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Commentaire composé Molière Dom Juan Acte II Scène 4

Publié le 15/12/2022

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« Acte II, scène 4 Jean-Baptiste Poquelin dit Molière naît dans la bourgeoisie parisienne d’un père tapissier du Roi. Supposé prolonger la profession de son père, il choisit, autour de ses 20 ans, le théâtre.

Ne remportant aucun succès à Paris, il effectue pendant 12 ans des représentations en province où il gagne en notoriété.

En 1658, il revient à Paris : cette fois, son talent est reconnu.

Il obtient le soutien de Louis XIV et joue à la Coure de Versailles pour qui il créera ses grandes comédies. L’école des femmes, L’avare, Le tartuffe ou Le misanthrope sont autant de pièces qu’il écrit pour critiquer les moeurs de son époque.

C’est dans ce contexte de satire social que Dom Juan se place. Si la pièce de Molière doit faire face à la censure au XVIIe siècle, sa réussite est aujourd’hui indéniable.

En effet, Dom Juan est devenu par antonomase un nom commun désignant un grand séducteur sans scrupule. Dans ce passage, Dom Juan, libertin perfide, doit faire face à deux paysannes : Mathurine et Charlotte.

Le séducteur invétéré a charmé ces dernières après son naufrage alors qu’il fuyait son engagement auprès de Done Elvire.

Ayant également promis le mariage à chacune des deux paysannes, il les convainc simultanément en les manipulant de sa sincérité.

L’humour de la scène repose également sur les interventions de Sganarelle, le serviteur de Dom Juan. La pièce de théâtre correspond à la comédie classique du XIIe au XVIIIe siècle.

Le comique, et plus particulièrement la parodie, constitue donc le registre littéraire de ce texte.

Ce dernier s’apparente également à de la tragi-comédie dès la scène 5 où Dom Juan paie son manque de moral.

Dans ce passage, il n’y a pas de narrateur ni de focalisation.

De plus, la visée est argumentative car les personnages essaient de convaincre et de persuader les autres en influençant leurs opinions.

Les thèmes principaux du texte peuvent être regroupés par la séduction, la manipulation et la confusion.

Enfin, le passage peut être découpé en 4 parties.

D’abord, c’est l’entrée en scène de Mathurine qui provoquera un enchaînement de messes basses par Dom Juan des lignes 1 à 53. Puis, de la ligne suivante à la ligne 76, Charlotte et Mathurine exigent des justifications de Dom Juan.

Ensuite, la tirade convaincante et manipulatrice de Dom Juan se solde à la ligne 98.

Pour terminer, la mise en garde de Sganarelle est interrompue par son maître.

En outre, la structure, parfois en miroir de ce passage, constitue une symétrie rigoureuse pour amplifier le comique. En partant de cet extrait, nous pouvons formuler la problématique suivante : Comment et pourquoi le comique des personnages renforce-t-il l’essence de Dom Juan dans cette scène ? L’analyse sera développée en 3 axes : nous verrons pour commencer, la manipulation sournoise et aguerrie de Dom Juan.

Ensuite, cette dernière débouchera sur la rivalité crédule des deux paysannes.

Pour finir, nous analyserons l’intervention interrompue de Sganarelle. Tout d’abord, il est possible d’affirmer que Dom Juan est pourvu de qualités oratoires lui permettant d’alimenter sa manipulation mensongère. Premièrement, le séducteur se montre futé et sait jouer un double jeu.

Par exemple, les diverses didascalies « bas à Charlotte » et « bas à Mathurine » s’alternent lorsque Dom Juan s’adresse à l’une ou à l’autre tout au long de la scène.

En effet, lorsque celle-ci est jouée, les didascalies permettent à travers le comique de montrer la ruse de Dom Juan ainsi que son expérience dans le domaine de la tromperie.

Ceci engendre un double jeu rendant les spectateurs complices du stratagème de Dom Juan.

De plus, aux lignes 75 à 85 : «Est-ce que chacune de vous ne sait pas ce qui en est, sans qu’il soit nécessaire que je m’explique davantage ? Pourquoi m’obliger là-dessus à des redites ? Celle à qui j’ai promis effectivement n’a-t-elle pas en elle-même de quoi se moquer des discours de l’autre, et doit-elle se mettre en peine, pourvu que j’accomplisse ma promesse ?». Ce procédé syntaxique et grammatical de ponctuation relève des phrases interrogatives.

Ces questions rhétoriques de Dom Juan ont pour but de provoquer la confusion dans les esprits de Mathurine et Charlotte afin de les troubler pour les manipuler plus facilement. En deuxième lieu, Dom Juan possède une capacité fourbe d’éloquence convaincante.

A titre d’illustration, aux lignes 85 à 89 «Tous les discours n’avancent point les choses, il faut faire et non pas dire, les effets décident mieux que les paroles.

Aussi n’est-ce rien que par là que je veux vous mettre d’accord, et l’on verra quand je me marierai, laquelle des deux a mon coeur.» figurent des phrases déclaratives.

Ici, dans le but de persuader les paysannes et éviter qu’elles ne se chamaillent encore au risque de découvrir la vérité quant aux manigances de Dom Juan, le séducteur énonce des faits indiscutables qui, selon lui, sont véridiques.

Le libertin fait taire les paysannes pour qu’il n’ait plus à se préoccuper d’elles et qu’il puisse fuir ses promesses comme à l’accoutumée.

De plus, aux lignes 13-14 « Tout ce que vous lui direz, sera inutile ; elle s’est mis cela dans la tête.

» et aux lignes 16-17 « C’est en vain que vous lui parlerez ; vous ne lui ôterez point cette fantaisie.» la valeur du temps du futur simple produit un effet catégorique et oblige les destinataires à obéir aux ordres.

Dom Juan convainc Mathurine et Charlotte que l’autre paysanne est inapte au dialogue car elle ne peut être raisonnée et que c’est ainsi peine perdue d’essayer.

Il peut ainsi faire croire ce qu’il veut à qui il le souhaite par sa réthorique et se tirer sans encombre de cette situation délicate. Pour synthétiser, la nature perfide, assurée et trompeuse de Dom Juan lui permet de manipuler ses victimes par un ton impératif.

D’autre part, le double jeu entre Charlotte et Mathurine, mais aussi entre ce que le spectateur sait et voit, donne des effets comiques de situation et de répétition. Ensuite, les deux bergères crédules se révoltent l’une contre l’autre pour avoir le dernier mot. En premier lieu, les femmes se chamaillent telles des enfants.

Pour illustrer, à la ligne … : « […] de courir.... »

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