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Charles Dickens

Publié le 09/12/2021

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Dickens naquit en 1812, en pleine révolution industrielle, alors que les ouvriers brisaient les machines et que la police les assommait pour les convaincre qu'ils avaient tort. L'année où il mourut, en 1870, une loi posait les principes d'éducation populaire qui sont le fondement de l'Angleterre actuelle. Il avait vingt ans lors du vote de la loi électorale qui est le prélude de l'évolution pacifique du pays ; vingt-deux ans lorsqu'une " loi des pauvres " surgie du passé préparait le monstrueux réseau de workhouses qui, en vingt-cinq ans, allait couvrir l'Angleterre. Son premier roman, Oliver Twist (Pichwick n'est pas un roman) fut pour les dénoncer et pour décrire les cruelles conséquences d'une charité inhumaine. Son second, Nicolas Nickleby, fut pour attaquer le foisonnement d'écoles et pensionnats de marchands de soupe qui étaient l'enfer de l'enfance. L'administration de la justice dans Bleak House, la morale utilitaire dans Temps difficiles, bien d'autres problèmes sociaux trouvent leur place dans des romans qui, de propos délibérés, ont un côté de tracts ou de pamphlets. C'est que dès ses premiers appels cet écrivain, ce romancier à la livraison mensuelle, s'est découvert une résonance, une puissance extraordinaires pour remuer la classe moyenne qui a trouvé et qui salue en lui son prophète. Chesterton a dit de lui que sa force vient de ce qu'il s'identifie à sa classe, de ce qu'il n'écrit pas ce qu'elle veut ; mais qu'il veut  ce qu'elle veut. Il coïncide avec son éthique et avec son esthétique, comme put faire un Racine avec celles qui dominaient de son temps. Il est aussi limité que cette classe, et donc il a aussi peu le sentiment de ses limites ; l'inquiétude métaphysique ne l'effleure pas, ni le doute sur les fins humaines, ni l'ombre d'une révolte. Tout n'est pas harmonieux, mais tout doit pouvoir l'harmoniser, et le bonheur de l'individu sera la récompense du sens social, ou la marque d'une innocence que les peuples simples ont toujours reconnue, qui tant que les moeurs ne sont pas dégradées font une place honorée au fou, à l'idiot du village.      

« Charles Dickens Dickens naquit en 1812, en pleine révolution industrielle, alors que les ouvriers brisaient les machines et que la police les assommait pour lesconvaincre qu'ils avaient tort.

L'année où il mourut, en 1870, une loi posait les principes d'éducation populaire qui sont le fondement del'Angleterre actuelle.

Il avait vingt ans lors du vote de la loi électorale qui est le prélude de l'évolution pacifique du pays ; vingt-deux anslorsqu'une " loi des pauvres " surgie du passé préparait le monstrueux réseau de workhouses qui, en vingt-cinq ans, allait couvrir l'Angleterre. Son premier roman, Oliver Twist (Pichwick n'est pas un roman) fut pour les dénoncer et pour décrire les cruelles conséquences d'une charité inhumaine.

Son second, Nicolas Nickleby , fut pour attaquer le foisonnement d'écoles et pensionnats de marchands de soupe qui étaient l'enfer de l'enfance.

L'administration de la justice dans Bleak House , la morale utilitaire dans Temps difficiles , bien d'autres problèmes sociaux trouvent leur place dans des romans qui, de propos délibérés, ont un côté de tracts ou de pamphlets.

C'est que dès ses premiers appels cet écrivain, ceromancier à la livraison mensuelle, s'est découvert une résonance, une puissance extraordinaires pour remuer la classe moyenne qui a trouvé etqui salue en lui son prophète.

Chesterton a dit de lui que sa force vient de ce qu'il s'identifie à sa classe, de ce qu'il n'écrit pas ce qu'elle veut ; mais qu'il veut ce qu'elle veut.

Il coïncide avec son éthique et avec son esthétique, comme put faire un Racine avec celles qui dominaient de son temps. Il est aussi limité que cette classe, et donc il a aussi peu le sentiment de ses limites ; l'inquiétude métaphysique ne l'effleure pas, ni le doute sur lesfins humaines, ni l'ombre d'une révolte.

Tout n'est pas harmonieux, mais tout doit pouvoir l'harmoniser, et le bonheur de l'individu sera larécompense du sens social, ou la marque d'une innocence que les peuples simples ont toujours reconnue, qui tant que les moeurs ne sont pasdégradées font une place honorée au fou, à l'idiot du village.

D.

C.

: C.

D… David Copperfield est bien le reflet de Charles Dickens, inversé dans le miroir du souvenir.

Et d'abord, c'est un orphelin.

Il n'a pas connu son père.

Sa mère qui l'aimait s'est pourtant remariée à l'abominable Murdstone.

Elle en est morte, morte d'une dureté froide appliquée sansrelâche.

Mais elle a laissé persécuter son fils.

C'est ainsi que Dickens a transposé la première situation de sa vie, c'est ainsi qu'il a, en quelquesorte, puni de mort ses parents.

Il a vécu une première enfance fragile, solitaire et semble-t-il profondément heureuse, dans un monde plein de douceurs réelles et de promessesimaginaires, de simplicités à la Peggotty et de grandes aventures en compagnie de Tom Jones ou de Don Quichotte , des héros souriants ou picaresques de Goldsmith L1390 et de Smollett L1844 .

Là-dessus son père qui malheureusement n'était pas mort, mais qui ne savait pas que vivre, c'est être responsable, ayant fait un peu trop de dettes et de ces erreurs qui ne sont pas compte, s'était laissé mettre en prison.

C'est à son imageque M.

Micawber complétera dans David Copperfield L058M5 , par son existence joviale mais dérisoire, le symbole de la privation du père.

C'est un orphelin spirituel qu'on a pu retirer à douze ans de l'école où l'univers s'ouvrait à sa faim et à sa soif, pour l'envoyer coller des étiquettes sur desflacons dans une sordide fabrique de cirage.

D'un jour à l'autre sa joie s'est éteinte, son paradis s'est fermé.

Il est humilié, blessé, corps et âme ; etle fait même qu'entre une, hélas ! banale aventure et la profondeur du choc il n'y a pas de commune mesure montre seulement que nous avonsaffaire à une de ces organisations exceptionnellement vulnérables dont le déséquilibre a toujours nourri l'art.

Il n'est resté que six mois derrière lesvitres sales, sous le regard cruel, intolérable des passants, avec son pot de colle, son pinceau, ses flacons : en enfer ; six mois avec la terreur quecela ne finisse jamais, que le père tiré d'affaire ne s'accommode de ce qui à ses yeux n'était après tout qu'une charge de moins.

En fait, comme JohnDickens avait ses humeurs, il se querella avec le patron et retira l'enfant, mais sa digne compagne fut d'avis qu'il fallait se réconcilier et rendre lepetit à son pot de colle.

On comprend pourquoi dans le jeu de sa vie refaite il choisit d'être orphelin.

Dieu merci, Dickens a manqué son entrée dans le réel.

Il y aura derrière lui le paradis de l'enfance, les enchantements absurdes de quelque famillePeggotty, la liberté de l'imaginaire.

Autour de lui, un enfer grimaçant : la fabrique, la rue, les bas quartiers, dans la pluie, la nuit, le brouillard ; lesfigures surgies menaçantes de cette énorme hostilité, le saugrenu, le sordide, le bas, le ricanant de cette vie de la prison où il allait dîner tous lessoirs, " en famille ".

Du choc qui se fait en lui de ces deux mondes, il subsistera un déséquilibre et une faiblesse d'âme.

Ses nerfs trop délicats n'ontpas tenu le coup.

Des années il aura des spasmes nerveux, des crises.

Les odeurs, les voisinages qui lui rappellent physiquement ce temps luiresteront intolérables.

Il n'en parlera pas même à ses enfants, et la première révélation au monde en sera dans David Copperfield L058M5 . L'écroulement brutal des rêves enfantins de prestige social, d'épanouissement du moi, laissera un être passionné de lui-même, outragé del'injustice qui lui a été faite, et chez qui toute sympathie, toute pitié, toute indignation pour les autres (elles seront bien souvent pour le malheurdes enfants) se présenteront, stridentes, excessives, comme autant de variations sur la pitié de soi.

Inversement les tendresses, les dévouementsqu'un moi idéalisé tel que David Copperfield L058M5 rencontre sans cesse sont comme un hommage, un tribut compensatoire, au charme et au mérite de Charles Dickens.

Après un apprentissage chez les gens de loi dont la futilité, l'insensibilité, le pouvoir d'oppression nourriront ses réquisitoires, Dickens et sonhéros apprennent la sténographie (connaissance alors exceptionnelle et bien rétribuée), font du journalisme parlementaire, et débouchent dans lalittérature avec le même succès immédiat, triomphal.

Ils débouchent dans la vie aussi, avec l'impulsivité, le défaut de jugement (Dickens appelleracela dans la langue de sa morale bourgeoise " l'indiscipline du coeur "), qui font les mariages absurdes.

Dans la figure de Dora Spenlow, l'auteurde David Copperfield L058M5 rendra ce qu'il peut rendre d'hommage, excédé qu'il est par quatorze ans de vie commune, à ce qui avait dû être le charme de la première rencontre, l'espèce de gazouillement d'oiseau, la grâce fragile et insubstantielle de la femme-enfant, le parfait talent de parleraux petits chiens.

L'incapacité d'action, l'absence de règle poussées jusqu'aux limites du grotesque, l'inaptitude au moindre progrès, unedésolation pleurnicharde pour toute réaction à toute remontrance, voilà Dora, et voilà semble-t-il Catherine Hogarth.

Comme d'habitude, le roman. »

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