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CHAPITRE 2 : QUELLE EST L’ACTION DE L’ECOLE SUR LES DESTINS INDIVIDUELS ET SUR L’EVOLUTION DE LA SOCIETE ?

Publié le 27/03/2024

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« Partie 2 : Sociologie et sciences politiques CHAPITRE 7 : QUELLE EST L’ACTION DE L’ECOLE SUR LES DESTINS INDIVIDUELS ET SUR L’EVOLUTION DE LA SOCIETE ? Partie 2 : Sociologie et sciences politiques CHAPITRE 2 : QUELLE EST L’ACTION DE L’ECOLE SUR LES DESTINS INDIVIDUELS ET SUR L’EVOLUTION DE LA SOCIETE ? Objectifs d’apprentissage  Comprendre que, dans les sociétés démocratiques, l’École transmet des savoirs et vise à favoriser l’égalité des chances ; comprendre l’évolution, depuis les années 1950, des principaux indicateurs mesurant l’accès à l’école et à l’enseignement supérieur (taux de scolarisation, taux d’accès à un diplôme ou à un type de formation) en distinguant les processus de massification et de démocratisation.  Comprendre la multiplicité des facteurs d’inégalités de réussite scolaire (notamment, rôle de l’École, rôle du capital culturel et des investissements familiaux, socialisation selon le genre, effets des stratégies des ménages) dans la construction des trajectoires individuelles de formation. Plan du chapitre IQuel est le rôle de l’école dans les sociétés démocratiques ? A- L’école transmet des savoirs et vise à favoriser l’égalité des chances B- L’école s’est massifiée mais sa démocratisation reste limitée IIComment expliquer les inégalités de réussite scolaire ? A- Quel rôle le capital culturel et les investissements familiaux ainsi que les stratégies familiales jouent-ils dans la production des inégalités scolaires ? B- En quoi la socialisation selon le genre influence-t-elle les choix scolaires ? C- Quel est le rôle propre de l’école dans la production des inégalités scolaires ? Introduction L’école, c’est-à-dire, l’ensemble des institutions et acteurs, de la maternelle au supérieur, qui composent le système éducatif est le produit d’une histoire longue au cours de laquelle sa forme, son organisation comme ses fonctions sociales ont connu des évolutions majeures.

Dès lors, on peut se poser la question de savoir quelles sont les fonctions sociales de l’école ? Quels sont les différents facteurs qui contribuent à la construction différenciée des trajectoires individuelles de formation ? I- En quoi l’école vise-t-elle à favoriser l’égalité des chances ? A- Quel est le rôle de l’école ? Dans les sociétés démocratiques l’école a pour objectif de transmettre des savoirs et pour principe de favoriser l’égalité des chances.

Elle a notamment une mission d’éducation, de socialisation et d’utilité. L’école a pour vocation première la transmission de savoirs.

A travers les connaissances transmises dans différents domaines, l’école apprend à chacun à penser par soi-même et à développer son esprit critique.

Elle a aussi une mission de socialisation.

En effet, en transmettant aux individus des normes et des valeurs communes, autrement dit une culture commune, l’école contribue à créer un sentiment d’appartenance collective qui permet de dépasser les points de vue individuels et les particularismes locaux favorisant l’intégration et la cohésion sociale.

En effet, les lois Jules Ferry de 1881 et de 1882, en rendant l’instruction primaire publique gratuite, obligatoire et laïque, ont donné à l’école l’objectif de former les citoyens aux valeurs de la République, en leur dispensant un enseignement moral et civique entre autres (français, sciences, histoires,…).

Ainsi, l’école sous la 1 Troisième République (1870 -1940) a explicitement pour rôle de faire de tout enfant un citoyen, à la fois autonome et membre de la communauté nationale.

Enfin, l’école a aussi une « Utilité », une mission dont la préoccupation est plus pragmatique que dans les deux précédentes.

En effet, à travers les diplômes délivrés, l’école forme l’individu à un métier qui va faciliter son insertion professionnelle lui permettant d’voir un statut social et un revenu. BL’école s’est massifiée mais sa démocratisation reste limitée L’école n’a pas été d’emblée la même pour tous.

En effet, dans la France des temps lointains, l’école prend forme à l’initiative de l’Eglise et était réservée à la formation des élites.

C’est avec Jules Ferry que l’Eglise a perdu son autorité sur l’éducation publique.

Ainsi, avec les lois Ferry (1881 – 1882), naît l’école républicaine instaurant une instruction publique, gratuite, laïque et obligatoire pour toutes et pour tous de 6 à 13 ans.

A la suite des lois Ferry, ce souci de démocratisation de l’école se poursuit avec plusieurs autres lois qui ont permis, d’une part d’allonger l’instruction obligatoire jusqu’à 16 ans et d’autre part de diversifier les types de formation.

Ce qui a permis l’augmentation des taux de scolarisation et des taux d’accès à différents diplômes et de réduire les inégalités scolaires entre les différentes couches sociales.

Mais d’aucuns pensent que cette démocratisation a été plus quantité que qualitative.

Ainsi la massification ou la démocratisation quantitative de l’école peut être mise en évidence à différents niveaux, par de différents indicateurs : - Au niveau du collège, entre le début des années 1960 et 1970, le nombre d’enfants inscrits dans les classes passe d’un peu plus d’un million à un peu plus de trois millions.

Tandis qu’en 1958, plus de 30% d’enfants de 14 ans n’étaient plus dans le système scolaire, leur part passe à moins de 10% en 1970. - Cette massification se poursuit au second cycle du secondaire : en 1958, près de 700 000 élèves y sont scolarisés (dont 340 000 environ dans les lycées généraux et technologiques) ; ils sont plus de 2 millions au milieu des années 1980 (dont 1,2 million dans le second cycle général et technologique).

Le taux de scolarisation dans l’éducation nationale des jeunes de 17 ans passe ainsi de 27% en 1958, à plus de 60% au milieu des années 1980 puis à plus de 93% en 20 - Cette augmentation du taux de scolarisation s’accompagne de la hausse du taux d’accès au baccalauréat.

En 1950, 5% des élèves d’une classe d’âge accèdent au baccalauréat, contre près de 30% au milieu des années 1980, plus de 60% dix ans plus tard et près de 80% aujourd’hui. - Cette massification de l’enseignement secondaire n’est pas sans conséquence sur l’enseignement supérieur : La France comptait 310 000 étudiants en 1960 ; ils sont plus de 8 fois plus nombreux aujourd’hui (2 678 000 inscrits à la rentrée 2018). Pour autant, cette démocratisation quantitative ne suffit pas à assurer une égalité des chances d’accès aux différents parcours scolaires quelle que soit l’origine sociale ou le genre des individus. Ainsi, si certaines études relèvent un affaiblissement du lien entre origine sociale et niveau de diplôme, d’autres constatent que les écarts selon l’origine sociale n’auraient fait que se déplacer tout en se maintenant.

En effet, si on constate que de plus en plus d’enfants de classes défavorisées accèdent à un niveau de qualification auquel ils n’avaient pas accès auparavant, force est de constater qu’il persiste un lien fort entre l’origine sociale et les parcours scolaires.

Ainsi, on peut constater que les enfants de classes défavorisées sont souvent orientés vers les filières professionnelles (filières courtes) tandis que les enfants de classes favorisées sont souvent orientées vers les filières longues et les grandes écoles.

On constate par exemple que les enfants d’ouvriers et d’employés constituent environ 42% des élèves scolarisés dans le secondaire à la rentrée 2018 et ceux de cadres, de professions libérales et d’enseignants 22,5%, mais les premiers représentent 53,8% des élèves inscrits en voie professionnelle et seulement 36% des élèves de lycée général et technologique, tandis que la part des seconds s’élève respectivement à 7,4% et à 29,7% (Repères et références statistiques, 2019).

La même année, 54,5% des élèves en SEGPA étaient enfants d’ouvriers ou employés contre seulement 2,1% des enfants de cadres, de professions libérales et d’enseignants. 2 En conclusion, l’école participe à la socialisation et à l’intégration sociale des individus en leur fournissant une culture commune mais aussi des qualifications nécessaires qui permettent à chaque individu d’accéder à toutes les positions sociales indépendamment de son origine sociale.

Pour autant, la massification et la démocratisation scolaires observables à travers les évolutions majeures du système scolaire n’ont pas fait disparaître les inégalités de réussite scolaire.

Quels sont les différents facteurs qui expliquent ces inégalités ? IIQuels sont les différents facteurs d’inégalités de réussite scolaire ? Si les inégalités de réussite scolaire persistent malgré toutes ces évolutions majeures du système scolaire, c’est parce que plusieurs facteurs participent à la réussite scolaire.

Nous verrons notamment, le rôle du capital culturel et des investissements familiaux, les effets des stratégies des ménages, de la socialisation selon le genre ainsi que le rôle propre de l’école dans cette réussite. A- Quel rôle le capital culturel et les investissements familiaux ainsi que les stratégies familiales jouent-ils dans la production des inégalités scolaires ? Différentes études sociologiques à l’exemple de celles de Pierre Bourdieu, Raymond Boudon, Marie Duru-Bellat ont mis en évidence le lien entre l’origine sociale et le parcours scolaire.

Et à chaque origine sociale est lié un ensemble de ressources inégalement réparties (capital économique, capital culturel, capital social et symbolique).

En quoi l’inégal accès au capital culturel, les investissements et les stratégies familiaux favorisent-t-il s les inégalités de réussite scolaire ? Le rôle du capital culturel et des investissements familiaux Le capital culturel est l’ensemble des ressources culturelles (savoirs, savoir-faire, savoir-être,…) détenu par un individu et qu’il peut mobiliser, par exemple des.... »

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