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Commentaire de texte cyrrano de Bergerac

Publié le 23/06/2025

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« Le XVIIème siècle est marqué par l’absolutisme royal, les guerres de religion, le commerce triangulaire mais aussi des révolutions scientifiques comme la théorie de l’évolution de Darwin, la théorie de l’héliocentrisme et par le développement de mouvements littéraires audacieux, tels que le libertinisme.

En effet, le libertinisme, caractérisé par la remise en question de certaines normes traditionnelles et sociale et dogmes, est en pleine émergence, comme dans Dom Juan de Molière, où le protagoniste défie les normes religieuses, ou encore dans L’Histoire comique des Etats et Empires du Soleil de Savinien de Cyrano de Bergerac.

Cette œuvre retrace le périple de Dyrcona vers le Soleil, rythmé par des péripéties auxquelles le protagoniste fait face.

Dans l’extrait étudié, Dyrcona se fait juger par des oiseaux, dont certains considèrent l’être humain comme leur ennemi. Ainsi, nous nous demanderons en quoi le réquisitoire de Guillemette la Charnue, perdrix accusatrice, dresse une critique de l’Homme ? À travers notre analyse, nous explorerons d'abord comment se déploie un réquisitoire critiquant la nature humaine, pour ensuite examiner la dénonciation sous-jacente des structures sociales du XVIIème siècle. En effet, Guillemette la Charnue déroule un véritable réquisitoire démontrant que l’Homme est la pire des espèces, grâce à des formules oratoires percutantes et à une construction convaincante.

Dans un long monologue, la perdrix attire l’attention de son auditoire, le prend à partie, au moyen d’apostrophes, « Vous savez, messieurs » (ligne 1), « Je pense, messieurs » (ligne 5).

Ce réquisitoire repose sur une structure argumentative logique donnant au discours une impression d’évidence exprimée d’une part à travers des syllogismes « Vous savez, messieurs, que de tous les animaux, il n’y a que l’homme seul dont l’âme soit assez noire pour s’adonner à la magie, et, par conséquent celui-ci est un homme.

» (Lignes 1 à 4), « toutes les natures sont produites par notre commune mère, pour vivre en société.

Or, si je prouve que l’homme semble être né que pour rompre […] il mérite que la nature se repente de son ouvrage ? » (Lignes 5 et 6).

Cette dernière question étant en réalité rhétorique, la perdrix cherche à prouver, en le martelant, que l’homme mérite la peine capitale.

Pour cela, elle emploie par exemple des questions rhétoriques, pour convaincre son auditoire de la contradiction condamnable des comportements de l’homme, « Mais pourquoi cette grandeur et disposition de membres marquerait-elle diversité d’espèce, puisque entre eux-mêmes il se rencontre des nains et des géants ? » (Ligne 6 à 9), ou encore utilise le « nous » (« il se rue sur nous pour nous manger », ligne 12), pour remporter l’adhésion du tribunal des oiseaux. Tout le long de son discours, la perdrix prouve que la supériorité que l’homme s’attribue est illégitime en le décrédibilisant et en dénonçant sa cruauté. L’homme est présenté aux lecteurs comme renfermé dans l’illusion d’être l’espèce supérieure, par l’emploi du champ lexical de l’illusion employé dans ce texte « sa supériorité prétendue » (ligne 14), « se fait accroire » (ligne 13), « droit imaginaire » (ligne 22).

Il est tourné en ridicule au moyen de phrases ironiques présentant des faits absurdes « il se fait accroire que nous n’avons été faits que pour lui » ou encore soulignant ses faiblesses et son absence de courage (ils ont «si peur de manquer de maîtres », ligne 28).

Et pour renforcer sa dénonciation des travers individuels de l’homme, la perdrix souligne sa monstruosité en employant des termes guerriers : « barbarie » (ligne 14), « massacre » (ligne 15). Le réquisitoire de Guillemette la Charnue s’articule par ailleurs sur le fait que l’homme perturbe l’équilibre naturel en ne respectant pas certains principes fondamentaux, comme l’égalité.

La perdrix utilise cela comme des arguments d’autorité : « on n’a jamais révoqué en doute.... »

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