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Commentaire de Texte - Etats et empires du Soleil (Premiere Français)

Publié le 20/04/2023

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« COMMENTAIRE DE TEXTE Littérature d’Idées Etats et Empires du Soleil, Savinien de Cyrano de Bergerac Divertir le lecteur, mais l’instruire par la même occasion, c’est ce que nous propose ce texte de Savinien de Cyrano de Bergerac, précurseur de la science-fiction moderne qui vivait au XVIIe siècle.

Etats et Empires du Soleil, d’où est tiré notre extrait, est un roman inachevé édité à titre posthume en 1662 qui raconte les aventures de Dyrcona sur les terres du Soleil ce qui en fait l’un des grands ancêtres du genre de la science-fiction.

Notre extrait raconte l’accusation que subit Dyrcona, suite à son arrivée dans une société du Soleil fondée par des oiseaux.

Une perdrix, Guillemette la Charnue, réclame des réparations envers le genre humain, à cause d’une balle reçue d’un chasseur.

Nous nous demanderons de quelle manière l’auteur s’y prend pour dénoncer les vices de la société humaine.

Nous étudierons tout d’abord le réquisitoire comique et fantaisiste présent dans ce texte, puis nous analyserons l’accusation envers le genre humain, et enfin nous nous pencherons sur la satire de la société administrée dans cet extrait. Tout d’abord, ce texte est un réquisitoire comique, qui utilise la fantaisie pour plaire au lecteur, et le dépayser. Cet extrait se place en premier lieu dans un cadre fantaisiste, différent de notre réalité, puisqu’il se déroule sur le Soleil, et que ce sont des oiseaux qui sont les dirigeants dans cette société.

Ce détail nous est rappelé tout au long du texte par de simples sousentendus, lors de l’argumentation de Guillemette la Charnue.

En effet, on peut relever différentes comparaisons d’attributs humains qui sont changés en attributs volatiles, comme dans cette phrase : « en ce qu’il lève en haut tous les matins ses yeux, son nez et son large bec » (l.9-10).

Ici on peut voir que l’Homme est animalisé par une comparaison de sa bouche avec le bec des oiseaux.

Cette comparaison rend le texte comique, puisque, en accord avec le fait que ce soient des oiseaux qui gouvernent la société sur le Soleil, ceux-ci utilisent des termes propres à leur peuple pour décrire les autres, et créent ainsi un décalage avec la réalité, faisant rire le lecteur.

D’autres comparaisons portent ici le même rôle, telles que « les gigots » (l.12), qui rappellent au lecteur de manière évidente les genoux.

C’est tout un monde qui est recréé dans cet extrait, ce qui peut faire sourire. Ensuite, on peut souligner que le comique est également créé dans ce texte par la parodie du discours qui est faite.

En effet, Guillemette la Perdrix utilise des codes du discours et de l’argumentation qui sont normalement propre aux humains et aux avocats.

On peut voir que la perdrix annonce précisément la thèse du texte « Le nœud de l’affaire consiste à savoir si cet animal est homme » (l.1), et ses arguments par une énumération de propositions commençant toutes par un adverbe : « Premièrement », « secondement », « troisièmement » … Le fait que la perdrix puisse construire un discours d’une telle envergure fait d’elle une grande argumentatrice et avocate ; cependant, lorsque le lecteur se rappelle que c’est bel et bien une perdrix, un simple animal qui parle ainsi, cela peut évidemment faire sourire.

Qui ne serait pas surpris de subir une réquisitoire complet de la part d’un oiseau ? On peut ainsi voir que la perdrix devient presque plus humaine que l’Homme lui-même dans cet extrait, rendant la scène particulièrement originale et comique. Ainsi, cet extrait s’inscrit dans les codes du comique et est écrit de manière à plaire à son lecteur par des procédés qui permettent au texte de sortir de l’ordinaire.

Néanmoins bien plus qu’une simple scène divertissante, cet extrait est un réquisitoire visant à accuser. Nous pouvons donc ensuite nous intéresser au destinataire de ces accusations, qui n’est autre que le genre humain lui-même. Premièrement, ce texte argumentatif nous présente un portrait de l’Homme particulièrement péjoratif.

La perdrix énonce peu à peu ses différents arguments pour prouver que l’animal qu’elle accuse est homme ou non, mais ceux-ci sont plus rabaissant les uns que les autres pour l’Homme lui-même.

On le voit par une série de comparaisons très péjoratives.

« il rit comme un fou », « il pleure comme un sot », « il se mouche comme un vilain », « il est plumé comme un galeux ».

(l.5 à 8).

Ces propose se succèdent tous les uns aux autres, amplifiant encore l’image dépréciative donnée à l’Homme.

On peut ainsi voir le mépris que ressent la perdrix à l’encontre des humains, qu’elle abaisse à des êtres disgracieux et dénués de sens.

On peut également mentionner la manière dont elle fait allusion aux dents des hommes comme de « petits grès carrés dans la bouche, qu’il n’a pas l’esprit de cracher ni d’avaler » (l.8-9).

Le dégoût de la perdrix est palpable dans cette phrase où encore une fois elle considère l’homme comme idiot, puisqu’il n’avale pas ni ne crache ces « grès carrés ». On peut également voir que la perdrix accuse l’Homme d’agissements qu’elle juge presque criminels, puisque cela est sensé décider de sa mise à mort ou non.

Ainsi la perdrix accuse-t-elle l’Homme avec des mots appartenant à l’isotopie du macabre : « mort.... »

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