Bulgarie (2002-2003) Entre intégrations européenne et atlantique
Publié le 12/09/2020
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Bulgarie 2002-2003
Entre intégrations européenne et atlantique
Alors que l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) avait invité la
Bulgarie – avec six autres pays candidats – à adhérer à l'Alliance lors du
«sommet» de Prague (21-22 novembre 2002) et que le Conseil européen (réuni à
Copenhague les 12 et 13 décembre 2002) venait de confirmer son désir
d'accueillir Sofia et Bucarest dans l'Union européenne (UE) à l'horizon 2007,
les divergences de vue apparues lors de la crise irakienne sont venues ternir
les succès enregistrés en matière d'intégration euro-atlantique.
Membre non
permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, la Bulgarie a soutenu l'option d'une
intervention militaire menée par la coalition anglo-américaine en Irak, signé la
déclaration du groupe de Vilnius – formé par les anciens États communistes
aspirant à l'adhésion à l'OTAN – le 5 février 2003, mis ses facilités
logistiques à la disposition des forces américaines et annoncé l'envoi d'une
unité de 97 spécialistes en armes chimiques et biologiques auprès des troupes
opérant en Irak le 4 avril 2003.
Du point de vue bulgare, intégrations
européenne et atlantique constituent pourtant les deux faces d'un même
processus.
Quoique en majorité hostile à une guerre en Irak, l'opinion publique s'est
montrée plus préoccupée par des enjeux internes, dans un contexte
d'approfondissement de la crise sociale (16,5 % de chômeurs en février 2003).
Si
le pays a enregistré en 2002 une croissance soutenue (4,8 %), avec une inflation
de 5,8 % et un déficit de la balance des paiements ramené à 679 millions de
dollars, la privatisation du principal producteur de tabac, Bulgartabak, et des
télécommunications n'a pu être concrétisée et les investissements étrangers ont
chuté de 44 %, atteignant 458 millions de dollars.
En outre, la réforme du
système judiciaire s'est heurtée à de puissants intérêts corporatistes, tandis
que des membres de la magistrature étaient victimes d'attentats.
Parallèlement,
Sofia a été le théâtre d'affrontements violents entre groupes économiques
illicites, avec notamment l'assassinat de l'homme d'affaires Ilia Pavlov, le 7
mars 2003.
Le grand bénéficiaire de cette crise a été le Parti socialiste bulgare (PSB).
Élu chef de l'État le 18 novembre 2001, le socialiste Georgi Parvanov a profité
de la relative faiblesse du Premier ministre, Siméon de Saxe-Cobourg-Gotha, pour
renforcer le poids de la Présidence au sein de l'exécutif.
Dans la perspective
des élections municipales de l'automne 2003, les socialistes dirigés par Serguei
Stanitchev ont par ailleurs formé en mars 2003 une coalition intitulée la
Nouvelle gauche, en tête dans les sondages d'opinion en juin 2003..
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