comédie

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UN GENRE MINEUR ?Le dieu Cornus, qui donna son nom aux pièces jouées en son honneur, préside, dans l'Antiquité gréco-romaine, aux réjouissances des banquets et des fêtes. L'ivresse que l'on célèbre dans les comédies ne ressemble en rien à celle que suscite Dionysos. L'ivresse dionysiaque libère des forces obscures, retenues au plus secret de l'inconscient et qui participent de ce qu'Artaud appelle "la liberté noire". L'ivresse du dieu Comus témoigne d'un plaisir de vivre, d'une joie parfois grossière qui n'a rien d'inquiétant. Les premiers auteurs de comédie ne se contentèrent pas d'un rire mécanique et libérateur. Ils recherchèrent aussi à faire rire des défauts de leurs contemporains. Les Oiseaux d'Aristophane met en scène des Athéniens bien connus - au nombre desquels on reconnaîtra Socrate - et dont chacun savait les travers. Ainsi, l'idée d'un châtiment par le rire accompagne le développement et l'essor de la comédie qui sanctionne alors une inadéquation de tel ou tel personnage à la société. Si la comédie représente sur la scènedes inconnus (rares sont les comédies à recevoir pour titre un nom propre : le personnage comique n'est pas un héros singulier mais un archétype), c'est qu'elle recèle une dimension sociale à laquelle se refuse précisément la tragédie. Le fait paraît nettement dans l'étude du couple que forment le maître et son valet dans la comédie. Que ce soit Dom Juan de Molière, Le Jeu de l'Amour et du Hasard de Marivaux ou Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, la comédie met en scène avec une constance intéressante ces relations particulières qu'ignore la tragédie. Le maître et le valet sont ainsi complices puis adversaires, liés l'un à l'autre "par définition" mais aussi opposés dans une rivalité qui annonce le conflit de "classes". L'évolution du personnage d'Almaviva du Le Barbier de Séville au Mariage de Figaro est, à cet égard, très significative. Derrière le schéma traditionnel de la comédie se dessinent des préoccupations liées à l'esprit du temps et à l'évolution de la société.