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Chateaubriand, «Préface» du Voyage en Amérique, 1827.

Publié le 02/07/2020

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« Est-il bon que les communications entres les hommes soient devenues aussi faciles? Les nations ne conserveraient-elles, pas mieux leur caractère en s'ignorant les unes les autres, en gardant une fidélité religieuse aux habitudes et aux traditions.de leurs pères? J'ai vu dans ma jeunesse de vieux Bretons murmurer contre les chemins que l'on voulait ouvrir dans leurs bois, alors même que ces chemins devaient élever la valeur des propriétés riveraines. Je sais qu'on peut appuyer ce système de déclamations fort touchantes : le bon vieux temps a sans doute son mérite; mais il faut se souvenir qu'un état politique n'en est pas meilleur parce qu'il est caduc et routinier; autrement il faudrait convenir que le despotisme de la Chine et de l'Inde, où rien n'a changé depuis trois mille ans, est ce qu'il y a de plus parfait dans ce monde. Je ne vois pas pourtant ce qu'il peut y avoir de si heureux à s'enfermer pendant une quarantaine de siècles avec des peuples en enfance et des tyrans en décrépitude. Le goût et l'admiration du stationnaire viennent des jugements faux que l'on porte sur la vérité des faits et sur la nature de l'homme : sur la vérité des faits, parce qu'on suppose que les anciennes mœurs étaient plus pures que les mœurs modernes, complète erreur; sur la nature de l'homme, parce qu'on ne veut pas voir que l'esprit humain est perfectible. Les gouvernements qui arrêtent l'essor duigénie ressemblent à ces oiseleurs qui brisent les ailes de l'aigle pour l'empêcher de prendre son vol. Enfin on ne s'élève contre les progrès de la civilisation que par l'obsession des préjugés : on continue à voir les peuples comme on les voyait autrefois, isolés, n'ayant rien de commun dans leurs destinées. Mais si l'on considère l'espèce humaine comme une grande famille qui s'avance vers le même but; si l'on ne s'imagine pas que tout est fait ici-bas pour qu'une petite province, un petit royaume, restent éternellement dans leur ignorance, leur pauvreté, leurs institutions politiques telles que la barbarie, le temps et le hasard les ont produites, alors ce développement de l'industrie, des sciences et des arts, semblera ce qu'il est en effet, une chose légitime et naturelle. Dans ce mouvement universel on reconnaîtra celui de la société, qui, finissant son histoire particulière, commence son histoire générale. Autrefois, quand on avait quitté ses foyers comme Ulysse, on était un objet de curiosité; aujourd'hui, excepté une demi-douzaine de personnages hors de ligne par leur mérite individuel, qui peut intéresser au récit de ses courses? Chateaubriand, «Préface» du Voyage en Amérique, 1827. Vous ferez de ce texte un résumé ou une analyse. Vous indiquerez clairement votre choix au début de votre copte. Dans une seconde partie intitulée discussion, vous choisirez dans cette page un problème qui voussemble important, vous en préciserez les données, les discuterez éventuellement et exposerez, en les justifiant, vos propres vues sur la question. ...»

« 1 / 2 Est-il bon que les commu nications entres les hommes soient devenues aussi faciles? Les nations ne conserveraient-elles_ pas mieux leur caractère en s'ignorant les unes les autres, en gardant une fidélité religieuse aux habitudes et aux traditions.de leurs pères? J'ai vu dans ma jeunesse de vieux Bretons murmurer contre les chemins que l'on voulait ouvrir dans leurs bois, alors même que ces chemins devaient élever la valeur des pro­ pn. »

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