAURICE DE GUÉRIN, Correspondance, 1835, page 224.
2. Par métonymie.
a) Quantité de liquide (et notamment de vin) qu'on peut boire assez rapidement en une seule fois. J'ai dû boire un coup de trop? (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1922, page 72) :
Ø 14. Quelques-uns de ceux qui sortent discutent le coup sous la casquette, avec leur visage parisien de tuberculose et de revendication. Mais ce sont des révoltés paisibles, à la française : un coup de blanc arrangera tout cela.
HENRI DE MONTHERLANT, Les Jeunes filles, 1936, page 959.
SYNTAXE : Le coup de l'étrier. Le verre que l'on boit avant de se séparer. Il est grand temps de demander l'addition et de partir, (...) Voyons, fit-il, pour se verser du courage, buvons le coup de l'étrier; et il remplit un verre de brandy (HUYSMANS, À rebours, 1884, page 182). Avoir un coup dans l'aile, dans le nez. Être légèrement ivre (attesté dans SANDRY-CARR. 1953, page 62).
b) Manoeuvre, action exécutée rapidement et impliquant un risque et un profit. Ce discours du colonel, c'est encore un coup des fascistes (ANDRÉ MALRAUX, L'Espoir, 1937, page 463) :
Ø 15.... il serait bon de lier tous les meubles avec des cordes : on les descendrait facilement par la fenêtre peu élevée du premier étage, et il faudrait tenter le coup vers les onze heures, un jour de nuit noire.
JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Aventures de Mademoiselle Mariette, 1853, page 53.
SYNTAXE :, EXPR., a) Coup + adjectif Coup monté (confer infra monter un coup). b) Adjectif + coup. Beau, bon coup. Un voleur qui cherche un bon coup à faire (ZOLA, Fortune Rougon, 1871, page 66). Mauvais coup. Sale coup. On vient de me faire un sale coup. (...) Je suis nommé maire au premier tour de scrutin (GIDE, Correspondance [avec Valéry] , 1896, page 264). c) Coup + de + substantif Coup d'audace. Coup de Bourse. Coup d'éclat. Entreprise sortant de l'ordinaire et qui étonne par sa hardiesse et sa rapidité d'exécution. Bonaparte méditait quelque coup d'éclat, qui l'élevât encore plus haut dans l'opinion des Français (SAINTE-BEUVE, Premiers lundis, tome 1, 1869, page 133). Coup d'essai. Première tentative. Elle s'entend à enjôler les hommes et elle n'est pas à son coup d'essai (MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 263). Coup d'État (synonyme : putsch). Le vieux La Fayette lui-même, revenu à ses ardeurs de 1789, rêvait d'un pronunciamiento à la manière espagnole : le coup d'état du 2 décembre se préparait dès ce moment-là (BAINVILLE, Histoire de France, tome 2, 1924, page 153). Coup de force. Les cris de mort jusque dans le prétoire, les juges insurgés contre la loi, le traître acclamé, le faussaire glorifié, la violence dans la rue, l'appel aux coups de force, les préparations criminelles, le coup de Jarnac d'un ministre en plein Parlement (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, pages 420-421). Coup de génie. Coup de main. Manoeuvre militaire, à objectif limité et exécutée avec rapidité. Nous avons pris la citadelle après une petite fusillade, et par un coup de main. (NAPOLÉON 1er, Lettres Joseph., 1797, page 63). Coup de maître. Coup de poker. Coup de théâtre (au théâtre). Péripétie inattendue; par extension, couramment, événement inattendu. Imaginez le coup de théâtre, à cette réponse de Viot : — Messieurs, tout est payé! Nos inconnus nous regardèrent comme jamais trois chiens n'ont regardé trois évêques (MUSSET, Mimi Pinson, 1845, page 227). d) Verbe + coup. Discuter le coup (familier). Commenter un événement, une action, s'expliquer (confer supra exemple 14). Être aux cent coups (familier). Être dans l'embarras, dans une vive inquiétude. Être dans le coup (familier). Participer à une action. Les Anglais se battent; avant six mois les amerloques seront dans le coup (SARTRE, Mort âme, 1949, page 179); argot, être au courant de l'actualité, des idées en vogue, d'un projet, d'un secret, etc. Ici aux États-Unis tout bouge, tout change si vite que pour « être dans le coup » et y rester il ne faut jamais fermer l'oeil; une seconde d'inattention et vous voilà rejeté de l'autre côté du fameux fossé, le « generation gap » (Le Monde, 19 avril 1970 dans DICTIONNAIRE DES MOTS NOUVEAUX (PIERRE GILBERT) 1971); synonymes : être à la page, être dans le vent, vivre avec son temps. Faire le coup (familier). Commettre telle ou telle chose. Il est impossible que ce ne soit pas un coup monté entre les gens du pays (...) mais il y a deux communes (...) et il y a dans chacune cinq à six gens capables d'avoir fait le coup (BALZAC, Paysans, 1844-50, page 381). Faire les quatre cents coups (argotique. Mener une vie irrégulière et agitée. Quand j'ai pris une cuite carabinée et fait les quatre cents coups, je me sens saint (GREEN, Chaque homme dans sa nuit, 1960, page 332). Mettre quelqu'un dans le coup (familier). Mettre quelqu'un au courant de quelque chose. Enguerrand l'avait... « mise dans le coup » et elle [Angèle] avait, alors, pris les risques qu'il fallait (VIALAR, Brisées hautes, 1952, page 106). Monter un coup, monter le coup à quelqu'un. Manigancer une affaire au profit de quelqu'un; par extension familière, tromper quelqu'un en lui promettant monts et merveilles. Vous vous laisseriez monter le coup par ces gens qui ne cherchent qu'une chose, c'est à vendre; et que feriez-vous d'une auto, vous qui ne sortez jamais? (PROUST, Fugit., 1922, page 468). Rater son coup. J'ai raté mon coup. La prochaine fois je ferai mieux (SARTRE, Mouches, 1943, II, 1er. tableau, 3, page 54). Réussir son coup. Risquer un coup. Valoir le coup (familier). Valoir la peine. Si vraiment on peut avoir un machin à grand tirage avec photos, reportages, etc., ça vaudrait tout de même le coup (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, page 544).
Remarque : La construction le coup de (du) sert à forger de nombreuses expressions familières ou argotiques signifiant " tour, stratagème original ". Synonymes : astuce, combine, truc. Je connais ce coup-là, c'est le coup du racolage (Alphonse Daudet, Immortel, 1888, page 77). Vous comprenez, dis-je, elle lui a fait le coup de l'équilibre conjugal du foyer, de la morale, et elle l'a eu (Françoise Sagan, Bonjour tristesse, 1954, page 95). Le coup du marin. Dès que ma main fut dans la sienne, toutes les angoisses, tous les soucis s'étaient évanouis. Le " coup du marin " avait réussi! (Elsa Triolet, PRemarque : accroc, 1945, page 246). Le coup de la panne. Le coup du père François (argot des voleurs, vieilli). Manoeuvre qui consiste à étrangler sa victime avec un foulard pendant qu'un comparse lui vide les poches (confer Charles Virmaître, Dictionnaire d'argot fin-de-siècle, 1894, page 75).
— Par analogie. Action heureuse ou malheureuse du hasard ou des éléments. Coup du sort, coup du hasard :
Ø 16. La rencontre. Quel coup de hasard pour deux hommes qui se seraient fuis, ignorants de la rondeur de la Terre, quand ils se trouveraient nez à nez aux antipodes du lieu!
PAUL VALÉRY, Tel quel I, 1941, page 40.
— Par extension. Habileté, savoir faire. Coup de main, coup de patte; avoir, attraper, prendre le coup :
Ø 17. Dans l'amour de rouler soi-même ses cigarettes, je vois tout le côté petit-petit du Français, méticuleux, maniaque, célibataire, radin (...) et en même temps le coup de main habile, le fameux coup de main français.
HENRI DE MONTHERLANT, Carnets, Paris, Gallimard, 1932, pages 116-117.
Remarque : On rencontre dans la documentation le verbe transitif colaphiser. a) Histoire (Moyen Âge). Colaphiser le juif [par référence à la cérémonie au cours de laquelle, le jour de Pâques, on amenait dans la cathédrale de Toulouse un juif à qui le comte de Toulouse ou un autre noble, donnait un soufflet en représailles de celui que Jésus reçut durant sa Passion] . b) Littérature, familier, Souffleter. Cet impertinent qui avait insulté cette femme honnête, fut colaphisé d'importance (SÉBASTIEN MERCIER, Néologismes, tome 1, 1801, page 113).
STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 42 356. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 41 222, b) 70 708; XXe. siècle : a) 73 860, b) 62 653.

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