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Commentaire de texte : Le Mariage de Figaro, acte II scènes 16 à 19

Publié le 17/05/2020

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« Commentaire de texte : Le Mariage de Figaro, acte II scènes 16 à 19 Le Mariage de Figaro est une comédie en cinq actes écrite en 1778 par Beaumarchais, figure emblématique du siècle des Lumières.

Elle n'est jouée pourla première fois qu'en 1784, après avoir subi plusieurs années de censure.

En effet, elle est considérée comme dangereuse pour la Monarchie par LouisXVI car elle critique les privilèges de la noblesse.

On soumet à notre étude un extrait de cette pièce situé à l'acte II, débutant à la vingt-septièmeréplique de la scène 16 et se terminant à la douzième de la scène 19.

La scène se passe dans la chambre de la Comtesse, après que celle-ci et Suzanne,en train de déguiser Chérubin en Suzanne pour piéger le Comte, soient surprises par l'arrivée de celui-ci et doivent cacher le Page dans le cabinet.

LeComte, soupçonneux, ferme alors la chambre à clé.

Dans l'extrait la Comtesse vient d'avouer à son mari en colère l'identité de la personne se trouvantdans le cabinet, mais c'est finalement Suzanne qui sort, ayant pris la place du Page qui lui, a sauté par la fenêtre.

Pour rattraper la situation, elles fontcroire au Comte que le Comtesse jouait la comédie afin de lui donner une leçon.

Il convient d'étudier l'évolution des rapports de force entre lespersonnages dans le contexte comique de la pièce.

Pour cela nous analyserons dans un premier temps la position du Comte, puis celle de la Comtesse etenfin le registre comique caractérisant le texte. On voit la position du Comte évoluer par rapport à sa femme au fil du texte. La comtesse lui ayant avoué cacher Chérubin dans son cabinet, il se trouve d'abord en position de force par rapport à celle-ci.

La ponctuationexclamative récurrente ainsi que l'interjection « ah » et les points de suspension R1 montrent son indignation, ainsi que la reprise des paroles de safemme « De mon amour ! »R7.

Ses invectives envers la Comtesse qu'il qualifie d' « indigne » R1 et de « perfide » R7 attestent de la colère qu'il luitémoigne.

La didascalie R5 le montre clairement « furieux ».

Il clame que le Page est un criminel avec l'hyperbole « Vos frayeurs aggravent son crime»R3, provoquant une antithèse avec le terme « enfant » qu'utilise la Comtesse dans la réplique précédente, faisant découvrir sa haine à l'égard du Page.« Je n'écoute plus rien » R9 finit de prouver sa colère extrême le rendant insensible aux demandes de sa femme.

Il lui montre qu'il ne la respecte plusen la tutoyant à une reprise « Tu es bien audacieuse » R5.

Il lui confirme son mépris en lui donnant des ordres à l'aide des impératifs « Levez-vous.

Ôtez-vous.

» R5 afin de luiprouver qu'il est le maître.

Sa réplique « Tu es bien audacieuse d'oser me parler pour quelqu'un d'autre » a pour but de lui faire comprendre qu'elle doitle craindre.

Les points de suspension à la fin des répliques de la Comtesse R2,R6,R8 prouvent qu'il lui coupe sans cesse la parole et qu'il n'accorde plusd'intérêt à celles-ci. Mais, Suzanne ayant pris la place de Chérubin, le Comte se retrouve ensuite dans une position de faiblesse par rapport à sa femme.

Son exclamation «C'est Suzanne ! » R11 correspond à une rupture dans la confrontation entre le Comte et sa femme, celui-ci passant de la colère à la surprise.

Le Comteconnaît ensuite la confusion comme le montre sa réplique exclamative en aparté « Ah ! Quelle école ! » R13.

Les questions à sa femme «Et vous aussivous jouez l'étonnement ? »R13, « Madame ?...

» R16 et « Quoi, Madame, vous plaisantiez ? »R18 ainsi que les points de suspension R16, R20 et R26expriment également son incompréhension et sa recherche de réponses.

Il affiche « un air confus » R16 prouvant qu'il se trouve dans une mauvaisesituation, et le « court silence » qu'il produit démontre qu'il se sent fautif.

Il avoue avoir « tort » et croit qu' « elle jouait la comédie » R16, se plaçantlittéralement en position de faiblesse par rapport à la Comtesse.

« Quel affreux badinage ! » exprime sa vexation d'avoir été, croit-il, joué par laComtesse.

Il tente de se défendre en évoquant son « honneur » R22 mais reconnaît définitivement ses torts : « Tu as raison et c'est à moi dem'humilier… Pardon je suis d'une confusion !...

».

Contrairement au début du texte, le Comte se montre extrêmement courtois avec sa femme : «Madame »R16, 18 et 26, « Je vous prie »R20 et demande même « Pardon »R26 afin de se faire pardonner. Alors que ses sentiments de colère et de jalousie le placent d'abord en position de force, la situation tourne ensuite en défaveur du Comte, sonincompréhension et son sentiment d'être en faute le mettant en position de faiblesse. Après avoir étudié l'évolution de la position du Comte dans le texte, nous analyserons également celle de la Comtesse afin de montrer l'évolution desrapports de force entre les deux personnages. Tout comme celle de son mari, la position de la Comtesse connaît deux phases durant le texte. Venant de se faire piéger par le Comte, elle se trouve d'abord en position de faiblesse par rapport à ce dernier.

En effet, la Comtesse tente de défendreChérubin et de l'épargner de la colère du Comte, tantôt en rejetant la faute sur elle « Il n'est pas coupable, il partait : c'est moi qui l'ai fait appeler.

»R4,tantôt en jouant sur les sentiments du Comte « au nom de votre amour … »R6.

Elle lui demande également d « 'épargner un enfant » en jouant sur lesens innocent d' « enfant ».

Afin d'obtenir sa clémence, elle se met à la merci du Comte : la gradation « Je m'ôterai, Monsieur, je me lèverai ; je vousremettrai même la clef du cabinet »R6 prouve sa totale obéissance et la didascalie « se jette à genoux, les bras élevés.

»R2 la fait apparaître suppliante.C'est grâce à cela qu'elle veut lui faire « promettre qu'il laissera aller cet enfant ; sans lui faire aucun mal»R8, en lui demandant de la châtier à la placedu Page « Et puisse, après tout, votre courroux tomber sur moi, si je ne vous convainc pas… »R8, ce qui démontre son ardeur à le défendre.

Elleapparaît désespérée par le sort probable de Chérubin : « Je ne me consolerai pas »R2 montre son désespoir et son sentiment de culpabilité.

Ladidascalie « un mouchoir sur les yeux »R10, et l'interjection « Oh ciel ! » insistent sur sa désolation.

Son ardeur à défendre Chérubin et sa tristesseprouvent les sentiments de la Comtesse à l'égard de ce dernier. La sortie de Suzanne du cabinet fait ensuite tourner progressivement la situation de la Comtesse en sa faveur.

La Comtesse ne comprend pas tout desuite ce qui arrive : la didascalie la montre « stupéfaite »R13 et confirme donc son incompréhension.

L'hyperbole « Je suis morte » rappelle la situationdifficile dans laquelle elle croit encore se trouver.

La didascalie « La Comtesse, son mouchoir sur sa bouche pour se remettre, ne parle pas.

» et« assurant son ton par degrés » montrent que la Comtesse se remet progressivement de ses émotions.

La didascalie « se remettant un peu »R19marque l'entrée de la Comtesse en position de force.

La comtesse s'adresse maintenant au compte uniquement sous forme de questions sans points desuspension, elle domine donc le dialogue.

Sa réponse par la question « Et pourquoi non, Monsieur ? » à la question du Comte atteste qu'elle prend ledessus sur celui-ci.

Avec les questions rhétoriques « Vos folies méritent-elles de la pitié ? » et « Me suis-je unie à vous pour être éternellement dévouée,à l'abandon et à la jalousie, que vous seul osez concilier ? » elle l'attaque sur sa jalousie ainsi que sur son manque d'intérêt et son égoïsme vis-à-visd'elle, renforçant définitivement sa domination sur le Comte. Alors que la Comtesse, se sachant fautive et ayant peur pour Chérubin, se trouve en position de faiblesse au début du texte, la sortie providentielle deSuzanne du cabinet fait tourner la situation en sa faveur et la voit ensuite dominer le dialogue. Après avoir analysé l'évolution des rapports de force entre le Comte et la Comtesse, il convient d'étudier le registre comique auquel appartient le texte. Le registre comique dans le texte s'exprime à travers le personnage de Suzanne et se présente sous plusieurs formes de comique. Dans la pièce, Suzanne est un adjuvant comique.

Son arrivée est providentielle, elle permet de berner le Comte et d'inverser les rapports de force.Suzanne se moque littéralement du Comte : Les didascalies « sort en riant »R12 et « gaiement »R17 montrent que la situation l'amuse, et elle sepermet de reprendre ses paroles « Je le tuerai, je le tuerai »R12 en le parodiant, et en lui lançant la réplique ironique « Tuez le donc ce méchantPage »R1, l'hyperbole « méchant » amplifiant ici l'effet ironique.

Le rôle de Suzanne est d'aider sa maîtresse face au Comte, comme le montre saréplique « Remettez-vous Madame » pour lui faire reprendre ses esprits.

Sa question « Et moi Monseigneur ? »R17 sert à enfoncer le Comte dans safaute et porte à rire car elle joue bel et bien la comédie afin de le berner.

La réplique « Avouez Monseigneur, que vous la méritez un peu »R27 enparlant de son humiliation montre le malin plaisir qu'elle prend à le voir piégé, et le fait ressembler à un enfant méritant une punition, l'euphémisme « unpeu » atténuant malicieusement la gravité de la faute afin de le faire avouer. Ces scènes présentent en plus des formes de comique telles que celui de situation, de caractère et de mots.

Tout d'abord, l'inversion des rapports deforce entre le Comte et la Comtesse, ainsi que la façon dont le Comte se fait tromper par Suzanne et la Comtesse donnent lieu à un retournement desituation produisant un comique de situation.

Le Comte présente « un air confus » et dit « être d'une confusion », faisant rire le lecteur de sa confusionet de son incompréhension.

La didascalie « Après un cours silence » montre un silence d'embarras de la part du Comte prêtant à rire de sa situation.

Sajalousie, montrée par son acharnement contre Chérubin « Il faut d'abord que je chasse un insolent de manière à ne plus le rencontrer nulle part »R1,« son crime »R3 est un défaut donnant lieu à un comique de caractère.

L'expression « Ah ! Quelle école ! » possède une connotation comique enrappelant l'incongruité de la scène, tout comme la réplique de la Comtesse « Ah Suzon je suis morte » dont l'hyperbole « morte » amplifie également lecôté comique de sa position.

Ces deux répliques présentent donc un comique de mots.. »

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