Charles Quint

« Charles Quint 1500-1558 Pour un million de florins d'or, Charles de Habsbourg eut la certitude qu'il deviendrait empereur du Saint Empire romain.

Vraisem­ blablement, les sept électeurs, qui se trou­ vaient à la tête des principaux Etats alle­ mands, auraient choisi ce petit-fils de Maxi­ milien Jer.

Mais il existait une possibilité que leur choix tombât sur François Jer, roi de France.

Les plus riches possessions de Char­ les, les Pays-Bas, se trouvaient alors, dans le premier cas, entre deux territoires français.

Charles, qui était déjà duc de Bourgogne, roi d'Espagne, de Sicile, de Sardaigne et de Na­ ples, mais aussi héritier des Habsbourg en Europe centrale, se trouvait être, à dix-neuf ans, le souverain le plus puissant de l'Occi- dent.

Mais son pouvoir était menacé de tous côtés.

Le roi de France, entouré par les pos­ sessions des Habsbourg, était décidé à con­ trecarrer les plans orgueilleux de l'empereur en Italie.

L'Europe orientale et les pays rive­ rains de la Méditerranée subissaient sans ces­ se la menace des Turcs, qui avaient conquis Constantinople.

En outre, quelques souve­ rains allemands se rebellèrent contre Charles, et le luthéranisme qu'ils défendaient déran­ geait l'unité de l'empire.

Charles fit de grands efforts pour ramener les protestants dans le sein de l'Eglise catholique romaine.

L'empereur avait un point commun avec Lu­ ther, car il insista auprès du souverain ponti­ fe afin de faire cesser la corruption à l'inté- A droite : Ce détail d'un vitrail émaillé, en la c ath édrale de Bru xelles , représente le couronne ­ ment de Charles Quint.

Charles est accompa gné de sa femme, Isa ­ belle de Portu g al.

A gauche: Portrait de Charles Quint .

Il provient d'un portrait de famille, peint par Bernard Stri­ ge/, lorsque Charles était à peu près âgé de dix ans.

A dix -neuf ans , il devint "empereur romain germanique" .

La famille des Habsbourg fut pendant presque six cents ans la force prédominan­ te en Europe centrale .

Ci-dessus: Le bouclier étincelant de Charles Quint, par Raphai!l .

On y voit figurer la bataille de Carthage.

rieur de l'Eglise.

Cependant, il ne pouvait ac­ cepter les théories de Luther.

Des diètes suc­ cessives tentèrent, sans aucun succès, de ré­ gler les questions religieuses.

De nombreux souverains allemands ne se rangèrent pas seulement sous le bannière luthérienne, mais exigèrent encore de définir eux-mêmes la reli­ gion dans leurs Etats.

Lorsque Charles put s'entendre enfin avec Paul III pour organiser un concile, l'attitude des protestants devint plus dure.

En 1546, il y eut une guerre entre les pays protestants et Charles Quint fit prisonnier l'électeur de Saxe qu'il traita avec la plus grande rigueur.

Le combat dura jusqu'à 1555 .

D'autre part, la Confession d'Augs­ bourg formula la profession de foi des luthé­ riens .

Entre-temps, Charles Quint fut mêlé à des guerres avec François 1er et les Turcs.

Cepen­ dant, des alliances avec des familles italien- nes de premier rang (souvent par le truche­ ment de mariages) firent que la plus grande partie de l'Italie se retrouva sous le pouvoir des Habsbourg.

Mais tous les papes ne se contentaient pas de cette situation.

Afin de promouvoir un équilibre des forces, ils ac­ cordaient une aide à François 1er désireux de reconquérir le duché de Milan, qui avait été jadis en des mains françaises.

En 1521, une guerre éclata entre Charles Quint et François 1er.

La guerre dura des années, mais finale­ ment Charles Quint parvint à former une li­ gue des Etats d'Italie du Nord, fidèle à l'em­ pereur et au pape, qui "lâchait" François 1er.

Les Turcs, qui profitaient des inimitiés entre. »