Commentaire Petits Oiseaux - Yoko Ogawa - Chapitre VI - Scène de la Bibliothèque

« Petits oiseaux , de Yôko Ogawa, est un roman portant sur le thème des oiseaux et de la volière.

Cette œuvre littéraire est une réflexion sur la vie : ce qui lui donne un sens, ce que nous sommes capables de comprendre.

Il s'agit d'un récit dont le protagoniste se nomme le « monsieur aux petits oiseaux ».

Il est surnommé ainsi puisqu'il s'occupe de la volière d'un jardin d'enfants. L'extrait choisi fait suite au chapitre cinq dans lequel nous apprenons le décès du frère ainé du « monsieur aux petits oiseaux ».

Suite à cet événement tragique, le cadet décide de s'occuper de la volière afin de se sentir proche de son défunt frère.

Cet extrait se situe dans un lieu encore jamais abordé dans le récit jusqu'à maintenant : la bibliothèque.

En effet, le protagoniste passe son temps dans ce lieu afin d'emprunter des livres qui portent uniquement sur les oiseaux.

Du milieu jusqu'à la fin de l'extrait, nous avons un dialogue qui est à sens unique, provenant de la bibliothécaire, lorsque ce dernier souhaite emprunter un livre. La scène dans la bibliothèque peut être vue de différentes façons.

La première consisterait à voir la bibliothèque comme une volière géante et les êtres humains comme des oiseaux, ainsi la bibliothécaire et le protagoniste seraient deux oiseaux de différentes espèces qui entrent en contact pour la première fois : la bibliothécaire serait un oiseau sociable, curieux tandis que le protagoniste, lui, serait un oiseau plus craintif, plus solitaire.

Nous pouvons également voir la bibliothèque comme une volière géante dans laquelle les livres sur les oiseaux seraient également de petites volières ou des cages contenant des oiseaux. Dans un premier temps, nous nous attarderons sur la rencontre.

Dans un second temps, nous aborderons la bibliothèque sous la forme de différentes volières.

Enfin, nous verrons que le titre de l'ouvrage choisi par le protagoniste est un message caché. Cet extrait met en place un nouveau lieu qui permet au protagoniste de faire une nouvelle rencontre.

Il s'agit avant tout d'une rencontre classique entre la bibliothécaire et le monsieur aux petits oiseaux.

Lorsque nous voyons la mise en page du texte, nous ne nous attendons certainement pas à avoir un dialogue à sens unique, qui est plutôt une sorte de monologue.

En effet, après avoir passé la partie visuelle du texte, nous nous rendons compte que seule la bibliothécaire parle et que notre protagoniste n'est capable « que d'acquiescer » et possède une unique réplique « euh...bah...

». Pour la bibliothécaire cette rencontre peut sembler naturelle : elle essaie d'entrer en conversation, de poser deux questions dont une qui est rhétorique, mais ne parvient pas à créer un échange avec le cadet.

En revanche, pour le protagoniste, il s'agit plus ou moins d'une rencontre qu'on pourrait qualifiée de forcée.

Il ne rencontre cette dernière que pour emprunter un livre, sans celui-ci, cette rencontre n'aurait jamais eu lieu.

Le texte appuie cela justement : « Il était venu souvent sans jamais prendre conscience de sa présence ».

Cette phrase renforce également le sentiment qu'il est seul depuis le décès de son frère, il vit dans son monde et n'a quasiment aucune interraction avec d'autres personnes. Cette rencontre à lieu dans une cage géante.

Ainsi, la bibliothécaire et le régisseur peuvent être considérés comme des oiseaux.

En effet, la bibliothèque devient une volière dans laquelle la bibliothécaire et les lecteurs évoluent.

On peut qualifier la bibiliothèque de volière puisqu'elle reconstitue ainsi l'élément naturel dans lequel baignent les lecteurs.

Ce qui est la définition pure d'une volière : la reconstitution du milieu dans lequel l'oiseau choisi vit.

Nous pouvons donc considérer cette rencontre comme la rencontre de deux espèces d'oiseaux différentes.

La bibliothécaire serait alors un oiseau de nature gaie, aimable et sociable tandis que le protagoniste serait plutôt son contraire. Le monsieur aux petits oiseaux peut être décrit comme quelqu'un de solitaire.

Il est vrai que depuis la fin tragique de son ainé, il n'entretient plus de relations avec personne : il vit seul, travaille comme régisseur et passe son temps libre entre la volière du jardin d'enfants et la bibliothèque.

Le fait de perdre sa famille petit à petit l'a peut être rendu fragile et a fait qu'il s'est renfermé sur lui- même.

Cette situation a donc développé chez lui une sorte de timidité.

Cette timidité se retrouve lors de sa brève rencontre avec la bibliothécaire puisqu'il n'est que très peu éloquant et a pour. »