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COMTE (Auguste)

Publié le 06/12/2021

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COMTE (Auguste) _______________________________________________

Né à Montpellier en 1798 dans un milieu de petits fonctionnaires. Après de brillantes études, il entre à Polytechnique en 1814. Il suit

des cours de médecine à la faculté de Montpellier lorsque la monarchie ferme l'école, devenue un foyer d'agitation républicaine. Il

retourne à. Paris et étudie Monge, Condorcet (1), Montesquieu et

Laplace. De 1817 à 1824, il sera lié avec Saint-Simon (2) et colla­borera à l'équipe de l'in Industriel «. A cette époque, il rédige des essais politiques ainsi que des Plans de travaux scientifiques néces‑

saires à la réorganisation de la société. C'est à propos de cette réorga­nisation qu'il se brouillera avec Saint-Simon. En 1826, il commence à titre privé un Cours de philosophie positive. Humboldt, H. Carnot,

Blainville (physiologiste), Poinsot (mathématicien), puis plus tard, Fourier (2) et Esquirol (médecin), seront ses élèves. Six tomes seront publiés entre 1830 et 1842. En 1831, il est nommé répétiteur à


l'École polytechnique. Ses convictions républicaines l'empêchent d'obtenir la chaire de géométrie et lui feront perdre cet emploi (1852) ; il vivra alors des subsides de ses disciples. En 1844, il rencontre Clotilde de Vaux, qui meurt en 1846, et à laquelle il vouera un véritable culte. C'est à cette époque que commence sa « seconde carrière « : le « Cours« s'adresse à l'intelligence et vise une réorganisation mentale de l'humanité ; désormais, Comte s'attache à la réorganisation « morale «. C'est le but que vise le Système de philosophie positive, ou traité de sociologie instituant la religion de l'humanité, contenant le Discours sur l'ensemble du positivisme, déjà paru en 1848. Devenue essentiellement religieuse, la doctrine comtienne est exposée dans le Catéchisme positiviste, 1852, et la Synthèse subjective ou système universel des conceptions propres à l'état normal de la société, ouvrage que la mort de l'auteur en 1857 laisse inachevé.

1.   Le positivisme c'est d'abord une certaine façon de comprendre l'histoire de l'Europe. Le système du Moyen Age, caractérisé par « la combinaison du pouvoir spirituel ou papal et théologique, et du pouvoir temporel ou féodal et militaire «, tend à être remplacé par un système « positif «, « scientifique et industriel «. Cependant une période « orga­nique « (où existe une conception du monde unique et unitaire) est remplacée par une période critique ; la Révo­lution française est inachevée, une tendance rétrograde (3) vise à restaurer le Moyen Age, ce qui « place forcément la société dans un état d'anarchie constitué «. Le but que Comte se fixe dès sa jeunesse est de retrouver, quoique sous d'autres formes, la phase organique initiale ; le positivisme sera « la vraie doctrine organique «.

2.   La réorganisation mentale nécessite une analyse des formes de la pensée, et plus particulièrement de la pensée scientifique. En reprenant les idées fondamentales de d'Alembert et Condorcet, Comte considère que cette dernière peut et doit se développer indépendamment d'hypo­thèses métaphysiques : la géométrie est indépendante des spéculations sur la nature de l'espace, laphysique de considérations sur l'essence des corps et des forces. La science ne s'occupe que des phénomènes accessibles aux sens et de leurs relations ; elle ne doit donc pas rechercher les causes dernières, mais les lois des phénomènes. Fondée sur l'expérimentation, elle a pour fonction de permettre le progrès, « c'est-à-dire la succession continue envisagée dans l'ensemble de l'humanité qui suppose une constante régu­larité et préservation «. Cela suppose :

1 — que seule la pensée scientifique soit considérée comme véritable connaissance du monde ;

2 — que la science soit conçue relativement à son appli­cation ;


3 — que les sciences, et les formes de l'esprit humain soient diversifiées et possèdent une histoire. Ce dernier point est développé par Comte dans sa fameuse Loi des trois états et dans sa Classification des sciences.

L'esprit humain, dans sa réalité individuelle, passe par trois stades (action, sentiment, intelligence), qui reproduisent les trois états du développement de l'humanité :

1 — État théologique : des puissances divines sont posées comme principes de la connaissance et de l'action.

2 — Etat métaphysique : des forces abstraites et déperson­nalisées sont substituées aux puissances abstraites, les évé­nements s'expliquent par des causes.

3 — Etat positif : la recherche des lois remplace celle des causes.

Ce développement concorde avec la classification et l'ordre d'apparition des sciences, selon leur généralité décroissante et

leur complexité croissante : les mathématiques, la physique inorganique, c'est-à-dire l'astronomie, la physique au sens

restreint et la chimie, la physique organique, c'est-à-dire la physiologie (biologie) et la physique sociale (4). On peut

constituer toute la série à partir des mathématiques, en une synthèse objective centrée sur l'objet (le monde), ou à partir de la sociologie en une synthèse subjective centrée sur le sujet (l'homme).

En faisant une telle place à la sociologie, Comte n'en est pas précisément le fondateur (5) : sa « physique sociale «, divisee en statique (théorie positive de l'ordre) et en dyna­mique (théorie positive du progrès social), reste triviale, indé‑

pendante des mathématiques, et tout entière vouée à des buts politiques. Ce qui importe dans sa doctrine, c'est l'idée fondamentale d'envisager la science et la politique à partir de la société et de son histoire. En cela, il est veritablement le

contemporain de Marx. Mais sa conception de l'histoire reste liée à l'idée d'une réalisation de formes définies comme

les stades nécessaires d'un progrès, et sa conception de la société demeure bornée à l'idée d'une totalité organique.

C'est pourquoi le positivisme, en considérant la religion (6)

comme la forme d'unification par excellence (« elle consiste ... à régler chaque nature individuelle et à rallier

toutes les individualités «) manque la science des sociétés et s'achève dans le culte du Grand Etre qu'est l'Humanité.

1.   Voir Lumières (philosophie des).

2.   Voir socialisme.

3.   En 1855, dans son Appel aux conservateurs, Comte se tournera vers les « dignes conservateurs « et les « dignes rétro­grades «, dans le caractère anachronique desquels il voit la possi­bilité d'une impartialité totale.

4.   Comte emprunte l'expression à Hume, mais utilise le terme de « sociologie « à partir de la 47e leçon du Cours.

5.   Voir Durkheim.

 

6.  Religio viendrait de religare, relier.

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