CHOISEUL(1719-1785) - BIOGRAPHIE.

« 1 / 2 CHOISEUL (1719-1785) Fils du chambellan du duc de Lorraine, le futur duc de Choiseul, Etienne-François, né le 28juin 1719, porte d'abord le nom de comte de Stainville.

Il suit la carrière des armes et à vingt-neuf ans, il est fait maréchal de camp.

Brillant officier, encore que peu gracieux et affublé d'une chevelure rousse, le jeune comte plaît par la vivacité de son esprit, son optimisme, ses allures de grand seigneur et son amour du faste.

Il connaît les faveurs de la cour et peut compter sur l'appui de Mme de Pompadour qu'il a aidée à se défaire d'une rivale.

De 1753 à 1758, lejeune maréchal de camp se fait remarquer comme un excellent ambassadeur à Rome et à Vienne.

A titre de reconnaissance, sa terre de Stainville est érigée en duché et il prend alors le titre de duc de Choiseul.

En 1758, en pleine guerre de Sept Ans, il remplace Bernis aux Affaires étrangères.

Trois ans plus tard, il se fait donner les secrétariats à la Guerre et à la Marine et va se trouver premier ministre de fait jusqu'en 1770.

En politique extérieure, son influence est considérable.

Dès le début de laguerre de Sept Ans.

Choiseul, comprenant que le nœud de la coalition se trouve à Londres.

s'efforce d'accroître la puissance maritime française.

Mais la faiblesse d'une marine négligée depuis le début du siècle ne permet pas de réussir un débarquement en Angleterre ni de préserver les colonies.

Aussi Choiseul doit-il endosser le désastreux traité de Paris, en 1763, qui consacre la ruine de l'empire colonial français.

Dès lors, il travaille avec énergie au redressement de l'armée et jette les bases d'une puissante marine.

Il obtient, en outre, le rattachement définitif de la Lorraine à la France en 1766, négocie l'achat de la Corse en 1768.

Choiseul soutient encore la Pologne, avive les conflits entre la Turquie et la Russie.

l'Angle­ terre et ses colonies d'Amérique.

En politique intérieure, son rôle apparaît comme plus discutable.

Par affectation de grand seigneur, Choiseul soutient les philosophes, les parlements.

Il contribue au succès de l'Encyclopédie et à l'expulsion des jésuites, sapant inconsciemment l'autorité monarchique.

Lors de la ré­ volte du parlement de Rennes, il obtient la clémence du roi en faveur des opposants.

Ce geste contribue à miner un crédit entamé par la disparition de Mme de Pompadour.

En 1770, Louis XV.

rallié à la poli tique de fermeté de Maupeou et de Terray, écarte Choiseul, qui se retire dans sa pro­ priété de Chanteloup.

Contrairement à son espoir secret, Choiseul ne reviendra jamais au pouvoir et Louis XVI l'accueillera par ces mots ironiques : «Vous avez perdu bien des cheveux, monsieur de Choiseul !>> Il meurt à Paris le 8 mai 1785. 2 / 2. »