CGT-F0

« 1 / 2 7 avril 1965 Série No 38 Fiche No 447 CGT-FO 1.

Réunis en congrès à Limoges du 23 au 28 septembre 1895, 126 syndicats, 18 bourses du travail et 28 fédérations fondèrent la Confédération générale du travail (CGT) qui réalisa jusqu'en 1919 (date de la création de la Confédération française des travailleurs chrétiens -CFTC), l'unité des mouvements syndicaux en France.

Cette unité reposait sur ce principe inscrit dans les statuts: "Les éléments constituant la Confédération générale du travail devront se tenir en dehors de toutes les écoles politiques "• car anarchistes et réformistes voulaient soustraire le syndicalisme à l'influence des guesdistes du Parti socialiste.

2.

Après la guerre de 1914-1918, les éléments syndicalistes les plus avancés, commu­ nistes pour la plupart, déçus par l'attitude de la CGT durant les hostilités et influencés par la révolution russe, fondèrent en 1922 une confédération unitaire, la CGTU.

Mais, grâce au Front populaire, l'unité syndicale fut de nouveau réalisée (retour à l'ancienne CGT) au Congrès de Toulouse en mars 1936.

Eliminés de la vie syndicale par le régime de Vichy, puis rentrés à la CGT par l'accord clandestin du 17 avril 1943, les communistes prirent dans la CGT d'après-guerre une place prépondérante.

La tendance réformiste rassemblait autour de l'hebdomadaire cc Force Ouvrière,.

de Léon Jouhaux, créé à la fin de 1945, les syndicalistes hostiles à la "colonisation ..

commu­ niste.

Ceux-ci, le 19 décembre 1947, démissionnent de la CGT pour fonder la Confédé­ ration générale du travail- Force ouvrière (CGT-FO) en avril1948.

3.

Il s'agissait en fait d'une résurgence de la scission de 1922, les minoritaires étant les réformistes.

L'origine de Force ouvrière marque de façon constante sa physio­ nomie et son action.

CGT-FO est un mouvement syndical qui se caractérise par son opposition systématique au communisme.

4.

La CGT-FO se réfère sans cesse à la Charte d'Amiens (1906) qui répudie tout lien avec les partis; mais elle a, en réalité, des liens avec la SFIO du fait même que la plupart de ses membres sont socialistes, ce qui l'a entraînée à ménager les gouvernements avec lesquels le parti SFIO avait partie liée.

C'est ainsi qu'elle préco­ nisait des négociations pour arrêter la guerre d'Algérie, mais après la pacification.

Cependant la gauche de CGT-FO est active et s'exprime en toute liberté dans ce syndicat d'organisation démocratique.

Mais elle y est nettement en minorité.

5.

FO qui se proposait de dépasser en effectifs la CGT a échoué dans cette ambi­ tion.

La scission de 1947 a porté un coup au syndicalisme dans son ensemble.

Les adhérents de la CGT ont fortement diminué, mais cette centrale est toujours (les élections à la Sécurité sociale le prouvent) largement en tête des organisations syndicales, tandis que les estimations les plus optimistes pour FO (qui tient secret le nombre de ses adhérents) ne dépassent pas 300 000.

La clientèle FO recrutée surtout chez les fonctionnaires et les employés, est particulièrement calme et peu combative.

6.

A chacun de ses congrès FO évoque la nécessité de reconstituer l'unité syndicale, mais, avec la même régularité, repousse la motion qui demande d'établir des contacts avec la CGT, même pour une simple unité d'action qui se pratique d'ailleurs assez souvent à la base. 2 / 2. »