BRIAND ARISTIDE

« BRIAND ARISTIDE (1862-1932) Fils d'aubergiste, boursier, Briand, né à Nantes, le 28 mars 1862, s'installe comme avocat à Saint-Nazaire, avant demiliter dans le syndicalisme et de collaborer à la Lanterne, où il acquiert une solide réputation de faroucherévolutionnaire.

Très lié avec Jaurès, il fonde avec lui le parti socialiste.

Son élection à Saint-Nazaire, en 1902,marque le début d'une exceptionnelle carrière politique et parlementaire qui résume presque toute l'histoire de la Ill e République.

Briand sera plus de vingt fois ministre et dix fois président du Conseil. Rapporteur de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat, puis ministre de la Justice et des Cultes, il révèle desqualités insoupçonnées de modération, de souplesse et d'habileté.

Avec sa voix de violoncelle, Briand est un orateurexceptionnel, il a l'art de charmer et de captiver son auditoire.

Par un itinéraire classique sous la Ill e République, il vire progressivement vers le centre gauche et le centre droit.

Dès 1905, il se sépare du parti socialiste.

Président duConseil en 1909, Briand manifeste une vive autorité dans les grèves des cheminots et des inscrits maritimes, ce quicontribue à l'isoler d'une partie de la gauche et à le rapprocher des modérés.

En 1913, il se fait un des ardentsdéfenseurs du rétablissement d'un service militaire de trois ans. Pendant la guerre, Briand participe à tous les gouvernements jusqu'en 1917 et il est deux fois président du Conseil.Il est un des artisans de l'expédition de Salonique et contribue au remplacement de Joffre par Nivelle.

Ecarté dugouvernement Clemenceau jusqu'après le rétablissement de la paix, Briand ne revient au pouvoir qu'en 1921 etinaugure alors une nouvelle carrière.

Tenté par la politique d'exécution, il fait occuper Duisburg et Düsseldorf, mais laconférence de Cannes (1922) où il est accusé d'avoir trop cédé aux Anglais, est à l'origine d'une seconde éclipse. Il revient cependant aux Affaires étrangères en 1925 et y reste jusqu'en 1932.

Au cours de cette période, il se faitl'apôtre de la réconciliation franco-allemande et du désarmement (pacte de Locarno, entrevue de Thoiry avecStresemann).

Il se fait également le défenseur de la Société des Nations et de la politique d'arbitrage.

Il est aussi àl'origine du pacte Briand-Kellog, qui «déclare la guerre à la guerre», et il jette les bases d'une union fédéraleeuropéenne.

Tentative prématurée qui n'est pas étrangère à son échec à la présidence de la République, quelquessemaines avant sa mort, le 7 mars 1932.. »