CGT

« 1 / 2 ~ 4 eoot 1965 Série N• 55 Flcho No 650 CGT 1.

La Confédération générale du travail (CGT), créée en 1895, a subi, en soixante-dix ans d'existence, de nombreuses mutations.

Avant 1914 prédomine l'influence du syndi· callsme révolutionnaire.

La Charte d'Amiens (1906) voit dans le syndicalisme l'instru­ ment nécessaire et suffisant de l'émancipation sociale.

Elle revendique donc une stricte indépendance à l'égard des partis politiques et préconise la grève générale révolutionnaire.

2.

La guerre de 1914 provoque une grave crise à la CGT.

Son secrétaire général, Léon Jouhaux, se rallie à la défense nationale et entre dans le cabinet de guerre.

Une mino· rité conduite par Pierre Monatte, se réclamant de l'Internationalisme ouvrier, mène au contraire une campagne pacifiste.

Les oppositions vont s'aviver et aboutir à une pre­ mière scission syndicale en 1921, un an après la scission de Tours et la fondation du Parti communiste français.

Les mlnorHalres, exclus de la CGT, fondent la Confédéra­ tion générale du travail unitaire (CGTU) au sein de laquelle l'influence du PCF est prépondérante.

3.

Dès lors, l'histoire de la CGT sera celle des rapports entre le Parti communiste et le Parti socialiste.

L'unité syndicale se recrée en 1935, au moment du Front popu­ laire, se brise en 1939 après la signature du pacte germano-soviétique, se refait dans la Résistance en 1943, se brise à nouveau en 1947 avec le début de la guerre froide.

4.

A travers ces péripéties, c'est l'ancienne équipe de la CGTU, avec Benoit Frachon, Léon Mauvais, etc., qui a pris la tête de la CGT, tandis que les disciples de Lé(ll"' Jouhaux n'ont plus en main qu'une centrale minoritaire, surtout forte chez les forie~' tionnaires et certains services publics, la Confédération énérale du travail • Force ' ouvrière , e tendance réformiste.

5.

L'actuelle CGT, toujours dirigée par Benoit Frachon (72 ans, membre officieux du bureau politique du PCF), groupe 1 780 000 adhérents (5 500 000 à la Libération).

Elle recueille cependant 52,53 Dfo des suffrages aux élections à la Sécurité sociale.

Elle est donc bien, malgré le faible taux de syndicalisation qui caractérise le syndicalisme en France, représentative de la majorité des travailleurs français.

6.

La CGT est divisée à la fois en organisations verticales (fédérations d'industries) et en organisations horizontales (unions départementales et locales).

Ces dernières sont celles qui jouent le rOie politique le plus important, leurs responsables étant le plus souvent d'actifs militants communistes.

7.

Ayant su garder des liens solides avec les salariés des vieilles Industries (bâtiment, mines, métallurgie, chemins de fer), la CGT est moins bien implantée dans les branches nouvelles (électronique, pétrole, énergie nucléaire).

Elle constitue pour le PCF, qui contrOle la grande majorité de ses cadres, un atout appréciable.

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