Centrafrique (1998-1999): Blocage politique
Publié le 21/09/2020
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Centrafrique (1998-1999):
Blocage politique
Après deux ans d'instabilité politique et sociale, et renouant avec une paix
encore précaire, le pays a opéré un redressement de ses finances publiques au
cours du premier semestre 1998.
Le gouvernement a ainsi pu signer avec le FMI,
le 21 juillet 1998, une Facilité d'ajustement structurel renforcée (FASR),
première aide financière depuis 1996.
Dans ce cadre, il s'est engagé à réactiver
le processus de privatisation des entreprises publiques, notamment en adoptant,
le 18 septembre 1998, le projet de loi sur la libéralisation du secteur
pétrolier.
La dette extérieure, principal fardeau financier de l'État
centrafricain, a été rééchelonnée avec l'annulation des échéances à hauteur de
67 % envers les créanciers publics bilatéraux membres du Club de Paris.
Cette embellie est toutefois tempérée par la persistance des arriérés de
salaires (dix mois pour les fonctionnaires et trois mois pour les militaires à
la fin de l'année 1998) et par l'accroissement de l'insécurité et du banditisme
tant à Bangui que dans le reste du pays.
Le problème de la dissémination
incontrôlée des armes, à la suite des mutineries de 1996-1997, trouve un écho
préoccupant avec la proximité des conflits qui ont prévalu en 1998-1999 en
République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre) et au Congo-Brazzaville.
Sur le
plan économique, ces deux conflits ont fortement perturbé deux axes majeurs des
échanges extérieurs centrafricains, les fleuves Congo et Oubangui, et la ligne
de chemin de fer entre Brazzaville et Pointe-Noire.
Malgré ce contexte déstabilisant, le pays a connu une échéance politique
importante avec la tenue des élections législatives en novembre et décembre
1998.
Alors que la sécurité et le bon déroulement du scrutin étaient assurés par
la Minurca (Mission des Nations unies en République centrafricaine), ces
élections ont conduit à un nouveau blocage politique.
En effet, le président
Ange-Félix Patassé n'a conservé la majorité au Parlement que grâce au ralliement
de trois députés issus de l'opposition.
En signe de protestation, l'opposition a
boycotté l'élection du président de l'Assemblée nationale, et les membres de
l'opposition présents dans le gouvernement ont démissionné.
Face à ce
durcissement politique, et dans l'attente de l'élection présidentielle prévue en
août-septembre 1999, le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé de prolonger
jusqu'au 15 novembre 1999 le mandat de la Minurca..
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