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Claus Sluter

Publié le 16/05/2020

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« Claus Sluter vers 1340-1406 C'est dans le Moyen Âge le plus authentique que l'art de Claus Sluter plonge ses racines.

Sculpteur gothique, il l'estau plein sens du terme, et, bien entendu, sculpteur chrétien, homme de foi à l'égal des imagiers d'autrefois, et qui,par la conception religieuse du monde qu'il exprime, n'est pas à l'écart de son temps.

Il le domine de sa hautestature, mais il fait corps avec lui.

Une époque douloureuse, écartelée, vouée par la guerre à l'excès du malheur, sereconnaît dans ses figures tourmentées et, sur ce Moyen Âge finissant qui ne connaîtra plus la sérénité de naguère,le Calvaire de Champmol, avec son Christ exsangue et ses anges désespérés, se dresse comme un symbole.

Lavaleur éminente, éternelle, de son art est là, dans cet accord profond, et non dans un "modernisme" qui, à vrai dire,n'apparaît pas.

Sans doute a-t-il, par son génie, et pour plus de cent ans, redonné vie et élan à la sculpturefrançaise, mais il n'a guère innové.

Ce qu'il a réussi, avec la maîtrise d'un talent hors de pair, d'autres l'avaient tentéavant lui.

Sluter n'est pas de ces artistes qui bousculent une tradition pour ouvrir de nouvelles avenues.

Il aseulement, et ce n'est pas diminuer son mérite, exprimé mieux qu'aucun autre, avec plus de force et de lucidité, lestendances de la civilisation de son temps. Il est vain de discuter de la nationalité d'un artiste, en un siècle où l'Europe chrétienne vit encore.

Les Hollandaistiennent Sluter pour un des leurs, à juste titre car il est aujourd'hui démontré qu'il était originaire de Haarlem.

Mais laFrance le revendique, non sans raison puisqu'un prince des fleurs de lys a, par sa magnificence, exalté son génie etque ses commandes lui ont donné l'occasion de se réaliser dans son ardente plénitude.

A vrai dire, il appartient àcette Europe occidentale du XIVe siècle qui envoie, des pays du Nord où ils sont nés, vers les États capétiens, lesmeilleurs de ses artistes pour les mettre au service des mécènes les plus dignes d'utiliser leurs talents, Charles V etses frères. La date de naissance de Claus reste inconnue et nous ignorons quel était son âge lorsqu'il donnait vie à tant depersonnages pathétiques.

On l'imagine volontiers, sur le chantier dijonnais, dans toute la force de sa maturité, entrequarante et soixante ans ; mais c'est là simple conjecture.

Vers 1380, il travaille à Bruxelles, les archives entémoignent, et l'on a déjà mis en lumière le style véritablement slutérien des prophètes qui décoraient jadis le portailde l'hôtel de ville, conservés aujourd'hui au Musée communal.

C'est à Bruxelles, sans doute, qu'il se fait remarquerpar Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, au moment même où celui-ci hérite de son beau-père, Louis de Mâle, comtede Flandre, mort en 1383.

Dès le début de 1385, la présence de Sluter est attestée par les comptes à Dijon, sur lechantier de la Chartreuse de Champmol que le duc vient de fonder.

Il y entre, semble-t-il, sous les ordres de Jeande Marville qui mourra en 1389.

Dès cette année-là, Claus Sluter a pris sa place, alors que la décoration sculptée dela Chartreuse est à peine commencée.

Dès lors la biographie du sculpteur est jalonnée par l'exécution de ses œuvresmaîtresses, le portail de l'église, le calvaire du grand cloître et le tombeau du fondateur qu'il n'achèvera pas.

Sonlabeur dans l'ouvroir de Dijon n'est interrompu que par les déplacements commandés par sa charge : voyage à Parisen 1390 pour s'y procurer l'albâtre nécessaire à la statue tombale ; mission à Mehun-sur-Yèvre, chez le duc deBerry, en 1393, pour y prendre l'air des dernières nouveautés ; séjour de quelques mois, en 1393-1394, à Germolle,pour décorer cette maison de plaisance voulue par la duchesse Marguerite de Flandre et détruite aujourd'hui ;tournée dans les Flandres en 1395 pour y acquérir la dalle noire du tombeau.

Touché gravement par la maladie en1399, il se remet pourtant, mais s'associe de plus en plus son neveu Claus de Werwe qu'il a fait venir de Hollande en1396.

Pour se décharger des soucis matériels, il prend pension en 1404 à l'abbaye de Saint-Etienne, proche de sonatelier.

Mais ce n'est pas là retraite d'un homme épuisé : il continue de diriger activement l'œuvre du tombeau.

Auxderniers jours de janvier 1406, il meurt, suivant de près son maître disparu depuis 1404. La Révolution n'a pas réussi à nous priver de ses œuvres essentielles.

Dans l'ancienne Chartreuse dévastée, leportail de l'église est encore debout et s'il est, dans sa partie générale, du dessin de l'architecte Drouet deDammartin, la sculpture tout entière est de Claus Sluter, même la Vierge du trumeau qu'il installe sous un nouveaudais dans le courant de 1391.

Étonnante figure que cette Vierge qui semble, d'un mouvement vif et presquedansant, vouloir échapper au pilier qui la retient.

Mais elle reste dans la tradition du XIVe siècle : son attitudefortement hanchée, sa façon de porter l'Enfant sur la main gauche étendue, de tenir dans la droite une tige de lysaujourd'hui brisée, tout cela est conforme aux habitudes du siècle qui s'achève ; le vêtement même, en dépit d'uneampleur toute nouvelle et singulièrement expressive, s'arrange selon les conventions de l'âge précédent.

La Viergereçoit l'hommage du duc et de la duchesse agenouillés, présentés par saint Jean-Baptiste et sainte Catherine.

Sigrands qu'ils soient dans le monde, les voici l'un et l'autre humbles, à genoux, les mains jointes, et la différence detaille les fait apparaître comme dominés de haut par la sainteté de ceux qui intercèdent en leur faveur.

Et celaencore est d'esprit médiéval.

Les statues de saint Jean et de sainte Catherine, sculptées et mises en place en 1391,peu après celle de la Vierge, définissent la meilleure manière de Sluter : des vêtements épais, taillés dans cesétoffes flamandes, lourdes et opulentes, dont le duc de Bourgogne tirait la meilleure part de sa richesse, confèrent àl'œuvre sculptée son pouvoir d'expression plus encore que les têtes, d'un caractère pourtant si marqué.

Ce sont lesplis du drapé qui expriment la vie en accumulant les ombres dans les fonds, en laissant couler sur leurs multiplesarêtes de grandes coulées de lumière.

Là est l'apport personnel de Sluter, et qui passera dans la sculpture françaisedu XVe siècle.

Quant aux deux priants, dont les images étaient prévues dès le temps de Jean de Marville, ils vinrents'agenouiller au portail en 1390 ou 1393.

Il est précieux pour nous d'avoir, de la main d'un tel sculpteur, le portrait,vers la cinquantaine, du premier duc Valois, du fondateur d'un État qui faillit devenir un royaume, du fils de roi quigouverna la France pendant la minorité, puis durant la "frénésie" de son neveu Charles VI.

Les qualités éminentes de. »

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