Databac

Castelo Branco

Publié le 16/05/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Castelo Branco Ce document contient 1496 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Histoire-géographie.

« Castelo Branco “ Je suis le curateur d'une faillite dont la masse est dans un désordre incroyable...

Le travail est herculéen.

Jecompte sur beaucoup de gens, sur la patience du peuple et sur les aspirations d'une masse énorme de Brésiliens.

Jene me laisse pas abuser par des popularités trompeuses.

En tout, j'essaye de voir avec simplicité et parfois avechumilité.

Il semble que les militaires m'accordent leur confiance, mais il n'y a pas de politique militariste...

” C'est par ces mots que le nouveau président de la République des États-Unis du Brésil, porté au pouvoir par laRévolution de 1964, Humberto de Alencar Castelo Branco, décrit la tâche qu'il vient d'entreprendre dans un messagemanuscrit adressé à son fils et à ses petits-enfants.

Peu connu hors des cadres de l'armée, qui est ce général qui engagera le Brésil sur la voie de la modernisation dans le cadre d'un régime militairecontemporain ? Né le 20 novembre 1900 à Fortaleza dans l'État du Céara, en plein “ polygone de la sécheresse ”, ce Nord-Est brésilien où la vie estplus difficile qu'ailleurs, issu de petite bourgeoisie, il est fils d'officier.

A dix-sept ans, il s'engage à son tour, et d'échelon en échelon, devientgénéral de corps d'armée avant de quitter le service actif, avec rang de maréchal, pour assumer ses nouvelles fonctions de président de laRépublique, le 11 avril 1964.

Dès lors, ce soldat professionnel qui se veut “ non pas l'émanation d'un groupe, mais le représentant de l'intérêt et dela volonté de la nation tout entière ” ne sera plus jamais vu en uniforme.

Il n'a ni la prestance, ni le “ charisme ” de ses prédécesseurs, lesprésidents “ populistes ”.

Son tempérament sévère, accentué encore par son récent veuvage il a perdu sa femme un an plus tôt, après quarante-trois ans de vie conjugale heureuse , son sens aigu de l'autorité et du devoir l'apparentent plus à Calvin qu'à Gambetta .

“ L'enrichissement illicite peut-il être sanctionné par la peine de mort dans la nouvelle Constitution ? ”, demandera-t-il, par exemple, à son ministre de la Justice.

Sa foi dans l'avenir de son pays repose sur une conviction profonde, réfléchie, alimentée par près d'un demi-sièclepassé au service de ce “ pouvoir modérateur ”, gardien de l'ordre constitutionnel, qu'est l'armée brésilienne dont leprofessionnalisme contraste avec la plupart des forces militaires sud-américaines.

Une analyse cartésienne des forces et des faiblesses du Brésil, qui ne doit rien à l'exubérance latine selon laquelle“ Dieu est brésilien ”, domine sa démarche intellectuelle.

Pour Castelo Branco, l'expérience du combat, vécue comme chef d'état-major de la Force expéditionnaire de sonpays, seule unité terrestre latino-américaine à s'être battue aux côtés des Alliés en Italie, a servi de catalyseur.Ayant pris contact avec les impératifs d'une armée moderne conçue comme une machine à écraser l'ennemi- efficacité, planification, technicité , il en retire la certitude que seuls un travail acharné et une analyse logique,rigoureuse et réaliste de ses propres faiblesses permettent d'espérer la victoire.

C'est dans cet esprit que ce titulaire de la “ Bronze Star ” des États-Unis, de la Croix de Guerre française avecpalme, de la médaille de la Reconnaissance française (vermeil) et de tant d'autres décorations, consolide saformation théorique à l'École supérieure de guerre en France et au “ Staff & Command School ” aux USA.

De retour àRio, il contribue au développement de l'École supérieure de guerre brésilienne, communément appelée “ Sorbonne ”en hommage à la pensée française, dont il devient Directeur des Études.

Cette institution, créée en 1949, dépasserapidement les limites des sciences stratégiques pour devenir un laboratoire de haut niveau où se confrontent lesaspirations des cadres supérieurs civils et militaires.

Il s'agit de fixer les objectifs fondamentaux que le pays doitpoursuivre et d'établir des programmes d'action spécifiques pour les atteindre, compte tenu des obstacles reconnus.

Appelé à la présidence de la République, Castelo Branco inaugurera un régime fondé sur la doctrine de l'Écolesupérieure de guerre dont il deviendra, en quelque sorte, le porte-drapeau, et dont les maîtres à penser seront lescentres nerveux du pouvoir.

Ce gouvernement sera marqué par une logique et par une rigueur intellectuelle qui passeront vite pour de la hauteurou du dédain aux yeux d'une population chez qui le cœur l'emporte sur la raison et pour laquelle le culte vibrant de lapersonnalité que lui a légué le “ populisme ” est la seule réalité connue et comprise.

Conscient du fait que l'absence de “ ces arrangements qui, de tout temps, ont facilité tant de choses dans la vie politique brésilienne ” porteatteinte à sa popularité, Castelo Branco ne fait pourtant aucun effort pour gagner le pays à ses vues.

Durant son mandat, on ne retrouvepratiquement pas de tentative systématique de propagande, de relations publiques ou d'endoctrination.

Pas d'essai de se faire comprendre, sinonapprouver, par l'armée ou par le peuple.

Au contraire, sur ce plan, il n'accepte aucun compromis.

“ La Révolution, affirme-t-il, sera jugée à ses fruitset non à ses promesses.

” Pour lui, “ le sang, la sueur et les larmes ” de Churchill P070 sont le lot des chefs et non des citoyens.

C'est ainsi qu'ayant nommé un officier de marine, allié à sa famille, comme aide de camp, il lui dira : “ Pour toi et pour ta carrière, ce poste comporte bien desrisques et pas d'avantages.

Par contre, si nous réussissons, le Brésil sera meilleur.

” Convaincu qu'une “ austère remise en ordre ” doit nécessairement précéder tout développement national réel,Castelo Branco, pressé par le temps, sacrifiera rapidement le respect des formes démocratiques, auxquelles il restenéanmoins très attaché, à la rapidité d'action, apanage d'un régime autoritaire.

Pendant les trois ans qui vont suivre son investiture, il optera sans équivoque pour une formule de gouvernementrationnelle, scientifique et centralisatrice.

Il s'occupera lui-même de régler les problèmes du pouvoir pour laisser àses ministres technocrates de qualité la possibilité d'élaborer et de mettre en œuvre les réformes dont le pays aimpérativement besoin.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles