Commentaire sur la théorie de la justice John Rawls

« En 1971, le philosophe politique Américain John Rawls renouvelle le débat sur la justice, sur les fondements de la politique et de la démocratie aux Etats-Unis en écrivant La théorie de la justice.

Dans cet ouvrage, John Rawls repense les principes de la justice qui font selon lui d'une société une société juste.

La Théorie de la Justice de John Rawls est l’ouvrage de philosophie politique le plus marquant du XXè siècle car l'auteur y remet en cause les modèles politiques et démocratiques de son époque à l'aide de ses compétences en terme de philosophie et de politique.

Il consacre d'ailleurs un chapitre de son œuvre à la question de la tolérance à l’égard des sectes intolérantes.

Dans cet extrait que je vais étudier, John Rawls expose sa thèse principale qui soutient que l'on doit faire preuve de tolérance envers les intolérants.

Cependant, cet extrait pose la question suivante ; Jusqu'où peut on tolérer l'intolérance ? Nous analyserons le texte dans l'ordre des arguments de l'auteur.

Après avoir vu que nous devons respecter les principes de la justice pour garder une société ordonnée, nous analyserons comment John Rawls pense qu'il faut agir envers les intolérants et qu'il est possible de les faire revenir à la raison.

Pour finir, nous étudierons les limites de l’intolérance et à quel moment faut-il agir contre les mouvements qui mettent en danger la société. La première idée de Rawls est que la tolérance permet de conserver les principes de la justice qui sont nécessaires à l'équilibre d'une société bien ordonnée.

En effet, être tolérants contribuerait à maintenir l'égalité des droits des individus d'une société.

Pour Rawls, nous avons tous un « devoir naturel » de justice que nous devons soutenir coûte que coûte.

Ainsi, même les intolérants auraient le droit d'avoir leur propres opinions et leurs idées (aussi extrémistes soient-elles), même si cela est contraire aux attentes de la société dite « tolérante ».

C'est l'idée que soutient Benjamin Constant dans son texte « La liberté de presse ».

L'auteur part du principe qu'aucun « pamphlet, brochure ou journal » ne devrait être l'objet de quelconque censure même s'il tient des propos non validés par la société et considérés comme « intolérants ».

Pour lui, il est nécessaire de protéger la liberté d'expression de tous par les lois car sans elles, « aucune liberté ne peut exister ». Ainsi, comme Rawls, Benjamin Constant soutient que la place de la tolérance contribue à maintenir l'égalité des libertés ( ici d'expression et de presse) de chacun dans une société.

Le second principe de justice pour Rawls concerne le rôle de l'état qui participe à maintenir l'égalité ( notamment économique) parmi les différents individus d'une société.

L'état permet en premier lieu d'aider financièrement les plus pauvres, peu importe leur idées ou leurs opinions par exemple avec l'aide aux bourses aux à certains impôts.

Rawls appelle ce principe le principe du Maximin qui prouve l'importance de l'état dans le maintien de l'égalité des droits entre tous les individus sous tous les plans. Pour Rawls, il n'est pas question « d'interdire » la formation de sectes car ce serait renoncer aux droits et aux libertés des intolérants eux-mêmes.

En effet, pour lui un citoyen juste « devrait s'efforcer de préserver la constitution et toutes les libertés égales ».

En d'autres termes, on ne peut pas forcer les intolérants à être raisonnables et à adhérer à nos idées car ils ont eux aussi des libertés.

Ce n'est pas parce qu'une secte fait preuve d'intolérance que l'on doit faire preuve. »