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Commentaire - Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions. Le bonheur aux Charmettes

Publié le 19/12/2021

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« Commentaire - Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions . Le bonheur aux Charmettes Ici commence le court bonheur de ma vie; ici, viennent les paisibles, mais rapides moments qui m'ont donné le droit de dire que j'ai vécu.

Moments précieux et si regrettés! Ah! recommencez pour moi votre aimable cours, coulez plus lentement dans mon souvenir, s'il est possible, que vous ne fîtes réellement dans votre fugitive succession.

Comment ferai-je pour prolonger à mon gré ce récit si touchant et si simple, pour redire toujours les mêmes choses, et n'ennuyer pas plus mes lecteurs en les répétant que je ne m'ennuyais moi-même en les recommençant sans cesse? Encore si tout cela consistait en faits, en actions, en paroles, je pourrais le décrire et le rendre en quelque façon; mais comment dire ce qui n'était ni dit, ni fait, ni pensé même, mais goûté, mais senti, sans que je puisse énoncer d'autre objet de mon bonheur que ce sentiment même? Je me levais avec le soleil, et j'étais heureux; je me promenais, et j'étais heureux; je voyais Maman, et j'étais heureux; je la quittais, et j'étais heureux; je parcourais les bois, les coteaux, j'errais dans les vallons, je lisais, j'étais oisif; je travaillais au jardin, je cueillais les fruits, j'aidais au ménage, et le bonheur me suivait partout: il n'était dans aucune chose assignable, il était tout en moi-même, il ne pouvait me quitter un seul instant. Rien de tout ce qui m'est arrivé durant cette époque chérie, rien de ce que j'ai fait, dit et pensé tout le temps qu'elle a duré, n'est échappé de ma mémoire.

Les temps qui précèdent et qui suivent me reviennent par intervalles; je me les rappelle inégalement et confusément: mais je me rappelle celui-là tout entier comme s'il durait encore.

Mon imagination, qui dans ma jeunesse allait toujours en avant, et maintenant rétrograde, compense par ces doux souvenirs l'espoir que j'ai pour jamais perdu.

Je ne vois plus rien dans l'avenir qui me tente; les seuls retours du passé peuvent me flatter, et ces retours si vifs et si vrais dans l'époque dont je parle me font souvent vivre heureux malgré mes malheurs. Contexte et éléments pour l’introduction Ce texte est tiré du début du sixième livre des Confessions de Rousseau.

Les Confessions sont un livre autobiographique dans lequel Rousseau raconte, mais surtout expose, examine et évalue sa vie.

Composées entre 1765 et 1770, Rousseau les présente en effet comme un bilan mais aussi, et surtout, comme un moyen de rétablir la vérité sur lui.

Mais il ne faut pas réduire ce texte à un bilan descriptif : il est en effet le fruit d’un investissement littéraire, par lequel Rousseau esthétise, recompose le passé.

Ainsi, dans l’extrait proposé, qui se rapporte aux quelques années passées par Rousseau dans une maison près de Chambéry, au lieu-dit « Les Charmettes », c’est un bonheur idéalisé qui est présenté, et cette idéalisation passe autant par le simple souvenir que par l’esthétisation et la sublimation que la mise en œuvre de l’art littéraire rend possibles.

Le texte pourra donc être interrogé en fonction de cette tension entre le simple souvenir, celui que l’on se contente de consigner, et le souvenir sublimé par l’imagination, qui contribue ici à créer une image du bonheur idéal. Eléments pour le développement NB : les éléments donnés ici ne sont volontairement pas composés en plan possible pour un commentaire ; ils ne font que mettre en lumière les éléments à. »

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