CALONNE( 1734-1802) - BIOGRAPHIE.

« 1 / 2 CALONNE ( 1734-1802) Fils du premier président au parlement de Douai, Charles-Alexandre de Calonne, né à Douai le 20 janvier 1734, est successivement avocat au conseil d'Artois, procureur général au parlement de Douai et se fait connaître dans l'instruction d'une affaire délicate qui oppose le parlement de Rennes au gouvernement royal et à son représentant, La Chalotais.

Intendant à Metz (1766) et à Lille (1778), il manifeste de bonnes qualités d'administrateur.

Sur l'intervention du comte d'Artois, de Vergennes et des Polignac, Louis XVI l'appelle, en 1783, au contrôle général des finan­ ces.

Au lendemain de la guerre d'Amérique, la situation est grave.

Le déficit dépasse 80 millions et les dettes exigibles 300.

Pendant trois ans, Calonne pratique cependant une politique de facilité.

Il établit un pro­ gramme de grands travaux pour relancer l'économie, fait preuve de libéra­ lité en faveur des grands.

Il veut ainsi créer un climat de confiance favorable au lancement de plusieurs emprunts émis à 8 ou 9 %.

Mais cette politique suscite la méfiance des parlements, ne fait qu'aggraver le déficit et, en 1787, la banqueroute menace.

Pour supprimer le déficit et acquitter la dette, le ministre ne voit alors qu'une solution : refonte complète du système fiscal avec l'abolition des privilèges.

En fait, son plan comporte deux aspects :stimuler tout d'abord l'économie et la production en supprimant ou en allégeant certains impôts trop lourds et injustes, comme la taille, la corvée et la gabelle, et en faisant disparaître les douanes intérieures pour créer un vaste marché national ; simultanément, un impôt direct unique, lasubvention territoriale, pèserait sur tous les domaines, y compris ceux de la noblesse et du clergé.

Faute de cadastre, il serait perçu en nature.

Enfin, représentés dans les assemblées de paroisse, de district ou de province, les propriétaires pourraient conseiller le roi dans l'administration.

Le plan de Calonne vise donc à renforcer l'unité du royaume, à donner à la monarchie les moyens finan­ ciers indispensables et à établir l'égalité fiscale, la noblesse gardant ce­ pendant ses droits honorifiques et la possibilité d'occuper les places importantes de l'Etat.

En fait, le projet est repoussé, en février-mars 1787, par l'Assemblée des notables et, deux mois plus tard, le contrôleur général, poursuivi par la haine de ses adversaires, doit se retirer.

Exilé à Londres, Calonne ne cessera de justifier sa politique.

Il deviendra ensuite un des animateurs de l'émigration, à laquelle il sacrifiera sa fortune.

Brouillé avec les princes, ne s'occupant plus que de belles-lettres, il viendra mourir à Paris le 30 octobre 1802. 2 / 2. »