Commentaire les fenêtre d'Apollinaire
Publié le 08/03/2021
                            
                        
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LS 
Commentaire de texte        : Apollinaire, Les Fenêtres    
  «   Les  Fenêtres   »  est  tiré   de  la   section   «   Ondes   »  des   Calligrammes   d'Apollinaire,   paru  en
1918.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ce poème ouvre le catalogue de l’exposition du peintre  Robert Delaunay à Berlin en janvier
1913.
                                                            
                                                                                
                                                                     Tout particulièrement attaché à ce poème, Apollinaire désira l’intégrer plus tard à son  recueil
Calligrammes.
                                                            
                                                                                
                                                                      Les deux artistes, amis, sont réunis autour d'un projet commun «   la simultanéité des
états  d’âme dans l’œuvre d’art ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Ainsi, le poème «   Les  Fenêtres   » d'Apollinaire pourrait être une
sorte d'ekphrasis du tableau du même nom du peintre Delaunay.
                                                            
                                                                                
                                                                    Poème en prose, sans ponctuation
et irrégulier, plusieurs registres sont mélangés comme les registres tragique et  lyrique mais ce sont
les thèmes de la couleur  et du son qui dominent  les vers.
                                                            
                                                                                
                                                                    Dans quelle mesure ce poème témoigne-t-
il   du   cubisme   littéraire   d'Apollinaire   et   de   sa   proximité   avec   les   avant-gardes   picturales   ?   Nous
verrons dans une première partie que ce poème se lit comme un tableau cubiste puis nous étudierons
le   thème   de   la   simultanéité   avant   de   nous   intéresser   à   l'innovation   poétique   dont   témoigne   ce
poème.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Dans un premier temps, «   Les Fenêtres   » est à mettre en relation avec le mouvement cubiste
et plus  précisément avec le tableau éponyme de Robert Delaunay.
                                                            
                                                                                
                                                                    En effet, on peut lire le poème
comme on lirait le tableau de Delaunay.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ainsi,  le désordre apparent et la multiplicité des points de
vue évoquent le cubisme.
                                                            
                                                                                
                                                                    Les vers ne semblent pas avoir de rapport entre eux et il est difficile de
déterminer   le   fil   conducteur   du   poème   :   on   passe   ainsi   d'un   «   message   téléphonique   »   à   la   fin   du
vers 5 à un «   traumatisme   » au début du vers 6.
                                                            
                                                                                
                                                                    Plus encore, les vers eux mêmes ne semblent pas
cohérents   « Bigorneaux  Lottes   multiples   Soleils   et  l’Oursin du  couchant   » (vers   17).
                                                            
                                                                        
                                                                    Par  exemple,
dans   ce   vers   il   n'y   a   pas   de   verbe   ce   qui   enlève   le   sens.
                                                            
                                                                                
                                                                      Certains   vers   ne   sont   qu'un   mot,   une
évocation brute «   Puits   » (vers 21) ou «   Tours   » (vers 19).
                                                            
                                                                                
                                                                    L'absence de ponctuation, la polyphonie
de «   Puits   »  renforcent cette impression de désordre.
                                                            
                                                                                
                                                                    Les sens sont juxtaposés, comme si différents
points de vue étaient superposés   : «   On commencera à minuit/ Quand on a le temps on a la liberté   »
(vers 15/16).
                                                            
                                                                                
                                                                    Le vers 15 s'arrête brutalement pour qu'un nouveau sens s'ajoute au vers suivant.
                                                            
                                                                                
                                                                    De
plus, Apollinaire multiplie aussi les points de vue géographique avec l'évocation de plusieurs villes
«   Paris  Vancouver   Hyères   »   (v.35).
                                                            
                                                                                
                                                                     On   observe   aussi   un  mélange   de   temporalité   avec   l'alternance
du présent simple «   il y a un poème à faire   » (v4), de l'imparfait «   se mouchait   » (v.9) et du futur on
commencera à minuit   » (v.15) ainsi que des repères temporels «   lumière   » (v12) et «   minuit   » (v15).
Les repères spatio-temporels sont totalement brouillés, multipliés, comme dans une œuvre cubiste.
On peut aussi penser au genre du collage, que le poète expérimente dans d'autres poèmes du recueil.
Ainsi, il n'y a pas d'unité dans le poème à part certains thèmes qui reviennent tels la couleur, la mort
et la lumière.
                                                            
                                                                                
                                                                    C'est au lecteur de faire abstraction de l'apparent désordre et de créer du sens, comme
dans   un   tableau   cubiste.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ainsi,   comme   dans   la   toile   de   Delaunay,   la   perspective   est   abolie.
                                                            
                                                                                
                                                                      Ce
poème pourrait donc être une   ekphrasis de la toile de son ami Delaunay puisque on y retrouve le
thème de la fenêtre et des couleurs similaires «   rouge, vert, jaune, blanc   » mais il pourrait aussi être
la   description   d'une   autre   œuvre   cubiste.
                                                            
                                                                                
                                                                      Apollinaire   applique   donc   les   principes   d'un   genre.
                                                                                                                    »
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