Centrafrique (1991-1992)
Publié le 21/09/2020
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Centrafrique (1991-1992)
La République centrafricaine ne vit plus officiellement en régime de parti
unique, mais depuis qu'il a exprimé, le 31 août 1991, son accord pour
l'organisation d'un grand débat national, le général André Kolingba, le chef de
l'État, n'a cessé de retarder les échéances.
Il a reçu en septembre 1991 les
représentants de l'opposition, qui est notamment animée par Abel Goumba et
regroupée dans le Comité de coordination pour la convocation d'une conférence
nationale (CCCCN); il a nommé en octobre un médiateur entre les pouvoirs publics
et les partis politiques et annoncé le retour aux libertés syndicales pour le
1er novembre.
Elles avaient été suspendues le 6 juillet 1991 par un décret du
Premier ministre, confronté à une longue grève du secteur public (d'avril à
juillet) et du secteur privé (juin), et à des opérations "villes mortes", à
l'initiative de l'Union syndicale des travailleurs centrafricains et de la
Coordination des élèves et étudiants.
Des manifestations pour l'amnistie générale et la convocation d'une conférence
nationale, qui ont fait plusieurs victimes à partir d'août 1991, ont rythmé une
vie politique du pays apparemment bloquée.
Pour le chef de l'État, peu sensible
aux pressions de l'épiscopat, "le peuple centrafricain ne doit pas suivre
servilement les autres".
Le 11 mai 1992, le général Kolingba a signé un décret
portant création d'une commission nationale préparatoire au "débat national",
sans tenir compte du contenu des 72 jours de négociations avec l'opposition.
Minée par les grèves, l'économie de la Centrafrique s'est dégradée: 50% à 80% de
la production de diamants commercialisée en fraude, déclin de l'exploitation
forestière, du café et du coton.
Semblant ignorer l'existence des forces
démocratiques, la France, premier partenaire commercial, a maintenu 1200
parachutistes dans les bases de Bangui et de Bouar.
Elle a apporté plusieurs
aides budgétaires exceptionnelles en 1991, pour le paiement des salaires, et le
colonel français Jean-Claude Mansion est resté à la tête de la garde
présidentielle qu'il a dirigée pendant toutes les années quatre-vingt,
contribuant à la montée d'un réel sentiment anti-français dans le pays..
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